Antisémitisme : racisme envers les Juifs & Israël

Le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a suggéré dimanche que les rivaux du parti du président Recep Tayyip Erdogan faisaient partie du "lobby juif".

Davutoglu et les autres membres du parti islamiste d'Erdogan ont longtemps prétendu qu'une "structure parallèle" au sein de la police et de l'appareil judiciaire turc travaillent pour renverser le parti du pouvoir.

C'est sur les mêmes motifs que le gouvernement turc met chaque mois en prison des dizaines de journalistes qui se permettent de critiquer le pouvoir islamiste en place.

Erdogan estime que Fethullah Gulen, un allié ponctuel du président turc qui est devenu son principal rival, est derrière le complot visant à le renverser. Gulen vit maintenant en exil aux Etats-Unis.

Erdogan a longtemps dit que des gouvernements étrangers sont derrière les "conspirateurs", qu'il accuse d'avoir inventé un scandale de corruption contre son gouvernement en 2013 et placé sous écoute des membres de son gouvernement, faisant fuir des informations sensibles à la presse et sur Youtube.

Le président turc a consolidé son pouvoir après avoir affaibli l'armée du pays, qui avait longtemps été le chien de garde des principes constitutionnels laïcs du pays.

Il y a deux semaines, Erdogan a déclaré que le Mossad était lié aux partisans de Gulen, suivi par les commentaires de Davutoglu dimanche liant le complot présumé contre l'AKP aux juifs et autres minorités.

Dans un discours aux parlementaires locaux dimanche, Davutoglu a déclaré : "j'annonce que nous n'avons pas et nous n'allons pas succomber au lobby juif, au lobby arménien et aux lobby de la minorité turco-grecque," a rapporté le quotidien turc Hurriyet.

"Je dis aux lobbys parallèles : nous allons nous tenir devant vous avec dignité, peu importe où vous êtes, et vous serez méprisé pour la trahison que vous avez fait contre cette nation," a dit le premier ministre turc.

Erdogan avait le mois dernier déclaré que les alliés de son ennemi juré, Gulen, étaient liés avec le Mossad israélien.

Il avait chargé que "les gens sincères soutenant cette structure parallèle devraient voir avec qui cette structure coopère… honte a eux si ils ne voient toujours pas que cette structure coopère avec le Mossad."

"Si ce n'est pas de la trahison alors qu'est-ce que c'est ?" avait-il demandé, sans bien évidemment apporter aucune preuve à sa propagande, à l'image de ce que le monde compte d'islamistes et autres fascistes.

Dimanche, un tribunal turc a ordonné l'arrestation de 21 agents de police dans le cadre de l'enquête sur les écoutes électroniques "illégales" de politiciens, fonctionnaires et autres hommes d'affaires liés à Erdogan.

Des raids ont commencé dans plusieurs villes alors que les procureurs appliquaient l'ordonnance du tribunal, en accord avec la campagne d'Erdogan contre les partisans de Gulen.

Le mois dernier, un tribunal turc a délivré un mandat d’arrêt contre Gulen sur des soupçons qu'il est a la tête d’une "organisation criminelle".

Gulen, qui vit en exil aux Etats-Unis, nie toute implication dans un complot contre le gouvernement.