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Antisémitisme : racisme envers les Juifs & Israël

«Goodbye Fofana»?

A lire aussi notre dossier spécial sur le procès du gang des barbares.

Son habituel petit sourire goguenard aux lèvres, Youssouf Fofana fait son entrée dans le box des accusés. Ce 10 juillet, le soir du verdict, il a choisi dans sa garde-robe une chemise africaine traditionnelle qui tranche par ses motifs bariolés avec le décor austère de la cour d'assises. Il s'assoit dans son coin, à une distance raisonnable des autres prévenus dans le box, sous l'oeil tendu des gendarmes qui le surveillent. Il semble pourtant détendu, d'excellente humeur. Et il entame immédiatement une conversation animée avec ses deux avocats commis d'office. Ce n'est que lorsqu'il entendra son nom, suivi de la peine prononcée par les jurés - perpétuité avec 22 ans de sûreté - qu'il lèvera la tête, agacé, en imitant des applaudissements. Avant de reprendre le fil de sa discussion. Ce soir, on dirait que le «Fofana show» fait relâche - ou qu'il a changé de style.

Tension dramatique

Cela fait plusieurs heures que le public patiente devant la salle du Palais de justice où va se dérouler le dernier épisode du procès dit du « gang des barbares ». Réunis dans un lieu tenu secret de la capitale, les jurés débattent depuis plus de deux jours sur les peines à infliger à l'encontre des membres de cette bande de jeunes qui avait séquestré Ilan Halimi en 2006. Après dix semaines de débats à huis clos, la presse, les proches et les curieux vont enfin pouvoir pénétrer dans la «salle interdite» pour entendre le verdict des jurés. Ils sont venus en nombre.

Un impressionnant dispositif de sécurité est mis en place pour éviter les débordements. Quelques groupes de jeunes, «blacks» à capuches d'un côté, jeunes militants juifs de l'autre, sont effectivement de la partie; on dit que la Ligue de défense juive et la Tribu K ont lancé des appels à la mobilisation. Tenteront-ils d'en découdre après l'annonce du verdict' Parmi ceux qui font la queue pour rentrer dans la salle, on reconnaît également le président du CRIF, étroitement gardé par trois armoires à glace du SPHP, le service d'élite de la police nationale. Les policiers sont nerveux, signe que la tension est là, palpable.

A l'intérieur de la salle d'audience, un curieux mélange de proches de la victime et des accusés côtoient les représentants de la presse. On reconnaît les parents discrets d'Audrey, la jeune femme «appât» qui n'est pas allée jusqu'au bout de sa mission. Plus loin, deux femmes élégantes aux traits fins fixent le box des accusés: la mère et la tante de Yalda, la jeune femme qui avait séduit Ilan, qualifiée «d'ange de la mort» par l'avocat de la famille Halimi. Sur un autre banc, encadrée par des éducatrices, on reconnaît sa jeune s'ur (elle est handicapée mentale), les yeux rougis par les larmes.

Le box s'amuse

C'est dans le box des accusés que l'ambiance est nettement plus détendue. Qu'est-ce que certains on rigolé et chahuté ce soir-là ! Là aussi, bonne humeur et décontraction sont de rigueur, et elles semblent avoir même gagné le gardien Gilles Serrurier qui, abruti par les calmants, apparaissait totalement éteint le premier jour du procès. Jérôme Ribeiro, envoie des bisous aériens à ses proches, «Moko», à moitié sorti de l'ouverture du box scrute l'assistance, Tifenn la Bretonne et Alexandra la Marseillaise agitent leurs tignasses blondes. Ça bavarde, ça s'agite. On se lève, on se rassoit. On rajuste son jean taille basse et son T-shirt moulant, on déploie son jeune corps sculpté. Une façon peut-être d'évacuer la tension de ces dix semaines de débats, l'expression d'un soulagement aussi de ne plus avoir en face de soi la mère et les s'urs d'Ilan Halimi, qui ce soir sont restées à la maison pour cause de shabat. Dans l'endroit réservé aux parties civiles, on ne reconnaît que les précédentes cibles du gang qui, eux, ont beaucoup plus de mal à cacher leur nervosité et évitent les regards de l'assistance.

Des peines clémentes

C'est dans l'absence de la famille d'Ilan Halimi et dans cette ambiance quelque peu surréaliste que la présidente du tribunal, Nadia Ajjan, entame la lecture du verdict. Elle a envie d'aller vite, tellement vite que le public a du mal suivre lorsqu'elle égrène d'une voix mécanique les réponses des jurés aux questions, puis les peines prononcées. On retient la perpétuité pour Fofana, les quinze ans pour «Zigo», le mineur accusé d'avoir le plus malmené l'otage. Pour les autres, toutes les peines réclamées par le ministère public sont revues à la baisse par les jurés: 18 ans et non 20 pour «Craps» et «Smiler», deux personnes considérés comme des adjoints de Fofana et, surtout, 9 pour Yalda plutôt que les 10-12 suggérés par l'avocat général.

