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Blog : Torah-Box

Voyage inoubliable au Maroc et en France pour les familles d'otages !

Au cours d’une tournée inédite, les familles d’otages encore détenus à Gaza ont pu se recueillir sur les tombeaux des saints du Maroc et aussi rencontrer la communauté française, qui a tant prié et œuvré pour leur libération. Un voyage poignant, inoubliable.

Du 19 au 25 mai, Torah-Box, par l’intermédiaire de Jonathan Berdah, a organisé un voyage inédit pour les familles d’otages touchées par la tragédie du 7 octobre  2023. L’objectif : obtenir la libération des otages en priant sur les tombeaux des Tsadikim du Maroc et permettre une rencontre avec la communauté juive française, elle qui a tant prié, manifesté, espéré pour nos otages. Et surtout, ces Juifs méritent de voir le miracle : Agam Berger, cette jeune femme revenue de l’enfer après 482 jours de captivité, faisait également partie du groupe.

Ce voyage apolitique – point assez exceptionnel pour être mentionné – organisé par Torah-Box et l’association Ayelet Hacha’har, a regroupé 55 personnes dont 18 familles de toutes tendances : religieux, laïques, gens de gauche, Séfarades, Kibboutzniks, tous unis dans la douleur d’avoir perdu des proches ou d’ignorer le sort d’un enfant encore otage à Gaza. En temps normal, ces gens ne se seraient jamais rencontrés. Leurs mondes ne se croisent pas. Mais le 7 octobre a brisé toutes les barrières. 

À la rencontre des Tsadikim du Maroc

Mardi matin, à peine arrivés au Maroc, les participants qui ne se connaissent pas encore vraiment, prennent la route vers Marrakech. Premier arrêt : le tombeau du Tsadik Rabbi Chlomo Bel ‘Hench, un émissaire d’Erets Israël décédé lors d’un voyage au Maroc au XVIème siècle, dans l'Atlas marocain. Le groupe est escorté par des policiers marocains, grâce à l’intervention du roi du Maroc, que nous remercions ici. 

Moment déchirant quand El’hanan Danino, père endeuillé qui a récupéré le corps de son fils Ouri tué en captivité, s’adresse aux parents encore dans l’attente : "J’espère que vous aurez le même miracle terrible que moi : récupérer et enterrer votre enfant selon nos traditions." Conscient de la puissance contenue dans ce lieu, il exhorte en pleurs toutes les mamans de prier avec des larmes pour la libération de leurs fils. Bouleversante, la mère de Bar, jeune homme de 22 ans otage à Gaza, s’effondre en sanglots devant le tombeau. Cette femme brisée n’avait pas versé une larme depuis six mois, comme anesthésiée par le chagrin. 

Le Rav Eliahou Uzan, qui fait partie du groupe, entonne avec puissance le texte de la Kabbalat ‘Ol Malkhout Chamaïm, entraînant dans ses pleurs tous les participants, dont certains d’entre eux n’ont pas l’habitude de se rendre sur les lieux saints.

Meirav Berger, mère d’Agam, récite d’une voix tremblante le "Mizmor Létoda", psaume de gratitude pour remercier Hachem du retour de sa fille et pour le retour de tous les autres. Ses mots portent l’espoir de toutes les mères présentes.

Un couple d’octogénaires ashkénazes – grands-parents de Matan Angrest, 23 ans, otage à Gaza – témoigne les larmes aux yeux face au tombeau : "Nous n’avions jamais ressenti une telle sainteté." 

Un grand-père au regard hanté décrit l’horreur quotidienne : il reçoit des vidéos de son petit-fils 'Hayal maltraité dans les tunnels de Gaza. Voix brisée, il évoque l’entassement des otages dans une geôle de 3m², survivant avec un demi-verre d’eau par jour. L’assemblée retient son souffle face à tant de cruauté.

