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Blog : Torah-BoxHaggada ? La symbolique du chiffre cinq dans la HaggadaTout le monde remarque la prédominance du chiffre quatre dans la Haggada : le texte de Ma Nichtana est composé de quatre questions, il y a quatre fils, quatre expressions de rédemption et quatre verres de vin. En analysant plus profondément, tous ces groupes de quatre, semble en fait compter un cinquième élément. L’exemple le plus flagrant concerne l’obligation de boire quatre verres de vin. L’un des commentaires de la Guémara nous surprend : « Rabbi Tarfon dit que nous récitons le Hallel Hagadol sur la cinquième coupe de vin, le soir du Séder de Pessa’h ».[1] Cette déclaration est très difficile à comprendre, puisque nous sommes tenus de ne boire que quatre coupes de vin. Rachi et le Rachbam changent la formulation et affirment : « Rabbi Tarfon dit que nous terminons le Hallel à la quatrième [coupe] et récitons ensuite le Hallel Hagadol. » Selon cette affirmation, le problème disparaît, car Rabbi Tarfon n’évoque aucune cinquième coupe. Cependant, d’autres Richonim réfutent cette approche et estiment que Rabbi Tarfon avait l’intention d’inclure une cinquième coupe. Le Rambam écrit : « Et l’on doit verser une cinquième coupe de vin et réciter le Hallel Hagadol. » [2] Quelle est donc la différence entre les quatre coupes et la cinquième ? Le Rambam explique que les quatre coupes constituent une obligation, mais que la cinquième est un Réchout (facultatif). C’est la raison pour laquelle, bien qu’il soit de notre devoir de veiller à ce que les pauvres aient quatre coupes de vin, il n’est pas nécessaire de leur en prévoir une cinquième. Le Raavad va plus loin que le Rambam et affirme que la cinquième coupe n’est pas simplement un Réchout, mais qu’il s’agit plutôt d’une Mitsva facultative, bien que ce ne soit pas une obligation. Ainsi, il y a trois opinions concernant la « cinquième coupe ». Rachi et le Rachbam pensent qu’il est interdit de boire la cinquième coupe, car elle s’ajoute à la Mitsva d’origine ; le Rambam estime qu’il est permis de la boire, et le Raavad considère que c’est une Mitsva non obligatoire. La Halakha finale consiste à respecter toutes les opinions – nous ne buvons pas la coupe par déférence pour Rachi et le Rachbam, mais nous la versons par respect pour le Rambam et le Raavad. Comme on le sait, cette coupe s’appelle la coupe d’Eliahou Hanavi. Quand la Guémara ne donne pas de conclusion finale à un débat présenté, elle finit par « Tékou » qui signifie que le « Tichbi » [le prophète Eliahou] résoudra toutes les questions et tous les différends. Même cette Ma’hloket concernant la cinquième coupe de vin, sera résolue par Eliahou Hanavi. Où trouve-t-on d’autres allusions au chiffre cinq dans la Haggada, qui pourraient nous aider à comprendre le sens de cette cinquième coupe ? Nous savons que les quatre coupes de vin sont mises en parallèle aux quatre langages de rédemption. Or, en réalité, il y a une cinquième expression. « Je vous ferai sortir… Je vous sauverai… Je vous délivrerai… Je vous prendrai pour Moi comme peuple… » [3] Dans le verset suivant, Hachem poursuit : « Je vous ferai venir au pays… »[4] , à savoir le retour en Erets Israël, qui est l’étape finale de la Délivrance. Ce cinquième langage de rédemption semble correspondre à la mystérieuse cinquième coupe de vin, mais cela rend apparemment le problème encore plus complexe ; s’il y a une cinquième expression, alors pourquoi n’est-elle pas mentionnée explicitement et pourquoi le cinquième verre de vin n’est-il pas obligatoire, comme les autres ? Il y a encore une autre allusion au chiffre cinq, en ce qui concerne les questions de Ma Nichtana. Dans la version de la Hagadda, il y a quatre questions, mais dans la Michna de Pessa’him, il y a une cinquième question : « Tous les autres soirs, nous mangeons de la viande cuite, mijotée ou rôtie. Mais cette nuit-là, toute la viande est rôtie. » Cette question fut incluse dans le texte de Ma Nichtana, dans les manuscrits anciens de Haggada, trouvés dans la Guéniza du Caire. Elle était posée à l’époque du Beth Hamikdach, quand les Juifs mangeaient la viande rôtie du Korban Pessa’h, le soir du Séder. Après la destruction du Beth Hamikdach, cette question fut supprimée et remplacée par la question concernant l’accoudement. Nous avons évoqué trois séries de cinq, mais le cinquième élément de chaque série est absent de la Haggada. Le dénominateur commun de ces trois séries est le fait qu’elles concernent toutes la délivrance finale, que nous n’avons pas encore atteinte. Rav Daniel Glatstein affirme que nous ne sommes pas encore au niveau où nous pouvons boire le cinquième verre, celui de la Rédemption finale ! Nous ne pouvons pas employer l’expression de la Guéoula, étant donné que nous sommes encore en Galout. Il manque une cinquième question, celle concernant le Korban Pessa’h. Nous espérons mériter de pouvoir apporter cette offrande et poser la question, prochainement ! Cela explique la nature énigmatique des différentes séries de cinq – nous ne pouvons pas boire la cinquième coupe, parce que la rédemption finale n’est pas encore là, nous ne pouvons pas exprimer le cinquième langage de Guéoula, parce qu’elle ne nous a pas encore été annoncée ; et nous ne pouvons pas poser la cinquième question, à propos du Korban Pessa'h tant que nous n’aurons pas le mérite de le manger. Les commentaires ajoutent un autre éventuel « cinq » dans la Haggadah. Ils proposent, en plus des « quatre enfants », un cinquième fils – celui qui n’est pas présent au Séder du fait de sa rupture avec la Torah. Comment concilier cette interprétation pessimiste avec les questions faisant allusion à la Rédemption finale ? En réalité, ce cinquième fils n’est, à l’heure actuelle, même pas intéressé à participer au Séder, mais à l’approche de la Guéoula finale, il reviendra avec toutes les autres âmes juives perdues. Ce cinquième fils est également un signe avant-coureur de la rédemption finale, lorsque nous nous rattacherons tous à la Torah. Ce n’est pas une utopie – surtout depuis les événements récents ; la guerre à Gaza et l’antisémitisme ambiant, de nombreux Juifs éloignés furent ébranlés et réalisèrent qu’il y a quelque chose de différent chez les Juifs et que le monde environnant ne nous accepte pas si l’on essaie simplement d’être comme les autres. L’époque éprouvante actuelle est également propice à hâter le retour des Juifs vers Hachem. Puissions-nous mériter, ce Pessa'h, de boire la cinquième coupe de vin et de voir la Guéoula finale.
[1] Pessa'him, 118a. [2] Rambam, Hilkhot ’Hamets Oumatsa 8,1. [3] Chémot 6,6 .7. [4] Ibid., 6,8. | Membre Juif.org
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