English Version Force de Défense d'Israel sur Internet
Inscription gratuite
AccueilInfos IsraelBlogs Juifs et IsraéliensVidéo IsraelOpinions : monde Juif et IsraelLe MagTOP SitesLa BoutiqueJuif.org TV

Blog : Torah-Box

Il a défié les nazis avec des Téfilines

Yéhouda Wallis a été déporté dans le camp de concentration de Dachau pendant la Seconde Guerre mondiale. Un jour, alors qu’il se trouve dans le camp, il voit un Juif affaibli, inapte au travail épouvantable imposé par les nazis, qui se fait traîner par les pieds par des gardiens. Ils prennent la direction d’un endroit précis du camp d’où les prisonniers ne reviennent jamais. Brusquement, ce pauvre homme, qui va vers une mort certaine, jette un petit paquet dans la direction de Yéhouda. Yéhouda le récupère rapidement, il l’ouvre pensant y trouver un morceau de pain, et à la place du pain c’est une paire de Téfilines qu’il découvre. Il est effrayé parce qu'il sait que posséder des Téfilines est passible de mort dans le camp.

Yéhouda est paniqué, il hésite à laisser les Téfilines par terre mais il ne veut pas manquer de respect à un objet de culte sacré. Il cache comme il peut le paquet contenant les précieux Téfilines sous sa chemise et court vers son baraquement de prisonnier, et discrètement, il en profite pour accomplir le commandement de mettre les Téfilines.

Alors qu'il commence à sortir les Téfilines de leur pochette, il sent une tape sur son épaule. Il se retourne et se retrouve nez à nez avec un officier nazi. Il l'arrête immédiatement et le conduit vers le commandant du camp :

“Faites-le sortir dehors. Il ne doit pas mourir d'une mort ordinaire. On va le pendre devant tous les Juifs et on va leur raconter ce qu'il a fait.”

Les nazis préparent une potence, et ils ordonnent à tous les Juifs du camp d'interrompre leurs travaux forcés pour se réunir à l’emplacement où est prévue l’exécution publique. Même les femmes du camp voisin séparé par des barbelés sont obligées d'y assister. Personne ne comprend ce qui se passe. Mais la rumeur circule vite, un Juif aurait été arrêté pour avoir accompli une Mitsva.

Le pauvre Yéhouda se met debout sur la table, à côté d'un poteau auquel on attache une corde. Il suffit d’un coup dans la table pour qu’il soit pendu. Pendant ce temps, le commandant agite les Téfilines devant lui et hurle : 

“Ce Juif, cet insolent, a été surpris en train de vouloir mettre ces lanières que vous connaissez. Or, celui qui pratique ici le judaïsme mourra comme cet homme-là. Nous allons maintenant le pendre et toute personne qui osera faire comme lui mourra tout comme lui. Vous allez tous assister à sa mort.” 

Il se tourne vers Yéhouda avec un regard moqueur et lui demande, comme pour mieux l’humilier : 

“Quelle est ta dernière volonté ?”

Et Yéhouda répond avec un sang-froid qui décontenance les officiers du camp :

“Mettre les Téfilines une dernière fois.”

Le commandant est surpris, mais il est connu pour son sadisme, et cette situation tragique l’amuse beaucoup. Il décide de lui passer les Téfilines.

Yehouda prend les Téfilines, il enroule les lanières autour de son bras et récite la bénédiction. Le commandant décide au  bout de quelques secondes de mettre fin à cette scène et un officier repasse la corde autour du cou du condamné. Un instant avant que le bourreau ne donne un coup de pied à la table sur laquelle Yéhouda se trouve, ce dernier regarde tous les Juifs qui pleurent, et il s'adresse à eux à voix haute : 

“Pourquoi vous pleurez ? J'ai gagné ! Vous ne comprenez pas, c’est moi le gagnant !”

Le commandant est furieux, il le fait descendre de la table et il décide de lui infliger une mort plus cruelle encore.

