Blog : Torah-Box

Il ne s’agira pas, ici, de dresser un bilan – matériel ou même politique – des évènements qui se sont passés en Iran le 13 Juin et les jours suivants. Il s’agit, modestement, d’un bilan stratégique et donc cosmique à la fois, et par conséquent, il est nécessaire de traduire un évènement historique, qui s’inscrira assurément comme un tournant dans l’Histoire : c’est l’aspect psychologique, humain, donc transcendant et par conséquent universel, qui s’impose à notre réflexion. C’est de cet aspect qu’il appartient de dresser un bilan – dans un moment essentiel de l’Histoire.

On sait qu’un chercheur américain a dit, au lendemain de la chute du communisme, en Russie, en 1989, qu’une ère de paix s’ouvrait pour l’humanité. Le marxisme ayant fait faillite, le capitalisme l’emportait dans l’Histoire. Les vingt premières années du 21ème siècle démentirent ses espoirs. 

Cependant, ce qui frappe le plus pendant ces 80 années écoulées depuis la fin de la Shoah, c’est un paradoxe : alors que la planète devenait un village, lors du développement de la globalisation, malgré cela le nationalisme est resté très puissant, et a bien souvent remplacé l’idéologie. La transcendance évacuée laisse la place à l’immanence, c’est-à-dire au nationalisme. Les peuples colonisés voulaient se libérer des colons. Le nationalisme se transforme en dictature. De Gaulle disait de Staline qu’il était le tsar de Russie, transformé en communiste. Si l’Europe s’est unifiée, cependant chaque nation garde son intérêt propre. L’actuel président des États-Unis traduit bien cette orientation : « L’Amérique d’abord ».

Où se situe le peuple juif dans cette évolution ? À Herzl qui propose l’Ouganda comme refuge pour les Juifs, Martin Buber répond en disant qu’il n’y a que la Terre Sainte qui puisse attirer le peuple. À ce niveau, c’est le sort de l’humanité qui se joue, car chaque nation veut dominer l’autre. La guerre en Yougoslavie, à la fin du 20ème siècle, entre Serbes et Croates, par exemple, illustre cette tension nationaliste.

En quoi est-ce important pour notre bilan ? Où le nationalisme veut conduire l’humanité ? Un point essentiel donne un sens à cette confrontation : l’existence d’une arme absolue symbolise le danger, en même temps qu’elle l’éloigne, par crainte de son utilisation par des individus incontrôlables. Ici se situe le bilan de la guerre qui a éclaté entre l’Iran et Israël. Il faut éliminer Israël du giron des nations, car c’est le peuple qui dérange ! Les Juifs français, assimilés, ne voulaient pas accepter un nationalisme autre que le nationalisme français, de même que les Juifs assimilés en Allemagne étaient persuadés que leur séjour en Allemagne était assuré ! Le peuple juif, dans ce désordre des nations, reste la cible : ou l’assimilation ou l’élimination. 

Quel est donc le bilan de la dernière guerre ? Israël est au ban des nations. La menace de l’arme nucléaire, danger potentiel pour tout conflit, est actuellement écartée, mais le peuple juif a, lui, un allié plus solide : l’Éternel n’abandonnera pas Son peuple. Parmi tous ces peuples qui veulent affirmer leur existence, Israël, bien qu’il soit sur sa terre, ne cesse d’être menacé. C’est le bilan qu’il faut dresser de cet affrontement. La Torah est le territoire d’Israël. La Révélation a eu lieu dans le désert du Sinaï, offerte à toute l’humanité. Trois mille ans plus tard, le bilan est le même : l’attachement à la tradition est le bouclier d’Israël face à l’humanité. Véhicule de l’unité, ce n’est pas le compte physique (dix millions d’habitants face à 80 millions d’Iraniens !), c’est le Protecteur d’Israël qui lui donne la puissance physique, malgré la haine qui le poursuit à chaque époque. Il faut comprendre ce message et s’identifier à lui. Le peuple d’Israël ne peut survivre que grâce à sa fidélité à sa mission.