Antisémitisme : racisme envers les Juifs & Israël

L'antisémitisme parmi les réfugiés musulmans est endémique et nécessite une attention urgente, suggère une nouvelle étude.

Mais l'étude commandée par l'Institut Ramer de l'American Jewish Committee pour les relations entre l'Allemagne et les Juifs basé à Berlin suggère également que les réfugiés des communautés minoritaires persécutées (par les musulmans) sont plus susceptibles de prendre position contre l'antisémitisme et pour Israël.

Intitulé "Attitudes des réfugiés syriens et irakiens envers l'intégration, l'identité, les Juifs et la Shoah", le rapport a été préparé par l'historien et sociologue Gunther Jikeli de l'Université d'Indiana et de l'Université de Potsdam en Allemagne, avec l'aide de Lars Breuer et Matthias Becker. L'étude a été commandée par l'American Jewish Committee.

Le rapport, basé sur des entretiens avec 68 réfugiés, vient au milieu d'une série de manifestations anti-israéliennes et anti-américaines virulentes dans la capitale allemande, dénonçant la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d'Israël. Des milliers de manifestants ont brûlé des drapeaux israéliens et ont rempli les stations de métro bondées de la ville scandant des slogans anti-israéliens et anti-américains en route vers leurs manifestations. Le nombre de réfugiés parmi les manifestants était inconnu.

Dans le même temps, en solidarité avec les communautés juives d'Allemagne, des imams locaux se sont joints aux dirigeants chrétiens et juifs lors des célébrations publiques de Hanoucca, y compris la cérémonie annuelle d'allumage des bougies à la Porte de Brandebourg, où le rabbin Yéhouda Teichtal de Berlin a été rejoint par le maire de Berlin, Michael Mueller. La sécurité a été renforcée dans toute l'Allemagne et aux rassemblements juifs.

Les tensions sont profondes, indique la nouvelle étude. Les attitudes antisémites et le rejet d'Israël sont largement répandus parmi les nouveaux venus, a déclaré Deidre Berger, chef de l'Institut Ramer, dans un communiqué.

Alors que beaucoup de personnes interrogées avaient des impressions positives de l'Allemagne, elles avaient aussi tendance à croire aux théories du complot, telles que les juifs ou Israël contrôlant le monde.

"La pensée et les stéréotypes antisémites sont très communs… même parmi ceux qui soulignent "respecter" le judaïsme ou qui disent qu'il n'y a aucun problème de vivre ensemble entre musulmans, chrétiens et juifs dans leurs pays d'origine et en Allemagne," a dit Jikeli dans une déclaration.

Berger a déclaré qu'étant donné la profondeur de l'hostilité anti-juive dans les pays arabes, cela n'est pas surprenant sur la base des stéréotypes qui sont implantés dans les écoles, les mosquées et la propagande gouvernementale dans certains pays.

"Néanmoins" a-t-elle dit, "les dimensions du problème sont beaucoup plus grandes que prévues."

"Lorsque les défis politiques se multiplient, l'antisémitisme augmente souvent, une situation qui ne doit pas être toléré," a déclaré Berger, appelant à une poursuite rapide des crimes liés à la haine et à l'incitation.

Elle a ajouté que les classes d'intégration pour les réfugiés doivent souligner les liens de l'Allemagne avec Israël, le soutien aux communautés juives dans le pays et les valeurs démocratiques libérales, ajoutant que le personnel et les volontaires doivent être formés pour faire face aux attitudes antisémites.

L'étude a été financée par le Bennet Fund et le Meyer Fund.

Au moins 1 million de réfugiés sont arrivés en Allemagne depuis l'été 2015.