Le groupe s’avance ensuite vers le tombeau de Rabbi Daniel Hachomer Ashkenazi, un saint vénéré aussi bien chez les Juifs que chez les Musulmans, célèbre pour avoir produit de grands miracles chez les personnes souffrant de maladies mentales. Les prières se multiplient, les supplications s'élèvent. Le musicien qui nous accompagne, Itsi Akerman, entonne des chants pleins de ferveur qui font communier les cœurs endoloris de toutes les personnes présentes. Un à un, le nom de chaque otage est cité et des prières intenses sont dites pour leur libération. Après ce moment fort, un repas est servi au groupe, mais certains, dont le père de Séguev Khalfon (27 ans), ne peuvent se résigner à manger. Les hommes vont s’immerger au Mikvé singulier qui se trouve sur place : construit il y a des siècles par un Musulman ayant vécu une délivrance miraculeuse par le mérite du Tsadik, les Juifs de passage sur le tombeau ont l’habitude de s’y tremper et de connaître des miracles.

À la grande synagogue de Marrakech, le groupe se dirige solennellement vers le Hékhal. Le nom de chaque otage est à nouveau crié et une grande prière pour leur retour est récitée en présence des saints Sifré Torah sortis de l’Arche.

Un miracle en chair et en os

Au grand cimetière de Marrakech, parmi plus de 600 tombeaux de Tsadikim dont Rabbi Chlomo Abitbol, auteur de "Yafa Vétama", Rabbi David ‘Hazan, Rabbi Eli’èzer Halévi, Rabbi Chaoul Nehemias et bien d’autres, un miracle bouleverse le groupe.

Avi O’hana est le courageux père de Yossef ‘Haïm, otage de 21 ans aux mains du ‘Hamas. La famille avait déjà connu une tragédie il y a plusieurs années, lorsqu’elle perdit l’un de ses enfants. “Après avoir enterré un fils, je ne pensais pas qu’il puisse advenir quelque chose de pire”, témoigne O’hana. Pourtant cet homme ne devait pas participer au voyage. Suite à de terribles douleurs aux jambes, il ne peut plus se déplacer qu’en béquilles depuis plusieurs mois. Et lors du voyage, il peine grandement à se déplacer, monte et descend du bus avec beaucoup de difficulté. Après 2 heures passées à prier silencieusement sur le tombeau du Tsadik, la tête entre ses bras, Avi se redresse et déclare soudain : "Je n’ai plus besoin de mes béquilles." Il les pose et se met à marcher normalement ! Ayelèt Samerano, qui ignore si son fils Yonathan (23 ans), retenu par le ‘Hamas, est encore en vie, aperçoit la tombe du Tsadik Rabbi Nissim Ben Nissim. Elle va s’y recueillir avant de déclarer : “Je prie là car j’attends deux miracles [Nissim en hébreu] : que mon fils revienne et qu’il soit en vie”.  

Le lendemain, le groupe parcourt 500 km vers Ouazzane pour se recueillir sur la tombe du Tsadik Rabbi ‘Amram Ben Diwan. Les prières commencent, intenses, déchirantes. Chaque famille s’enlace, prie pour son otage avec une ferveur venue d’ailleurs. 

Parmi ces familles, dont les membres sont reçus personnellement par l’Admour de Ungvar, une femme va vivre une incroyable révélation. Une semaine avant le voyage, M., la mère de l’un des otages, fait un rêve. Dans son songe, elle voit un Tsadik à la longue barbe blanche l’exhorter à se renforcer dans un domaine dans lequel elle rencontre maintes difficultés : la pureté familiale. Troublée par ce rêve, elle décide d’y réfléchir à tête reposée. Or lorsqu’elle se présente devant l’Admour de Ungvar, et avant même qu’elle ne raconte quoi que ce soit au Rav, celui-ci lui demande directement de se renforcer précisément dans la pureté familiale ! Et lorsque, abasourdie, elle lui raconte son rêve de la semaine précédente, le Rav est presque convaincu : le Tsadik qui lui est apparu est très vraisemblablement Rabbi ‘Amram Ben Diwan… Cette épopée saisissante à travers le désert et les lieux saints du Maroc, marquée par des émotions d’une rare intensité, s’achève là. Les familles n’ont rien ressenti de tel depuis tant de mois. 

