Blog : Torah-Box

Au lendemain de la Shoah, les nations du monde, à l’O.N.U., ont voulu donner une compensation au peuple juif, en accordant l’indépendance à un État juif sur la terre de la Palestine, malgré l’opposition farouche des Arabes. L’indépendance ainsi acquise en 1948 est-elle toujours actuelle en 2025, 77 ans après cette proclamation ? La démocratie – fondement théorique de l’État – reste-t-elle le bouclier de l’indépendance ? C’est la question qu’il importe de poser aujourd’hui plus que jamais dans l’Histoire.

Un des grands Maîtres de la Torah, sauvé de la Shoah mais décédé peu après, s’est exprimé ainsi, en 1946, deux ans avant la création de l’État : « Ceux qui ne se basent pas sur la Torah peuvent construire un État, mais sauraient-ils le maintenir ? » (Rapporté dans le livre « Michécheth l’Assor du Rav Wolbe). 

Le « maintenir », c’est à dire rendre cette indépendance effective. Il est remarquable que les percées apparemment faites dans divers domaines n’ont jamais été suivies d’un succès véritable, si elles n’ont pas surtout échoué. Essayons de définir les divers domaines qui ont accompagné l’histoire de l’État d’Israël et qui auraient désiré être un exemple pour l’humanité. 

Le premier jalon était l’organisation sociale, Herzl espérait créer une nouvelle société. Le marxisme fut le premier moteur du nationalisme non-religieux. On va créer des Kibboutzim qui ressemblent un peu aux kolkhozes russes. La société sera égalitaire : il n’y aura plus ni riches ni pauvres. La Histadrouth – syndicat des ouvriers – était alors toute puissante. Elle dirigeait l’État et se mêlait de politique. Le Kibboutz était l’exemple social de l’idéalisme créateur de l’État. Ce fut une cruelle déception, et les Kibboutzim sont devenus des instruments de l’économie capitaliste d’Israël, et se sont vidés. L’idéologie socialiste-sioniste avait clairement échoué. 

Dans le domaine éducatif, l’indépendance a créé des jeunes « Sabras » qui ne pensent qu’à une chose : aucun intérêt pour la tradition et la culture du judaïsme. Vivre en Israël, sur une terre juive, n’est plus un idéal pour une jeunesse qui n’apprécie que la culture occidentale. Victor Hugo ou Nietzsche intéressent plus les jeunes que Rachi ou Maïmonide. Être indépendant, c’est, pour eux, ne plus exister dans l’être juif ! Cela se reflète dans la culture israélienne moderne. Être indépendant, est-ce dépendre, intellectuellement, de ce qui n’est pas juif ?

Même échec dans le domaine stratégique et politique. Certes, l’armée est considérée comme puissante – surtout grâce à l’aide américaine – mais elle n’a pas pu empêcher l’attaque du 7 Octobre 2023. Malheureusement, nombre d’otages restent chez les terroristes. La division dans le peuple devient de plus en plus dangereuse. Où sont les efforts d’un peuple uni, de Begin avec Eshkol dans la Guerre des Six Jours, de Golda Meir avec l’opposition dans la guerre de Kippour ? Quelle indépendance est-ce là aujourd’hui ? La guerre civile entre droite et gauche se fait actuellement verbale, mais qui sait où elle arrivera ? Le peuple est plus désuni que jamais. Le conflit entre le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire détruit la démocratie israélienne. Quelle indépendance avons-nous ici ?

Dans le domaine diplomatique, Israël est bien isolé. Seules dans le monde, l’Argentine et la Hongrie soutiennent encore Israël. L’idée utopiste de Herzl de voir les Juifs être liés à tous les peuples, à partir du moment où ils auront un pays indépendant, cette idée est restée bien théorique. L’existence d’un État qui se veut solide, indépendant, plus fort que les autres, exaspère plutôt la communauté internationale !

Ici, réfléchissons un peu et soyons bien conscients que la seule indépendance réelle d’Israël est son lien avec le Créateur. Ce n’est que dans la convergence entre le Créateur et Sa création que l’on peut apprécier la vraie indépendance. Le lien avec l’Éternel est le gage d’une indépendance véritable. Elle n’est illusion que lorsqu’elle s’attache au multiple. Les nations ne peuvent accepter cette spécificité d’Israël. L’être juif, dépendant du Tout-Puissant, est, par hypothèse, soumis à une Loi, mais cette soumission n’aliène nullement son indépendance. Elle est inscrite dans le terme « ‘Horin », liberté réelle, de la même racine que le mot « ‘Hérout » (liberté). L’indépendance du peuple juif n’est pas une illusion. Elle est garantie par le Créateur !