Dans la salle, certains haussent les sourcils, d'autres se félicitent. Et c'est déjà fini, on nous demande d'évacuer. Les proches des accusés se précipitent vers le box; Me Szpiner a déjà entraîné les journalistes dans une farandole folle en dehors de la salle. Des proches des parties civiles quittent la salle en râlant; l'un d'eux mime le « sourire berbère » (l'égorgement) à l'adresse des accusés. «Peines minables, ridicules, dit un autre. Aux Etats-Unis on condamne quelqu'un à 150 ans de prison parce qu'il a volé de l'argent! Alors qu'en France...».

Devant le box, c'est l'heure des adieux: la s'ur de Yalda fond en pleurs avant de s'enfuir. Les proches de Jérôme, eux, s'attardent, tentent de communiquer avec le détenu. Un petit groupe se forme des deux côtés de la vitre, Alexandra et Tifenn sont là, également: «Tenez bon les filles, on s'écrit!». Avec les doigts de ses deux mains, Jérôme tente de rassurer ses amies: «J'ai pris dix ans. Dans deux, je me casse». Les gendarmes se font plus pressants : «Il faut évacuer maintenant, Monsieur!».

Epilogue ou premier round ?

La suite du procès se joue de nouveau en dehors de la salle, dans la confusion des micros et des caméras de télévision. Prévoyants, certains ont même apporté des escabeaux pour pouvoir prendre de la hauteur. Logiquement, Me Szpiner est le plus attendu. Il bouillonne, mais il pose sa voix de stentor, dit «respecter la volonté des jurés». Il se félicite que l'antisémitisme soit retenu comme circonstance aggravante dans les peines infligés à Fofana et «Zigo». Mais il ne peut pas accepter les peines à l'encontre des autres membres du gang, trop faibles, notamment celle de Yalda. «Dans quelques années, Mme Halimi pourra croiser dans la rue celle qui a envoyé son fils à la mort», dit-il. Les parties civiles ne pouvant pas faire appel, il invite le ministère public et, personnellement la garde des Sceaux, à faire appel de ces condamnations.

Du côté des avocats de la défense, le son de cloche est sensiblement différent. Ils se félicitent du «juste équilibre» des peines, flattent le tribunal et les jurés qui ont su éviter l'écueil d'une «justice pour l'exemple». Françoise Cotta, conseil de Gilles Serrurier, Didier Seban, conseil de Nabil Moustapha, se livrent à un véritable cours de droit pénal face aux journalistes. Il y est question, une fois de plus, de responsabilité individuelle et collective, de crime raciste et de motifs crapuleux. En les écoutant, on réalise que ce sont eux qui ont «gagné» ce procès et, au passage, une belle exposition médiatique.

Me Szpiner est déjà parti annoncer le verdict à la mère d'Ilan, Ruth Halimi qui, tout comme son père, a été absente ce soir-là. Dans son esprit, ce n'est que partie remise: si son appel est entendu et le parquet interjette la décision des jurés, un nouveau procès aura lieu et sans huis clos cette fois-ci. Fofana peut, lui aussi, faire appel dans un délai de dix jours de sa condamnation. Dehors, l'agitation de la capitale absorbe rapidement la petite foule qui sort en ordre dispersé du Palais du justice.

Alexandre Lévy

Image de une: Au tribunal de Paris, vendredi 10 juin. Gonzalo Fuentes / Reuters

A lire aussi notre dossier spécial sur le procès du gang des barbares.

 