Destination : Paris

À peine arrivés à Paris, direction le ministère des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. 

Binyamin Benhamou prend la parole. Ses mots sont directs, sans détour : "Nos enfants. Nos frères. Lorsque la compassion est sélective, elle n’est pas humaine ! Que ferait la France si ses enfants étaient captifs à Gaza ? Un jour viendra, où les silences pèseront lourd."

Puis c’est le témoignage d’Agam Berger qui marque les esprits. Cette jeune femme, qui a survécu à l’enfer de Gaza, refuse les euphémismes : "On nous parle d’innocents à Gaza, mais moi j’ai été gardée par une famille civile où les enfants jouaient à tuer des Juifs avec de vraies kalachnikovs et des poupées. Quand je suis arrivée à Gaza, toute la population s’est jetée sur moi pour me lyncher. Il y a peu d’innocents à Gaza. C’est nous ou eux. Nous n’avons pas cherché la guerre, c’est eux qui l’ont cherchée." Ses mots résonnent dans le bureau ministériel. Cette jeune femme de 19 ans vient de donner une leçon de réalisme à la diplomatie française.

À la sortie du ministère, la mère de Yossi et Elie Charabi – récemment libéré – déclare avec douleur : “J’ai encore un autre fils otage à Gaza… Je ne crois plus que ces rendez-vous politiques changeront quoi que ce soit. Celui qui peut vraiment nous sauver, c’est Hachem.”

Le Chabbath à l’hôtel Le Collectionneur est d’une beauté particulière. Amir Haddad, le célèbre chanteur, y est présent pour partager ces moments avec les familles. Bouleversé par les témoignages, les larmes aux yeux pendant le dîner, il partage des chants empreints d’émotion avec les familles.

Le midi, le groupe est invité à un repas au CEJ par Joël Mergui, président du Consistoire. Là encore, les échanges poignants entre les participants donnent lieu à des éclats de rire mais aussi à des torrents de sanglots. Un moment particulièrement marquant se produit lorsque Avi O’hana, prend la parole d’une voix ferme et déterminée : "La seule chose qui pourra libérer nos enfants, c’est que chacun d’entre nous prenne sur soi une Mitsva et se renforce dans la Émouna que seul D.ieu peut les libérer et personne d’autre." 

Dimanche 25 mai, les familles sont invitées à une balade apaisante en bateau-mouche, une façon de leur permettre de s’évader un peu dans le décor de la capitale avant le grand moment qui les attend en fin d’après-midi. 

Grand rassemblement à la Victoire

17h30, synagogue de la Victoire. Plus de 1000 francophones créent une chaîne de solidarité unique avec ces familles meurtries et pour certaines, endeuillées. Ils viennent tous témoigner de leur compassion, de leur présence, de leurs actions spirituelles pour la libération de leurs frères retenus à quelque 4000 km. 

Sur l’estrade, les témoignages se succèdent, chacun plus déchirant que l’autre. Derrière les noms et les images, on découvre soudain toute une vie, un parcours, des rêves, des projets en suspens.  

Tous les discours témoignent du calvaire indicible enduré et des blessures inconsolables. Les photos des otages projetées sur écran géant retracent leur courte vie. Une mère parle chaque jour à son fils pour qu’il revienne. Une autre continue le combat de son fils, mort en sauvant des vies. Une autre dont un fils est sorti vivant et attend la dépouille de son autre fils, remercie Hachem de tout ce qu’Il lui donne.

Un des moments les plus marquants de la soirée fut le témoignage de Riki Sitton, qui raconte une scène vécue avec Julie Kuperstein, la mère de Bar, otage à Gaza.

