Antisémitisme : racisme envers les Juifs & Israël

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a intensifié samedi ses attaques contre les medias étrangers à la veille des élections législatives, disant au Guardian de "connaître vos limites" et déplorant que "le capital juif" soit derrière le New York Times.

Erdogan a au cours de la campagne qui précède les élections de dimanche critiqué à mainte reprises les medias étrangers, sur fond d'inquiétudes croissantes de l'érosion, c'est le moins qu'on puisse dire, de la liberté d'expression en Turquie sous son règne.

Dans un de ses derniers rassemblements préélectoraux dans la province orientale de Ardahan, Erdogan a pris la mouche sur un article paru dans le Guardian critiquant son gouvernement, dont un éditorial intitulé "l'autocratie croissante menace un pays crucial."

"Savez-vous ce qu'un journal britannique dit à propos de cette élection," a dit Erdogan à la foule. "Il dit que les pauvres musulmans, pas entièrement occidentalisés ne sont pas autorisés à gérer leur propre pays !"

"Qui êtes-vous ? Vous êtes impertinent !" a-t-il déclaré au journal. "Connaissez vos limites. Depuis quand avez-vous reçu une telle autorité ?" Bonne question en effet venant de celui qui emprisonne systématiquement tout journaliste turc qui ose critiquer son gouvernement islamiste.

Erdogan a également lancé une nouvelle attaque contre le New York Times, qui a écrit qu'il y a des "nuages sombres" sur la Turquie au cours de son règne.

Il a déclaré que le journal avait fait campagne contre les dirigeants turcs depuis le sultan ottoman Abdulhamid II, qui a régné sur l'empire ottoman lors de la phase finale de son déclin.

"Maintenant ils crachent leur même haine sur moi… Il est clair qui sont leurs patrons," a-t-il dit. "Malheureusement, il y a du capital juif derrière."

Le New York Times avait plus tôt cette semaine riposté à des attaques d'Erdogan avec un tweet satirique sur son vaste nouveau palais présidentiel à Ankara.

"Quel leader a un palais de 1150 pièces plus de 30 fois la taille de la Maison Blanche?" avait demandé le journal.

Erdogan s'est fait une habitude d'insulter Israël et Netanyahou, avec plusieurs de ses responsables clamant que la présence de Netanyahou à un rassemblement de solidarité contre le terrorisme islamiste à Paris était "hypocrite".

Ces commentaires étaient relativement doux pour Erdogan, qui l'an dernier avait comparé les israéliens à Hitler.

Ces déclarations se font l'écho d'une adresse ouvertement antisémite d'Erdogan en 1998, lorsqu'il était maire d'Istanbul, lorsqu'il avait dit que "les juifs ont commencé a écrasé les musulmans en Palestine, au nom du sionisme. Aujourd'hui, l'image des juifs n'est pas différente de celle des nazis."