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Blog : Torah-Box

L'édito de la semaine - Rabbi Meïr Mazouz : Une autre Tunisie

Rabbi Meïr Mazouz nous a quittés en ce dernier jour de Pessa’h. De santé précaire, il était fréquemment conduit à l’hôpital, mais il nous revenait et reprenait ses activités. Pour cette fois, on a décidé dans le Ciel de lui accorder le repos éternel, au grand désarroi de tous ceux qui profitaient de sa Torah. Une Torah pure qui nous reliait à des millénaires en arrière, préservée précieusement de toute influence à travers l’exil et transmise fidèlement avec les remarquables qualités humaines qui caractérisaient le Rav Mazouz. 

D’une humilité et d’une simplicité extrêmes, sans le moindre fard extérieur, ce grand maître qui connaissait parfaitement toute la Torah a, sa vie durant, transmis inlassablement son enseignement, créant une attache avec ses élèves comme celle d’un père avec ses enfants. Le Rav Chlomo Amar résumera sa grandeur en rapportant, lors de son enterrement, que depuis la mort du Rav ‘Ovadia Yossef, il était devenu l’adresse incontournable pour résoudre les questions que se posaient les Rabbanim dans tous les domaines.

Ce qu’il y a de plus incroyable, c’est le fait que rien ne prédestinait le Rav Mazouz à une telle réussite ! 

Dès sa jeunesse à Tunis, le Rav va étudier la Torah auprès de ses maîtres et de son père, alors qu’à cette époque la plupart des Juifs ne s’intéressent pas au judaïsme et le délaissent. C’est dans ce pays aux merveilleuses plages, où l’insouciance prévaut, où les gens déambulent tranquillement s’arrêtant pour déguster une glace ou boire une citronnade fraîche, recherchant à tirer plaisir de tout ce que l’Orient sait offrir, que le Rav – avec ses frères et quelques autres compagnons – va se plonger dans les passages les plus complexes du Talmud ! Il racontera que son père, pour protéger spirituellement sa descendance, ne lui avait pas permis d’apprendre le français.

Plus tard, à la mort de son père, tué par un extrémiste arabe, il montera en Israël à l’âge de 26 ans, sans connaître le pays et brisé par le malheur qui avait touché sa famille. Malgré tout, il cherchera très vite à établir une Yéchiva, pour perpétuer celle que le défunt Rabbi Matslia’h avait fondée à Tunis. Il commencera avec un petit local à Bné-Brak, et c’est avec beaucoup d’abnégation qu’il parviendra à développer son institution. Il se fera connaître petit à petit en rédigeant ses positions sur la loi juive et ses explications du Talmud ; il diffusera aussi la manière juste de prononcer les lettres et les voyelles hébraïques selon la tradition, la justifiant avec brio par des preuves irréfutables. La vérité perce : de plus en plus d’élèves viendront apprendre auprès du Rav et de grandes autorités comme le Rav ‘Ovadia Yossef le remarqueront et viendront recueillir son opinion.

Kissé Ra’hamim se développera de façon considérable jusqu’à devenir un empire, sans entrer en rivalité avec d’autres institutions, car la méthode d’étude et d’éducation y est totalement originale. Le Rav Mazouz prendra aussi courageusement des positions politiques en exprimant ce qu’il pense sans calcul, provoquant souvent des critiques virulentes de la part des médias. Mais le Rav ne s’en souciait pas et, de façon générale, il ne répondait pas à ceux qui l’attaquaient.

Rabbi Meïr Mazouz a, tout au long de sa vie, marché seul, à contre-courant, la vérité lui dictant sa conduite. Qui aurait pensé que ce jeune étudiant talmudique de Tunis s’avérerait devenir l’un des Grands de la génération ! D.ieu seul sait comment choisir les dirigeants du peuple juif.

Que le souvenir du Rav soit une source de bénédiction.

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 48 minutes