On met Yéhouda à genoux et on lui place deux pierres sous les bras, une sous le bras droit et une second sous le bras gauche. Le commandant lui explique : 

“Je vais te donner vingt-cinq coups avec un nerf de bœuf (une matraque flexible). Si tu fais tomber l'une des pierres pendant le châtiment, je te tire une balle dans la tête, mais si tu résistes aux vingt-cinq coups et que les pierres ne glissent pas de sous tes bras, je te laisse en vie. Bon, n’y crois pas une seconde, je peux te dire qu'aucun homme n'est capable de résister à ces coups qui brisent tous les os, en quatre ou cinq coups, c'est fini. Mon conseil, c'est que dès le premier coup, tu laisses tomber une pierre, je t'envoie une balle dans la tête et on en finit rapidement.”

Yéhouda lui répond : “Non, je ne te laisserai pas ce plaisir.”

Le condamné est placé sur un Prügelblock, un banc de torture présent dans tous les camps nazis. Le nazi inflige le premier coup à Yéhouda qui hurle de douleur, puis le second, le troisième… Yéhouda souffre le martyre, mais il ne bouge pas les bras. On arrive au dixième coup, la souffrance est de plus en plus vive. Au 24ème coup, Yéhouda sent que son cœur va lâcher. Au 25ème coup de bâton, Yéhouda perd connaissance et s'écroule, apparemment sans vie. Les pierres sont toujours sous ses bras. Le nazi comprend qu'il est mort et demande à un Juif de prendre son cadavre pour l’acheminer vers une pile de cadavres à côté des fours crématoires...

Chaque soir, les cadavres sont brûlés dans les fours crématoires. Le Juif remarque que Yéhouda est toujours en vie, il le laisse à côté des corps sans vie avec un chiffon sur les yeux pour que personne ne remarque qu’il est bien vivant.

Quand il reprend pleinement conscience, Yéhouda se glisse au sol vers la première baraque la plus proche qui est montée sur des pilotis surélevés, il se glisse en-dessous jusqu'à retrouver les forces d’en sortir.

Pendant de longues semaines, Yéhouda parvient à se cacher, et à survivre grâce à l’aide des prisonniers juifs du camp. Et, deux mois après le sauvetage de Yéhouda, le camp est libéré par l’armée américaine.

Yéhouda est sur le point de quitter le camp. À ce moment-là, une jeune femme de dix-sept ans l'arrête et lui dit :

“C'est toi qui portais les Téfilines ? Je me souviens de toi. Écoute, j'ai dix-sept ans, je suis arrivée dans ce camp avec ma famille, maintenant les portes s'ouvrent, mais j'ai perdu tout le monde. Je ne veux pas rester seule, veux-tu m'épouser ?”

Yéhouda accepte à condition de trouver un rabbin pour les marier selon la loi juive.

Ils cherchent et découvrent l'illustre Rabbi Yékoutiel de Sanz, l'Admour de Klausenbourg, qui se trouvait dans le même camp. Il a perdu son épouse et onze enfants pendant la Shoah et est le seul survivant de toute sa famille. 

L'Admour de Klausenbourg avait promis que si Hachem le faisait sortir vivant des camps, il monterait en Israël pour construire un hôpital, et promit aussi de créer un quartier dédié à son mouvement ‘hassidique, afin de le faire renaître de ses cendres.

Il a survécu à la Shoah, il est arrivé à Netanya et a fait construire l'hôpital de Laniado, selon les règles de la loi juive et a fondé également le quartier de Kiryat Sanz.

Rav Yékoutiel de Sanz accepte de marier Yéhouda et rédige lui-même de mémoire la Kétouba, l'acte de mariage que les petits-enfants ont encore aujourd'hui en leur possession.

La Mitsva des Téfilines est un signe qui rattache D.ieu à son peuple. Yéhouda n’avait aucune obligation de mettre les Téfilines dans une situation aussi dangereuse, mais le bonheur qu’il a eu à recevoir cet objet si sacré a surpassé toute tentative de raisonnement. L’attachement aux commandements d’Hachem a une valeur incalculable, et les descendants de Yéhouda en savent quelque chose…

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 21 minutes