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Blog : Torah-BoxLe Combat Intérieur face à la GuerreDepuis le 7 octobre 2023, Israël vit l’épreuve du feu. Les cris, les flammes, les silences. Un massacre sans précédent sur notre sol, suivi d’une guerre longue, incertaine. Et face à l’Iran, la menace s’est encore élargie. Mais au milieu du vacarme, une autre guerre se joue — moins visible, mais tout aussi cruciale : la guerre intérieure. Parfois, on ne peut ni fuir, ni agir. On est là, figé, impuissant. Les yeux tournés vers le Ciel, on a tendance à se laisser aller à des pensées macabres, à des angoisses perverses que notre seule foi ne parvient pas toujours à rasséréner… Mais il existe tout de même un appui de circonstance : la posture intérieure. Celle de refuser de s’effondrer. De rester vivant à l’intérieur. La Torah ne fait pas de la foi un refuge confortable. Elle exige. Elle attend de l’homme qu’il tienne, même quand tout pousse à plier. Et dans certains cas, cela revêt le caractère d’une Mitsva (un commandement de la Torah) : « Lorsque tu partiras en guerre contre tes ennemis… tu ne les craindras point »[1] Selon Rabbénou Yona, cette injonction constitue une interdiction formelle d’avoir peur : une Mitsva négative[2]. Et cela même dans une guerre facultative, comme le souligne Rachi sur ce verset. À plus forte raison, lorsqu’il s’agit d’une guerre obligatoire comme c’est clairement le cas depuis le 7 Octobre 2023 selon Maïmonide qui déclare : "Qu’est-ce qu’une guerre de Mitsva ? C’est la guerre contre les sept peuples [de Canaan], et [aussi] le secours d’Israël face à un ennemi qui vient les attaquer..."[3] La peur dans ce contexte n’est pas ici une simple émotion, elle reflète un certain découragement face à la Providence. Car bien qu’il soit tout à fait humain d’avoir peur, la Torah nous demande de nous hisser au-dessus de notre nature et de ne pas tomber dans ce travers, car même quand on est physiquement impuissant, se battre intérieurement est un acte de foi. Ne pas baisser la tête à ce moment-là est une forme de sanctification du Nom de D.ieu, nous déclarons par là avoir une foi inébranlable en notre Protecteur. La guerre invisible dans la Torah : refuser de plierLa force, dans la Torah, ne réside pas dans la domination, mais dans la fidélité à sa mission même face à la peur. Moïse, face à Og, roi du Bashân, fut lui aussi pris d’un moment d’effroi pour que D.ieu lui enjoigne de sublimer sa peur. « L’Éternel dit à Moïse : N’aie pas peur de lui »[4] Mais D.ieu lui répond : « N’aie pas peur ». Ne crains nul homme, quels que soient sa taille et ses mérites, ta force est en Moi. Même schéma avec David contre Goliath. Ce n’est pas l’arrogance qui anime le jeune berger, mais une confiance intérieure calme : « L’Éternel, qui m’a sauvé de la griffe du lion, me sauvera aussi de ce Philistin »[5] La guerre est gagnée avant même le combat physique. Elle est d’abord spirituelle et psychologique. Dans un autre registre, le Maharal[6] enseigne que même en exil, Israël reste debout car il garde "la guerre dans son cœur". Le peuple juif survit non par la force, mais par l’indocilité intérieure. Et nos Sages de conclure : « Qui est fort ? Celui qui maîtrise son instinct »[7]. La vraie victoire n’est pas contre l’autre. Elle est contre soi-même, contre la tentation d’abandonner. Car se maîtriser, ce n’est pas seulement détourner les yeux du désir ; c’est aussi serrer les dents face à la peur, résister à l’envie de fuir, lutter contre l’effondrement invisible de l’âme. La psychologie moderne : quand la science rejoint la TorahCe que la Torah enseigne depuis des millénaires déjà, la psychologie contemporaine le redécouvre avec d’autres mots. Le colonel et psychologue David Grossman[8], a étudié les réactions de soldats confrontés à des scènes extrêmes. Ceux qui s’en sortent le mieux ne sont pas les plus forts, mais ceux qui gardent une posture combative active. Il appelle cela une “mental mission”. Cette posture protège contre le PTSD (Trouble de stress post-traumatique), en maintenant une direction psychique malgré l’impuissance. De même, les psychologues Tedeschi & Calhoun ont développé la notion de croissance post-traumatique (PTG)[9]. Après une tragédie, certains grandissent. Pourquoi'? Parce qu’ils intègrent l’épreuve dans un récit de sens, et refusent la résignation. L’étude de Sledge et al.[10] sur les prisonniers de guerre américains au Vietnam confirme ce phénomène : ceux qui gardaient une vie mentale – prière, visualisation, espoir – avaient moins de séquelles post-traumatiques. Enfin, Park & Fenster parlent de "coping actif" : le fait de rester mentalement impliqué, même sans solution immédiate[11]. Un acte purement intérieur, mais fondamental pour la santé psychique et la dignité. Le héros selon la Torah : se battre par confianceCe que les sciences humaines s’évertuent à analyser, la Torah l’affirme d’un seul trait : « N’aie pas peur… car Je suis avec toi »[12]. La force, selon la Torah, n’est pas de vaincre, mais de rester debout. Et ce maintien-là n’est pas pure volonté humaine. Il est nourri d’une confiance : Ce n’est pas seulement un idéal de foi, c’est une nécessité psychique. La Michna dans Pirké Avot[13] le dit à propos d’Avraham : « Il fut éprouvé dix fois, et il se tint ferme à chacune d’elles » Avraham n’est pas sanctifié pour avoir gagné. Mais pour ne jamais avoir abandonné. Tous les combattants le savent : la première guerre se mène dans l’âme, bien avant le champ de bataille. « Je ne me suis pas battu contre l’autre. Je me suis battu contre ma fatigue, mon doute, mon envie d’abandonner. » Et c’est précisément cela que la Torah exige de nous : rester en vie intérieurement, même lorsque la réalité semble vouloir nous éteindre. Se battre en silence : un acte de foiTu ne choisis pas toujours le lieu ni la nature de l’épreuve. Tu ne peux pas frapper ? Serre les dents. Tant que tu refuses de t’éteindre en toi-même, tu n’as pas perdu. [1] Dévarim (20:1) [2] Cha'aré Téchouva III [3] Rambam, Hilkhot Mélakhim (5:1) [4] Bamidbar (21:34). [5] Chmouel I (17:37). [6] Netzah Israël, chap. 25. [7] Pirké Avot (4:1). [8] On Combat (2004) [9] Journal of Traumatic Stress, 1996. [10] American Journal of Psychiatry, 1980. [11] Journal of Social Issues, 2004. [12] Yéchayahou 41:10. [13] (5:3). Ajouter votre commentaire !
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