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Antisémitisme : racisme envers les Juifs & Israël

Siné, Hortefeux, même combat!

Je ne sais pas si Brice Hortefeux est authentiquement raciste. Je ne le connais pas personnellement ; je n'ai jamais eu de conversation avec lui sur sa vision du monde; je ne sais rien de la manière dont il envisage les rapports entre êtres humains de nationalités, de religions ou même d'ethnies différentes... Ce que je sais, en revanche, c'est qu'il a une vraie tendance à balancer des plaisanteries ambigües. Et Fadela Amara a beau se promener de plateau de télévision en studio de radio pour expliquer que, lorsqu'il lâche qu'elle et lui sont «des compatriotes même si ça n'est pas évident», il fait référence à leur auvergnitude commune, elle est loin de dissiper mes derniers doutes.

De même, lorsqu'il oppose les « citoyens honnêtes et propres» aux sans sans-papiers (corollairement malhonnêtes et sales) ou suggère à Yama Rade de «ne pas revenir» d'un voyage officiel en Afrique, je me dis qu'il y a bien un léger problème...

Avec l'histoire du jour, et sans entrer dans la polémique sur l'usage qu'il convenait de faire d'un méchant bout de vidéo à peine audible, mon opinion s'affine: Brice Hortefeux est effectivement perméable à certains sentiments xénophobes et n'hésite pas, s'il est en confiance, à se laisser aller à leur expression. C'est sûr, son «Quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes» n'est pas précisément un appel à la ratonnade, mais il ressemble au minimum aux vannes que l'on se lance aussi innocemment entre beaufs de la pire espèce qu'entre antiracistes assez notoires pour que le fameux axiome desprogien («On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui») reste valide.

Moi-même, je ne me prononcerai pas sur l'appartenance au premier ou au second groupe d'un raout estival de l'UMP où l'on se félicite d'être tombé sur un Arabe comme il faut « puisqu'il boit de la bière et mange du jambon». Chacun procèdera donc aux associations d'idées qui lui sembleront les plus pertinentes.

Ce qui est frappant, toutefois, c'est que les voix qui s'élèvent aujourd'hui pour condamner ? et avec raison ? les dérapages en série du lieutenant présidentiel sont souvent les mêmes qui, il y a quelques mois, faisaient de Siné le combattant de la libre expression au prétexte que ses sorties antisémites n'étaient, elles, que d'aimables galéjades sans conséquences.

Au moins autant qu'Hortefeux, Siné avait pourtant donné de nombreux exemples de ses préjugés avant «l'affaire», l'une au moins de ses éructations lui ayant même valu d'être condamné pour incitation à la haine raciale. Dans la chronique qui devait lui valoir d'être fichu à la porte de Charlie hebdo, il expliquait en substance que Sarkozy junior souhaitait se convertir au judaïsme pour épouser une héritière et donner un coup d'accélérateur à sa carrière... Rien de bien méchant, au final, mais tous les clichés franchouillards autour du juif et du pouvoir étaient résumés dans cette vilaine petite chronique.

S'il a de la suite dans les idées, le cartooniste radical devrait d'ailleurs voler au secours de son doppelganger ministériel, également victime de l'hystérie politiquement correcte et de la police de la pensée. «Eh quoi, devrait-il s'exclamer en Une de son hebdo éponyme, si l'on ne peut plus rigoler sans se faire emmerder par tout un tas de pisse-froid sans humour, où va-t-on'» Mais Nicolas Sarkozy, s'il est, autant que Philippe Val, soucieux de se désolidariser d'un tel boulet, pourrait lui aussi envoyer balader son collaborateur de trente ans. Hortefeux ne risquant pas de créer un gouvernement concurrent par vengeance, ce serait tout bénéfice.

Hugues Serraf

Image de une: Siné Hebdo.

