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Blog : Torah-Box

Oups ! Vous êtes tombés sur la case 9?

En ce 9 Av, les mélancoliques, les nostalgiques, les déprimés chroniques, les inquiets, peuvent enfin sortir du placard et afficher leurs états d’âme — qu’en général ils évitent d’étaler en public puisque pas trop populaires.
Enfin, on a le droit de faire la tête sans se cacher. C’est même un devoir.
Le judaïsme — trop fort ! — a réservé un espace-temps pour les mines sombres, celles que nos frères tunisiens appellent le "Guèyn", ou la gaine, enfin quelque chose qui sonne comme ça, qui serre fort aux hanches, n’est pas agréable à porter, et dont on veut vite se débarrasser.
Et parfois, justement parce que l’atmosphère est chagrine (esprit de contradiction ?), les pessimistes se sentent soudain l’esprit léger et joyeux, alors que tout le monde baisse la tête en signe de deuil.
L’âme humaine nous surprendra toujours…

Mais revenons à nos moutons — ou plutôt à nos oies, car ce sont d’elles que nous voulons parler.

Le jeu de l’oie est vraisemblablement originaire des Indes, bien qu’un premier exemplaire ait été retrouvé en Italie au XVIIème siècle.
Ce jeu se présente sous la forme d’un itinéraire en spirale de 63 cases. À noter : les règles, très simples, sont restées les mêmes depuis l’origine. Il faut atteindre, après un parcours de défis, bons ou mauvais, la case finale.

Pour tous les régimes

Le jeu de l’oie a été décliné à tous les temps et a été utilisé pour illustrer les bouleversements géopolitiques, les révolutions et les changements de régime du moment.
En 1898, par exemple, le journal L’Aurore, dirigé par Jean Jaurès, grand dreyfusard, imprime un jeu gratuitement pour ses lecteurs, où figurent tous les protagonistes de l’Affaire, avec, en case finale, le dénouement tant convoité, à savoir, le dévoilement de la Vérité.

L’Allemagne, elle, narcissiquement blessée par la défaite de 14-18 et cherchant déjà ses coupables, édite des jeux de l’oie violemment antisémites, instillant leur venin à la jeune génération.
Les Alliés, en 1945, auront aussi le leur, avec les héros du jour — le Général de Gaulle, le commandant Leclerc — et, en dernière case, après qu’ils soient passés par les affres du combat et de l’Occupation, se dessine la victoire tant attendue. 

Les innocentes oies auront donc servi, de façon ludique mais ô combien efficace, à véhiculer des messages, à glorifier des situations et des hommes, à éclaircir des vérités, mais aussi à diaboliser, aux yeux des enfants, des strates entières de la population.

Mais si le jeu a eu tant de succès, c’est bien sûr parce qu’il décrit un parcours initiatique — fait d’embûches (puits, pièges, labyrinthe, prison…) et de récompenses (pont, raccourcis), avec lequel tous les hommes s’identifient.
Métaphore de la vie, on avance, on trébuche, on est enfermé, on attend désespérément, et soudain, la case d’après, on s’en sort et on repart. 

Certaines stations nous obligent à reculer, à revenir au point de départ — et d’autres nous propulsent en avant.

Qui lance les dés ?

Si les Nations pensent être ballottées par les choses du destin, par les « aléas » de la vie, par le hasard d’un lancer de dés, chez nous, Quelqu’un de suprêmement bon et bien intentionné à notre égard dirige le jeu. Les dés nous feront avancer différemment, en fonction de notre situation présente, mais toujours dans la bonne direction.
Reculer ou stagner dans cette perspective est parfois la meilleure des vitesses…

Les écueils font partie du chemin et la chute, si elle a lieu, n’est pas une fin, mais une étape, qui permettra un ré-aiguillage.
Et les détours ?  Ils sont là pour forger patience et humilité.

La case du 9 Av n’est pas plus sombre ou plus désespérante qu’une autre.
Elle recèle en son sein un potentiel fantastique, qui peut nous faire parvenir, en un bond, à la case finale.
Le Machia'h est né un 9 Av, graine de délivrance à venir, pousse espiègle et inattendue, qui fleurit malgré l’adversité.
Nos Sages nous l’ont prédit :

« Cette date sera abolie à la fin des temps pour devenir une fête. »

Il n’y a pas de mauvaises cases, il n’y a qu’une mauvaise compréhension de ce que nous sommes venus y faire.

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Dernière mise à jour, il y a 13 minutes