Blog : Torah-Box

Chaque année, certains jeûnent le Vendredi qui précède la Parachat ‘Houkat. Mais pourquoi ? Il ne s’agit pourtant ni d’une fête connue, ni d’une date fixe du calendrier hébraïque.

Et pourtant, ce jour fait pleurer nos Sages… depuis des siècles.

Que s'est-il passé le 9 Tamouz ?

Le 9 Tamouz 3339 (–422), un vendredi, les Babyloniens firent une brèche dans les murailles de Jérusalem. Ce fut le début de la chute du Premier Temple. Un événement tragique qui a marqué à jamais cette période précédant la Parachat ‘Houkat.

Le 25 juin 1244, encore un vendredi 9 Tamouz, toujours à la veille de la Paracha ‘Houkat, le roi Louis IX — plus tard surnommé "Saint Louis" — ordonna l’autodafé de 24 charrettes de manuscrits saints, Place de Grève, l’actuelle Place de l’Hôtel-de-Ville à Paris. 12 000 volumes, principalement des parchemins du Talmud copiés à la main, furent réduits en cendres. Ce crime marqua le début d’une vague d’antisémitisme à travers l’Europe.

À l’origine de cette tragédie : Nicolas Donin, un Juif apostat devenu moine.
Il accusa le Talmud de blasphème. Le roi convoqua alors une dispute religieuse, opposant Donin à plusieurs Sages juifs. Parmi eux : Rabbi Yé’?iel de Paris, Rabbi Ya'akov de Ratisbonne… Bien qu’ils aient brillamment défendu la Torah, la sentence était décidée d’avance : la Torah serait brûlée.

Le Maharam de Rothenburg, élève direct de l’un des rabbins présents ce jour-là, composa une Kinah bouleversante :

“Demande, toi qui es brûlée par le feu, sur la paix de ceux qui te pleurent…”

Cette lamentation est encore récitée de nos jours chaque Ticha' Béav dans les communautés ashkénazes.

Le 9 Tamouz 5408 (1648), à nouveau un vendredi précédant la Parachat ‘Houkat, les cosaques de Khmelnytsky massacrèrent des communautés entières en Pologne et en Ukraine. Des femmes éventrées, des enfants égorgés, des Sages brûlés vifs… Rav Shimshon d’Ostropol fut assassiné dans sa synagogue avec ses élèves.

Mais pourquoi ce vendredi en particulier ?

Face à ces événements tragiques récurrents à la même période, les Sages de l’époque posèrent une Sheélat ‘Halom — une question au Ciel dans un rêve.

La réponse vint… par les mots mêmes du Targoum (traduction araméenne) de la Paracha ‘Houkat :

“Ceci est un décret de la Torah.” (Véda Gzeirata Oraïta)

Le mot Véda commence par la lettre Vav (?), symbole du sixième jour de la semaine : le vendredi.

C’est un décret émis par la Torah elle-même.

Parce que son étude fut négligée. Parce que ses valeurs et sa lumière furent ignorées.
Ce jour devient alors une réaction d’en haut. Un signal d’alarme spirituel.

Quand la Torah est oubliée, le monde vacille.

Le Michna Beroura, le Tanya, le Chibolé Haleket… tous mentionnent ce vendredi comme un jour particulier.

Même si c’est vendredi.
Même si vous préparez Chabbath.

Ce jour-là, il convient d’étudier davantage.
De raviver la flamme que d’autres ont tenté d’éteindre.

Faites quelque chose pour la Torah.
Apprenez un passage de Torah.
Écoutez un cours sur Torah-Box.
Allumez une lumière là où certains ont voulu faire régner l’obscurité.

Car ce vendredi n’est pas un jour anodin.
Ce n’est pas une date oubliée.
C’est la Torah qui vous appelle.