4 commentaires
Ressortir 'laffaire siné est tout à fait ridicule. C'est FAUX d'affirmer que les propos de Siné ont été considérées comme "d'aimables galéjades sans conséquences". Qui plus est, les propos d'Hortefeux, comme ceux de Chrica en 1991 ("le bruit et l'odeur"), sont ouvertement racistes. Ce n'est pas le cas de l'affaire Siné.
Envoyé par Jérôme_001 - le Lundi 14 Septembre 2009 à 09:27
En quoi est-ce ridicule de faire ce parallèle puisqu'il permet de mettre en évidence une contradiction ?
La liberté d'expression est-elle facultative aux yeux de ceux qui élèvent leur voix selon que... ?
'Ouvertement raciste' ou 'un tantinet antisémite', franchement, qu'est-ce que ça change ? laissons aux épiciers leur travail !
Tous les amalgames comme toutes les ambiguïtés sont malsains lorsqu'ils mettent en cause l'origine. La forme peut varier mais le fond est quasiment le même..
Envoyé par William_010 - le Lundi 14 Septembre 2009 à 12:29
C'est très simple, le racisme, tel qu'il s'exprime dans les propos d'Hortefeux ne relèvent PAS de la liberté d'expression mais doit être condamné, et il y a en France des lois pour ça. Les écrits de Siné ont fait l'objet d'un procès à Lyon, gagné par l'intéressé, il faut respecter la justice du pays dans lequel on vit. "Le 24 février 2009, il [Siné] est relaxé à Lyon, les juges considèrent que Siné avait usé de son droit à la satire" (Wikipédia/AFP). PS/ Désolé pour mes fautes de frappe dans le msg précédent. Celui qui se plaignait du bruit et l'odeur des imigrés, en 1991, c'était M. Chirac.
Envoyé par Jérôme_001 - le Lundi 14 Septembre 2009 à 12:55
On ne peut se revendiquer en même temps du pour et de son contraire. Bien sûr qu'il faut respecter les institutions du pays dans lequel on vit. Mais la liberté d'expression ne permet-elle pas de trouver que la justice peut être ponctuellement laxiste ? Où est le manque de respect ? Est-ce se conformer à la loi qui veut que la personne ayant subi un préjudice se doit de porter plainte, préalable à toute suite judiciaire, que de préconiser l'inverse ? Ne faut-il pas appliquer à soi ce que l'on attend des autres ?
C'est facile, un peu trop, de se faire procureur en décidant d'autorité de ce qui relève de la liberté d'expression ou pas. D'un pays européen à l'autre, la subjectivité sur ce thème prend une part plus ou moins importante selon la capacité de chaque pays à faire régner l'ordre publique sur son territoire.
Faudrait-il me mettre en prison si j'avançais l'idée que la justice peut dans certains cas céder aux pressions des politiques lesquels ont la responsabilité de choisir entre deux maux, le moindre, celui qui apaise les populations pour le bien de tous ?
Faudrait-il me bâillonner si je disais que le racisme comme l'antisémitisme sont vécus différemment selon les sensibilités politiques et l'appartenance communautaire ?
Faudrait-il me mettre sur une liste rouge si je disais que, à défaut de pouvoir statuer légalement, seule une démission du ministre ou une mise à l'écart par sa hiérarchie aurait pu répondre à l'attente de ceux que son commentaire a choqués, dont moi ?
Ainsi, Siné n'a fait qu'user de son droit à la satyre ! En terme de quantité ou de qualité ? Si je disais qu'il n'avait qu'un os dans sa besace et qu'il s'est résolu à le ronger, Siné me poursuivrait-il pour manque de goût ?

Le sujet est bien trop grave pour être confié aux idéologues. L'ancien président a tenu des propos infâmants et peu flatteurs pour sa fonction mais, sans vouloir le dédouaner de cela, serait-ce superflu de ma part de vouloir rendre à César tout ce qui lui revient, c'est-à-dire, propos racistes, certes, mais opportunisme politique également (appel du pied à certains électeurs) ? Quel juge intègre l'ignorerait avant de rendre sa sentence ?
Envoyé par William_010 - le Lundi 14 Septembre 2009 à 19:05
Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 11 minutes