160 commentaires
Pas besoin d'être juriste pour comprendre,je pense que vous devinez certainement à qui je fais allusion.....
Envoyé par Jaques - le Mardi 14 Juillet 2009 à 00:07
Mazal, on va vous faire un dessin : les racailles ( cailleras, si vous préférez ), ce sont par exemple, ces filles qui ont agressé et envoyé à l'hôpital ( avec un traumatisme crânien : il y faut autre chose qu'une simple baffe ) une jeune fille juive ( une " grosse feuj " : avec les Feujs, c'est maintenant bien connu, notamment depuis ce qui a été fait à Ilan Halimi ( z''l ), on peut tout se permettre ... ) à la piscine David-D'Angers.
Envoyé par Edmond_002 - le Mardi 14 Juillet 2009 à 01:21
Merci Edmond. Ma question était dirigée évidemment. Pourquoi ? Parce que pour moi une racaille est un mot utilisé dans le langage commun pour indiquer une personne délinquante, comme on disait avant un voyou. Or, les personnes dont vous parlez sont des -criminelles- ce qui pénalement est défini et représente une dimension bien pire. Donc appeler un chat un chat et ne faite pas l'amalgame qui ne sert que les racailles. Les criminelles, les meurtriers doivent être nommés comme tels.
Envoyé par Mazal_001 - le Mardi 14 Juillet 2009 à 02:24
Pas de problème, Mazal : je suis tout à fait d'accord avec vous : ce sont des criminels, et qui devraient être traités comme tels. On voit bien d'ailleurs, par cette affaire survenue à la piscine David-d'Angers, à quel point l'antisémitisme sous sa forme meurtrière est en train de se banaliser en France et l'on comprend que, dans cette banalisation, la décision de maintenir le procès de Fofana et de ses complices dans l'ombre du huis-clos a joué et continue de jouer un rôle désastreux.
Envoyé par Edmond_002 - le Mardi 14 Juillet 2009 à 02:40
La Ministre a fait appel, resultat des courses voila ce qui va se passer dans les mois a venir, apres quoi, on se rendra compte de la betise de nos dirigeants communautaires qui ne perdent jamais une occasion d'avoir une occasion de ne pas faire passer la France pour un pays divise en communautes specifiques avec ce que cela represente de plus dangereux pour la paix civile en France, et a ce jeu les musulmans sont les plus forts et les plus nombreux (electoralement) et de plus certains d'entre eux, ectremistes violents n'attendent que cela, l'affrontement, et les francais dans leur ensemble (les jures qui ont puni toute la bande de criminels fofana) le sont aussi et les representent, diront que ce sont les juifs encore eux, qui ont rallumes le feu en faisant pression communautaire donc politique, alors que la chose avait deja ete jugee, TOUT CELA EST CONTRE-PRODUCTIF ET BETE !!! Qelle aurait ete la reaction intelligente, certainement pas celle de Maitre Spitzner qui lui c'est son interet, veut encore passer a la tele et faire parler de lui, non ! La reaction quand on connait deja la suite, c'eut ete de crier a la sortie du tribunal que " Voila une bonne justice, elle a codamne a VIE le coupable principal, elle a condamne tous les complices a des peines exemplaires et lourdes " et alors la, toute la France aurait ete soulagee et fiere de sa justice, et c'eut ete un bon message a faire passer, au lieu de quoi, on leur dit, notre justice est pourrie, (voir la suite apres)
Envoyé par Serge_005 - le Mardi 14 Juillet 2009 à 06:42
(suite serge), que notre justice serait donc pourrie, que les jures (la France donc) serait comprehensive face aux assassins de juifs, qu'on ne nous aime pas etc... etc... Et surtout que c'est donc bien vrai, tout ce que nous reprochent une bonne partie des francais, NOUS AVONS LES POLITIQUES SOUS NOTRE POUVOIR OCCULTE, puisque par les demarches du CRIF notamment, nous avons obtenu par nos pressions la revision d'un proces, quand meme c'est pas rien et ce n'est pas courant ma foi. Et voila que nous accreditons la these du pouvoir juif, voir du complot juif, bref, j'en ai assez, c'est trop bete, puis, on va me reprocher encore je ne sais quoi, alors vous verrez le resultat dans quelques mois, apres tout le tapage que fera cette revision du proces, croyez-moi, nous n'en sortirons pas indemnes, ni mediatiquement, ni socialement ni politiquement, c'en est a pleurer, a moins que ce soit un stratageme de nos dirigeants communautaires, de faire que par ses actions et reactions stupides, la situation des juifs devienne de plus en plus difficile a controler en France, on aura perdu entre-temps, le soutien du peuple de France, et ce, dans un but dont j'ai du mal a comprendre le sens, bref en tout cas, si ALLAH IL EST GRAND C'EST MOHAMED QUI EN PROFITE comme disait le sketch de quelqu'un qui nous manque et dont j'ai oublie le nom, SI DEMAIN A CAUSE DE TOUT CELA IL SERA DUR POUR LES JUIFS DE SUPPORTER CE QUI VA ARRIVER il restera encore "une seule solution le retour a SION".
Envoyé par Serge_005 - le Mardi 14 Juillet 2009 à 07:00
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Envoyé par Jean_010 - le Mardi 14 Juillet 2009 à 07:40
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Envoyé par Jean_010 - le Mardi 14 Juillet 2009 à 07:43
Non Jean le fait de retablir la peine de mort ne baissera en aucun les statistiques de la delinquance ni la violence, les USA en sont la preuve ! La peine de mort est en aucun dissuasive, L'homme est le produit de la Société Clin d'oeil dans laquelle il vit, je ne crois pas qu'en retablissant la peine de mort nous n'ayons plus de Fofana !!!! Ce type d'individu n'a pas de remords, mourir serait pour lui une sentance encore plus douce, quand on n'a rien à perdre la mort est une delivrance, nous vous laissez pas aveugler par votre colère Choqué Patricia L.................
Envoyé par Patricia_023 - le Mardi 14 Juillet 2009 à 07:44
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Envoyé par Jean_010 - le Mardi 14 Juillet 2009 à 07:52
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