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Blog : Torah-Box

La rivalité entre frères et s'urs : une fatalité ?

J’ai un fils de neuf ans et une fille de sept ans. L’anniversaire de ma fille a eu lieu pendant ’Hanouka et mon fils prétend que le cadeau de sa sœur est plus important que celui qu’il a reçu pour son anniversaire. Il a piqué une crise dès qu’elle a ouvert le paquet et le soir suivant de ’Hanouka ne s’est pas mieux passé. Mon fils a reçu un paquet bien plus volumineux que celui de sa sœur (elle a eu un kit de peinture tandis qu’il a reçu un jeu de hockey sur table). On pensait qu’il allait aimer cette surprise, mais finalement nous avons été terriblement déçus. Je suis frustrée et triste.

Que dois-je faire ?

Réponse de Slovie Jungreis-Wolff

L’une des plus grandes joies de la parentalité est de voir nos enfants s’entendre. "Hiné Ma Tov Ouma Na’im Chévet A’him Gam Ya’had" ("Comme il est bon et agréable pour des frères et sœurs de vivre ensemble dans l’union !" (Téhilim 133, 1) L’une des plus grandes douleurs d’un parent est d’entendre ses enfants se disputer et se rabaisser. 

Combien de vacances, de sorties en voiture, de week-ends et de repas en famille ont été gâchés à cause de méchantes disputes entre frères et sœurs ? Les frères et sœurs qui envoient des piques verbales ou qui ne peuvent pas supporter la réussite des autres détruisent l’harmonie du foyer.

La rivalité entre frères et sœurs doit-elle faire partie de leur enfance ?

La vie comme un bras de fer

Les parents doivent savoir qu’il y a une différence majeure entre la rivalité entre frères et sœurs et les disputes ordinaires. Les enfants qui s’en sortent dans leur vie apprennent à résoudre leurs différends et leurs problèmes ensemble. Ils peuvent parfois se disputer et avoir des malentendus, mais il y a aussi des moments où ils sont capables de communiquer et d’apprécier la compagnie de l’autre.

La rivalité entre frères et sœurs, en revanche, est une tout autre histoire. Rivalité sous-entend concours, compétition, conflit. Les frères et sœurs sont alors en constante compétition, les uns contre les autres. Leur vie est un grand bras de fer, chaque camp essayant de vaincre l’autre. 

Ces enfants sont tout le temps en train de se comparer : "Pourquoi a-t-elle reçu une plus grande part de gâteau que moi ?", "Pourquoi à son âge, ne m’as-tu jamais permis de me coucher aussi tard ?", "Pourquoi a-t-il reçu un scooter électrique pour son anniversaire ? Tu ne m’as jamais acheté un cadeau pareil !"

La rivalité entre frères et sœurs peut s’envenimer avec le temps. Imaginez la scène dans cette famille, l’année prochaine à ’Hanouka. Les parents retiennent leur respiration, dans l’attente de la crise explosive lorsque leur fille ouvrira son cadeau et que leur fils fulminera. Peu importe ce qu’ils feront, ce ne sera jamais assez bien.

Même à l’âge adulte, ces sentiments font surface. Nous connaissons tous des personnes qui, dans leur esprit, sont toujours mal loties. D’une manière ou d’une autre, tout le monde reçoit toujours mieux : "C’est moi qui aurais dû recevoir cette augmentation !", "Pourquoi ma sœur a-t-elle une si belle vie ?", "Comment mon frère a-t-il pu obtenir ce poste ? Je suis bien plus intelligent que lui !" De telles personnes ne se sentent jamais en paix. Ils sont toujours en train de comparer et ne savent pas se contenter de ce qu’ils ont.

Le monstre aux yeux verts

Il faut se rendre à l’évidence, c’est de la jalousie. Les enfants qui s’envient les uns les autres deviennent concurrents. Ils ne peuvent pas supporter le fait que leur frère ou leur sœur ait quelque chose qu’ils n’ont pas. Il peut parfois s’agir de quelque chose dont ils n’ont même pas besoin ou qu’ils n’aiment pas. Mais la jalousie ronge et transforme l’individu en monstre aux yeux verts.

Les enfants qui voient la vie avec des lunettes d’envieux ont besoin de l’aide des parents pour redéfinir leur nature.

Nous nourrissons souvent à tort la jalousie en essayant d’égaliser la vie de nos enfants.

Pensant que nous les aidons, nous cédons aux crises de colère. Nous essayons d’égaliser les parts de gâteau, de comparer les verres de jus, d’acheter des jouets en même temps pour tous les enfants, et nous faisons notre possible pour donner à chacun "la même chose".

Quelle gaffe ! Une vie ne pourra jamais être la même qu’une autre. La compétition entre frères et sœurs ne fait que s’aggraver !

