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Blog : Torah-Box

Miroir Miroir - Shoah, ?in'? Israël, ?out' ?

En cette veille de Yom Hashoah, toujours célébré dans l’État hébreu la semaine qui suit Pessa’h, il est intéressant de considérer l’ambivalence de sentiments chez les Nations face à tout ce qui touche, d’une part, la Shoah et, d’autre part, Israël.
Que ce soit via le cinéma, la littérature, les débats publics, les Gentils ne cessent de s’occuper et d’être préoccupés par le thème de l’extermination des Juifs sous le 3? Reich, et ce, de façon presque obsessive.

On estime à 400 le nombre de films de fiction qui ont été réalisés sur le sujet depuis 50 ans. Depuis 2022, pas moins de trois films sont sortis sur la période de la Shoah, l’un ayant même remporté le Grand Prix du Jury à Cannes 2023, et ayant été nominé cinq fois aux Oscars américains.

Anomalie historique

La préparation froide et calculée, puis la mise à exécution de l’assassinat d’un peuple entier, en plein 20? siècle, dans une Europe civilisée ayant porté haut sur ses drapeaux les valeurs d’humanisme, de liberté et de fraternité est en effet extrêmement perturbante.
D’autant plus que ce meurtre à échelle dantesque (pour lequel un nouveau mot va devoir être inventé : « génocide ») a été mis en place par la nation-phare de la civilisation européenne, avec la collaboration (très) active de la majorité des pays qu’elle avait occupés.
80 ans après, la question de l’extermination des Juifs entre 1939 et 1945, par les héritiers des Lumières, ne cesse donc de tarauder l’Occident. Car c’est bien lui et ses conceptions qui, en fin de compte, ont engendré cette abomination.
La Shoah n’est pas africaine, asiatique ou sud-américaine.
Elle est occidentale.

Mais ce ruminement compulsif du sujet ne veut pas dire remise en question. On observe que cette tragédie incommensurable n'oblige en rien les nations à en tirer des conclusions. Bien au contraire.
L’agitation autour du sujet est plus de l’ordre d’un ressassement maladif que d’une réflexion vraie et engageante sur ce qui a entraîné cette catastrophe universelle.

D’ailleurs, on le voit : cette multiplication de films et de fictions, plastiquement très soignés, n’a aucun écho positif dans l’opinion publique ambiante.
L’ hostilité à Israël est en ce moment à son paroxysme, et ces représentations de la Shoah n’ont pas été un garde-fou aux déferlements de haine de l'après 7 octobre.

Voici, en trois dates, l’illustration parfaite de cette oscillation continuelle entre le « devoir de mémoire » à l’endroit des Juifs victimes de la Shoah, et la tentative d’accabler ce même peuple de crimes imaginaires — dont, entre autres, l'”annexion illicite” d’une terre que ces mêmes nations lui avaient accordée avec un vote majoritaire le 29 novembre 1947 dans le cadre des Nations unies.

27 janvier 2022 : Journée de commémoration de la Shoah à l’ONU. Le lendemain, dans la même salle, la Commission d’enquête indépendante sur Israël poursuit ses travaux en accusant l’État d’Israël de pratiques comparables à de l’« apartheid » contre les Palestiniens.

Décembre 2022 : quelques jours après des discours très solennels sur la mémoire des victimes juives de la Shoah, l’Assemblée générale de l’ONU vote une résolution demandant à la Cour internationale de justice de se prononcer sur l’occupation israélienne.

Janvier 2023 : la Journée de la Shoah est célébrée à l’ONU, puis, la même semaine, des pays membres déposent des résolutions pour exiger des enquêtes internationales contre Israël, suite aux opérations à Djénine ou Gaza.

Cette effarante dichotomie, où le Juif mort dans la Shoah, ne menaçant personne, mérite une commémoration, mais celui vivant, renaissant de ses cendres, citoyen d’un État désormais souverain, cristallise les vieux stigmates du passé et éveille un énorme ressentiment, ne peut s’expliquer que d’une seule façon.

Soupape nauséabonde
Après que leur vitrine de bienséance et d’humanité ait volé en éclats devant les charniers d'Auschwitz, la civilisation occidentale — et plus particulièrement européenne — est acculée à reconnaître ses abominations. Pas le choix. Elle manifeste donc ouvertement sa solidarité au Juif martyr, par des dates, des commémorations et des débats. Devanture oblige.
Mais parallèlement, elle va évacuer sa haine éternelle, enfouie, inconsciente même, mêlée de culpabilité mais toujours palpitante, sur l'État des Juifs, se permettant en toute impunité de le critiquer, de le juger et, finalement, de le condamner, sous couvert d’objectivité.

C'est une évidence : Yom Hashoah doit se distancer au maximum de la forme de célébration des Gentils, pour enfin revêtir son habit juif authentique. 

Ne serait-ce pas un comble que d’imiter leurs rituels pour honorer nos morts' 

Leur “façon” de faire n’est pas la nôtre. Laissons leur les glaciales (et toutes germaniques) minutes de silence, les discours aux formules redondantes et les cérémonies protocolaires. 

Nous, nous avons autre chose à proposer pour l’élévation de l'âme de nos défunts partis en martyrs: la prière du Kaddish, la récitation des Tehilim et des Michnayot et surtout, surtout en reconnectant notre jeunesse en Israël et dans le monde entier, à son Patrimoine millénaire.

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 27 minutes