“Un jour, Julie était chez moi. Soudain, elle m’appelle : ‘Riki, viens vite dans la chambre !’ Je la rejoins, inquiète. Elle m’annonce : ‘Un terroriste du ‘Hamas est au téléphone !’ Je n’y comprends rien, mais en entrant dans la chambre, j’entends une voix avec un fort accent iranien, qui la menace : ‘Tu veux revoir ton fils ? Va à la Cour de La Haye, porte plainte contre Tsahal, manifeste contre le gouvernement. Les familles d’otages ont du pouvoir, mais toi, tu ne fais pas assez.’” Chantage, menaces, guerre psychologique. Il veut la faire plier.

Mais Julie n’a pas cédé. Nous tremblions, mais sa voix à elle était ferme. Elle a répondu :
“Mon Bar n’est pas entre tes mains, mais entre les mains du Créateur. Et toi aussi, tu es entre Ses mains.”

Silence. Puis le terroriste a dit : “Kol Hakavod, madame.”

Au micro, Meirav, maman d’Agam Berger, évoque ce qui a fait tenir sa fille malgré les conditions extrêmes de détention : le respect du Chabbath et des jeûnes, le refus de consommer de la viande, et sa demande au ‘Hamas de récupérer un Sidour oublié sur place par les soldats de Tsahal. Malgré la décision des ravisseurs de la libérer un Chabbath, la Providence lui a permis, conformément à son souhait, de sortir en semaine.

Convaincue d’un miracle, Meirav exhorte toutes les femmes à respecter la pureté familiale et à prendre sur elles une Mitsva : "une action ici pouvant déclencher un prodige là-bas".

Agam remercie la communauté française : “Je sais que vous avez beaucoup agi et prié pour mon retour. Vous avez une part importante dans ce chemin qui m’a ramenée, et c’est aussi grâce à vous que je suis ici aujourd’hui. Je vous demande de ne pas arrêter. Continuez à prier et à agir pour la libération de tous nos otages, jusqu’au dernier. C’est notre devoir juif, moral et humain à chacun d’entre nous.”

Suite à ces témoignages entrecoupés par les chants du talentueux Miki Gabay, le point culminant de la soirée a été l’intervention de l’Admour de Ungvar, qui, les pleurs dans la voix, a lancé un appel solennel à l’unité, au-delà des différences et des origines. Il demande à chacun de s’engager à accomplir une Mitsva à laquelle il s’attachera de tout son cœur pour la réussite du peuple juif et la Guéoula. À cet effet, un grand tableau recense toutes les promesses de Mitsvot : ils sont près de 483 à s’engager à respecter le Chabbath, 441 à s’engager à faire leurs trois prières quotidiennes, 574 à accepter d’éteindre leur téléphone à la synagogue, 280 à prendre sur eux de ne plus manger dans des restaurants non Cachères et 1442 à prendre sur eux la récitation du Chéma’ Israël avant de dormir. 

La soirée s’achève sur une intense et grandiose communion, lorsque toute la salle, les Rabbanim de Torah-Box dont le Rav Gabriel Dayan, les familles d’otages et le public, entonnent avec ferveur le Chéma’ Israël.

Dans ce creuset de réveil de conscience, la maman d’un des otages a respecté le Chabbath durant le voyage avec le serment de devenir Chomérèt Chabbath. Youval Bitton, oncle de Tamir Hadar dont la dépouille est retenue à Gaza, a renoué avec son judaïsme. Tous ont été touchés par les marques d’affection, la bienveillance et la compassion de Torah-Box. Tous ont été traversés par un élan d’amour et un désir de Téchouva. Tous ont réalisé l’urgence du renforcement dans la Émouna. Ils ont pris conscience qu’ils ne sont pas isolés, que leur histoire est aussi la nôtre, un seul et même peuple au-delà des frontières, une seule voix et un même cœur battant à l’unisson. 

Alors que le reste du groupe repart vers Israël, un moment d’insouciance est offert à Agam Berger accompagnée de sa maman avec un passage à Disneyland Paris : la vie reprend ses droits à travers son sourire et sa joie. 

L’espoir de l’équipe de Torah-Box est d’organiser à nouveau le même événement très prochainement pour accueillir les familles accompagnées de leurs fils enfin libres, Amen !

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Dernière mise à jour, il y a 32 minutes