Surmonter la jalousie

Nous devons aider nos enfants à surmonter la jalousie. Apprenez-leur qu’il n’existe pas deux personnes au monde qui soient identiques. Chacun a sa propre date d’anniversaire, ses talents, ses goûts et ses aversions, de la même façon que chacun a sa propre et unique empreinte digitale.

En tant que parents, notre objectif est d’aider chaque enfant à briller de sa propre façon, de sorte qu’il se sente suffisamment épanoui et qu’il n’ait pas un regard malveillant sur ses frères et sœurs. Le but n’est pas d’œuvrer pour que chaque enfant soit "égal", mais pour qu’il soit "unique". Pourquoi aurait-il besoin de frapper à la porte de son frère, s’il est satisfait de lui-même ?

Quand j’étais petite, on m’a appris qu’être jalouse, c’est comme regarder la magnifique valise de quelqu’un d’autre. Vous la trimballez chez vous avec enthousiasme, vous l’ouvrez, et vous réalisez trop tard que rien ne vous va. Qui plus est, la moitié des affaires qui se trouvent à l’intérieur ne sont même pas à votre goût. Que vous reste-t-il ?

Tous différents, tous complices

Les parents doivent apprendre aux enfants à éviter de scruter la vie des autres. Chaque membre de la famille doit savoir qu’il est apprécié pour son individualité. Cessez de comparer. Nous ne devons pas non plus encourager les crises de colère en réglant chaque cas de façon égale.

Ya’akov Avinou pava la voie et utilisa cette méthode d’éducation quand il donna ses dernières bénédictions à ses fils. "Il bénit chaque homme selon sa bénédiction" (Béréchit 49, 28). Chaque fils reçut une bénédiction unique, en fonction de ses capacités et de son caractère, afin que chacun sache quelle était sa mission. Ya’akov Avinou n’a pas fait l’éloge d’une voie en particulier. 

La spécificité de chaque enfant fut son ultime bénédiction. Comme le précise Rav Chimchon Raphaël Hirsch, "chacun avait besoin d’une bénédiction particulière, parce qu’Hachem ne peut rendre un individu heureux contre son gré et sans sa coopération." En d’autres termes, chaque être humain a une mission unique et spécifique dans ce monde. 

Et si un enfant ne veut pas être satisfait de ce qu’il a et de ce qu’il est, personne – pas même son parent – ne pourra le rendre heureux et le satisfaire. Le bonheur vient de l’intérieur. 

En tant que parents, nous allumons le désir de vivre dans la joie et non dans la jalousie en aidant chaque enfant à découvrir son objectif exclusif. Nous développons la conscience de soi chez chaque enfant. Il n’y a rien qui puisse remplacer la perception positive de son identité.

Nous voulons que nos enfants connaissent leur valeur, qu’ils soient résistants et résolus. C’est ce que l’on appelle la richesse intérieure. Quand nous croyons en notre grandeur, nous sommes motivés à atteindre cette grandeur.

Le secret honteux des harceleurs

Lors d’une promenade de Chabbath, j’ai demandé à ma mère pourquoi un enfant que je connaissais était victime d’intimidation. Il me semblait que les harceleurs étaient les "plus forts". Mais qu’est-ce qui les poussait à être tellement méchants ? Que leur manquait-il ?

"Chérie, répondit ma mère, tu crois qu’ils ont tout. Mais il leur manque l’ingrédient le plus important, celui dont tout le monde a besoin. 'Eizéhou ‘Achir Hassaméa’h Bé’helko' ('Qui est riche ? Celui qui se satisfait de sa part') (Pirké Avot 4, 1). Or, ils n’ont pas de ’Hélek, pas de richesse intérieure, pas d’identité propre ni de but. Malgré tout ce qu’ils ont, ils se sentent vides à l’intérieur. Et pour se sentir bien dans leur peau, ils ont besoin de rabaisser autrui."

J’ai alors compris à quel point il est crucial que chaque enfant soit conscient de sa mission unique. C’est la clé de la confiance en soi, de la capacité à être heureux du succès d’autrui (surtout quand il s’agit d’un frère ou d’une sœur) et à souhaiter le meilleur aux autres. C’est être capable de se dire : "Je compte. Je suis important. Je suis satisfait de mon sort et de la personne que je suis. Je fais une différence au sein de cette famille et dans le monde en général."

Nous ne devons pas céder à des crises de jalousie et nous ne devons pas essayer de nous justifier et de prouver que nous sommes des parents équitables envers nos enfants. Ce que nous devons faire, c’est aider nos enfants à découvrir leur potentiel de grandeur. Tous les enfants n’ont pas besoin de la même bénédiction.

Contenter leur regard jaloux ne fera que leur rendre la tâche plus difficile, quand ils devront surmonter leur nature envieuse. Pour être un Mensch dans la vie, il faut être capable de voir les autres sans méchanceté.

Slovie Jungreis-Wolff

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Dernière mise à jour, il y a 3 minutes