|
Blog : Torah-BoxVaét'hanan ? Quand ajouter signifie soustraireAu début de la Paracha, la Torah nous avertit de ne pas ajouter ou enlever quoi que ce soit à la Torah : « Vous n’ajouterez pas à la chose que Je vous ordonne et vous n’en soustrairez pas, pour garder les commandements d’Hachem, votre D.ieu, que Moi-même vous ordonnai ».[1] Le Kli Yakar pose une question sur ce verset. Il est facilement compréhensible que la Torah nous ordonne de ne pas ajouter de commandements, car on pourrait alors penser à tort que respecter plus que ce que la Torah exige est acceptable puisqu’on ne néglige aucune Mitsva. Cette conception est fausse, parce que la Torah est parfaite et qu’on ne peut pas y ajouter quoi que ce soit. Cependant, que vient nous apprendre l’interdiction de retirer des Mitsvot ? Il est évident qu’il faut observer toutes les Mitsvot et n’en omettre aucune.[2] Le Kli Yakar explique que dans ce contexte, les mots « vous n’en soustrairez pas » n’ajoutent pas un nouveau commandement, mais expliquent plutôt la raison de l’interdit précédent – celui d’ajouter à la Torah. En effet, si l’on ajoute quelque chose à la Torah, on ne « l’améliore » pas, mais on diminue la Torah. La Guémara (Sanhédrin) affirme : « Kol Hamossif Goréa – quiconque ajoute à la Torah, détériore quelque chose ». Prenons, en guise de preuve, la première faute de l’Histoire. La Torah raconte qu’Hachem ordonna à Adam Harichon de ne pas manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Il le prévint que s’il ne respectait pas cet ordre, il subirait de terribles conséquences. ’Hava rapporta au serpent qu’Hachem leur avait interdit de toucher à cet arbre et d’en consommer le fruit. Le serpent poussa ’Hava pour qu’elle touche l’arbre et quand rien ne se passa, il lui prouva qu’il n’était pas nécessaire de prendre cette prohibition en compte. Si ’Hava savait qu’Hachem avait uniquement interdit de manger du fruit de l’arbre, pourquoi se laissa-t-elle convaincre par le serpent (en touchant l’arbre) que rien n’arriverait si elle mangeait du fruit de l’arbre ? Les commentateurs expliquent qu’Hachem avait ordonné à Adam de ne pas consommer du fruit de l’arbre et qu’Adam ajouta sa propre « barrière » en s’interdisant aussi de le toucher, mais il omit de prévenir sa femme qu’il s’agissait de son propre ajout. Par conséquent, cette dernière pensa qu’Hachem leur avait également interdit de toucher à l’arbre. Ainsi, lorsque rien ne se produisit quand elle toucha l’arbre, elle en conclut que rien ne se produirait non plus si elle en mangeait. L’ajout d’une Mitsva provoqua donc une faute, d’où le concept de « Kol Hamossif Goréa ». Sur le plan Halakhique, il est important de savoir ce qui est prohibé par la Torah, ce qui est interdit par nos Sages et ce qui relève des habitudes. Par exemple, en ce qui concerne les lois du Chabbath, il existe certaines indulgences pour les Issouré Dérabanan qui ne sont pas envisageables quand l’interdit est Min Hatorah[3] (à certains moments ou dans des cas bien précis, on peut demander à un non-Juif de transgresser des interdits instaurés par nos Sages, mais pas des interdits dictés par la Torah). Si l’on ne sait pas quand l’interdit provient de la Torah ou des Rabbanim, on ne peut pas savoir quand se montrer indulgent et quand faire preuve de rigueur. Au niveau de la Hachkafa également, si une personne ne connaît pas le niveau des interdictions, il y a de gros risques de malentendus ou de ressentiments. Par exemple, dans le domaine de la Tsni'out, il y a au moins quatre niveaux d’interdits – les interdits de la Torah, les interdits instaurés par nos Sages, le « Daat Yéhoudit », et ce que l’on appelle « Hichtay’hout » (l’appartenance). Le « Daat Yéhoudit » est un concept de nos Sages concernant les Minhagim de Tsni'out dans une certaine communauté qui incombent à tous les membres de cette communauté, même s’ils ne sont pas explicitement interdits par la Torah ou par les Sages. La « Hichtay’hout » est encore moins contraignante que le Daat Yéhoudit et implique certains styles de vêtements montrant que l’on adhère à un mode de vie particulier, avec une sensibilité plus ou moins élevée pour la Mitsva de Tsni'out.[4] Le problème survient lorsque les parents ou les enseignants ne distinguent pas les différents niveaux d’interdits lorsqu’ils le transmettent aux enfants ou aux élèves.[5] Ces derniers risquent de penser qu’ils transgressent de véritables interdictions, alors que ce n’est peut-être pas le cas. De ce fait, ils risquent d’éprouver du ressentiment envers des règles trop strictes ou rigides, et de vouloir se rebeller. Les parents et les enseignants doivent connaître et distinguer les différents niveaux d’interdits et les moments où il peut s’avérer nécessaire de se montrer plus indulgent.
[1] Dévarim 4,2. [2] La Guémara donne des exemples de l’interdit de « Bal Tigra », mais c’est basé sur le verset de Parachat Réé (13,1) qui semble être l’origine de la Mitsva de « Bal Tossif » et de « Bal Tigra ». [3] Bien évidemment, il faut poser la question à un Rav dans chaque cas, pour connaître la Halakha exacte. [4] Là aussi, il est inutile de préciser que les détails de ces Halakhot doivent être revus avec un Rav compétent dans ce domaine. [5] C’est souvent parce que le parent ou enseignant ne connaît pas lui-même la différence. Ajouter votre commentaire !
Vous devez être membre de Juif.org pour ajouter votre commentaire. Cliquez-ici pour devenir membre ! | Membre Juif.org
Il y a 12 heures - Le Figaro
Il y a 12 heures - Le Figaro
8 Août 2025 - i24 News
8 Août 2025 - Kountrass
25 Juillet 2025 - Le Monde diplomatique
30 Juillet 2025 par Blaise_001
30 Juillet 2025 par Blaise_001
27 Juillet 2025 par Blaise_001
27 Juillet 2025 par Jcl
27 Juillet 2025 par Claude_107
8 Août 2025 - Le Monde Libre
7 Août 2025 - Torah-Box
7 Août 2025 - Torah-Box
3 Août 2025 - Le Monde Libre
28 Juillet 2014
27 Juillet 2014
27 Juillet 2014
27 Juillet 2014
21 Juillet 2014
|