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Blog : Torah-Box

Éducation : P comme Père'

Le père est très attaché à ses enfants, dans toutes les profondeurs de leurs âmes. La Torah n’évoque-t-elle pas quand elle veut montrer un symbole de Ra’hmanout, de compassion, la grande affection du père pour son enfant ?

Simon S. écrit : « Je suis père de famille de 6 enfants. Ma femme suit le même chemin que moi ; nos enfants sont tous de bons éléments dans les écoles, grâce à D.ieu… Mon emploi du temps est très chargé ; j’étudie toute la matinée, l’après-midi, je travaille. Je prends toujours le temps dans la semaine de faire les courses pour ma femme… Tout va bien, pourtant une question demeure confusément dans mon cœur que je veux poser à une psychologue religieuse : qu’attend-on précisément d’un « bon père » ? Où mettre l’accent ? Quel axe doit-on privilégier ? »

L’affection, moteur de la relation

L’enfant ne peut pas saisir avec ses moyens intellectuels le concept « père ». Il n’appréhende le lien paternel que dans sa relation intime, c’est-à-dire dans sa relation affective avec lui. Ce qui est accessible à lui, c’est que l’homme le plus proche de son cœur d’enfant est son père. L’enfant marche dans les voies de celui qui s’occupe de lui. Chemin faisant, l’enfant dévoile des possibilités, des aptitudes en écho à celui auquel il est attaché affectivement. Aussi, l'enfant a besoin de stabilité émotionnelle dans son environnement immédiat. Les fluctuations affectives des parents, disputes… divorces, à D.ieu ne plaise, désorientent l’enfant et sont vécus comme un joug éprouvant.

Quand un homme aime son fils parce que c’est son fils, l’enfant ressent cela, il sent qu’il l’aime au-delà de toutes conditions, et alors seulement, un contact psychologique et humain va s’affirmer entre le père et l’enfant. La permanence affective, non régie par des conditions préalables, garantit la sécurité interne de l’enfant. Le message éducatif ne peut être véhiculé que par le concept du sentiment. Il convient au père d’envelopper un ordre ou un enseignement par des sentiments. Un père, avant de parler, doit réfléchir à la façon de formuler sa demande. Il doit se mettre à la place de l’enfant, évaluer la difficulté que celui-ci traverse, pour comprendre – le cas échéant – les refus voire les révoltes de l’enfant. Il est quelquefois nécessaire au père de se remémorer sa propre enfance et jeunesse pour lui permettre d’appréhender les étapes franchies par l’enfant.

Les parents doivent se préparer à ce « métier » de parent pour pouvoir ajuster des conduites éducatives appropriées. Les exigences et volontés des parents envers l’enfant seront fonction du caractère et des possibilités de l’enfant et non le fruit de leur humeur du moment.

Comment y arriver ?

Les pères, comme les mères, doivent s’attacher à développer un regard positif sur leurs enfants. Miroir d’amour mais aussi principe de base, qu’il me plaît de rappeler et d’encourager à s’y atteler. Seul celui-ci autorise à un développement et à une amélioration de soi. Et vous verrez que cela facilitera toutes vos relations éducatives ou autres !

Le lien à la Torah, que symbolise le père, aidera à renforcer les liens d’affection et à créer cet univers de confiance nécessaire à un épanouissement harmonieux de l’enfant. Judaïsme et éducation sont indissociables. Hachem a associé ces deux notions, en subordonnant la descendance d'Avraham à la Torah, comme le confirme le texte : « Je l'ai distingué pour qu'il prescrive à ses fils et à sa maison après lui d'observer la loi de l'Éternel. » Hachem a donné à Avraham une descendance uniquement parce qu'Il savait que le patriarche la conduirait dans les voies qu’Hachem avait fixées. La fidélité et l'obéissance à la Torah cimentent une véritable éducation. 

Éduquer, c'est protéger, guider et hisser. Il s’agit de favoriser chez l'enfant l’acquisition d’habitudes, de compréhensions de la Torah et de dynamiser un engagement quotidien avec le Créateur. Le père, par sa pratique religieuse et ses conduites éducatives, aide l’enfant à franchir des étapes de maturation. Avez-vous remarqué comment un lit à barreaux est réconfortant pour un jeune enfant ? C’est parce qu’il lui donne des limites qui, elles, rassurent et sécurisent l’enfant. Les limites ordonnancées par la Torah, elles aussi rassurent, car elles sont comme une rampe sur laquelle on peut cheminer pour avancer. À partir de l’âge de 9 ans, la Torah définit l’enfant en âge d’éducation et l’associe à la pratique religieuse.

Deux fois par jour et une fois avant de dormir, dans le Chéma’ Israël, on prononce la phrase suivante :

« Vechinanetam lebanéra… » - « Tu inculqueras (devoirs, préceptes) à tes enfants et tu t’en entretiendras, soit dans ta maison, soit en voyage, en te couchant et en te levant. »

La Torah réclame au père de trouver un moment pour transmettre le message spirituel dans la convivialité (la maison), en chemin, c’est-à-dire au gré des évènements de la vie, tout au long des jours de la vie. Cette sommation d’Hachem donne sens à la vocation du père de porter et donner la direction du message spirituel. C’est précisément à cet endroit que toute l’affection du père doit prendre forme et se mettre en œuvre. Au travers de son père et de son lien à la Torah, l’enfant perçoit les limites et cherche à s’y adapter, d’autant plus facilement qu’elles auront été réclamées avec patience et affection, ouvrant ainsi le cœur à un vrai et sincère attachement à notre Sainte Majesté, Hachem.

Espace et temps

Tous les enfants ont des difficultés pour appréhender, gérer les notions de temps et d’espace. Ils n’ont aucune conscience du temps. Ce principe n’exprime rien pour eux, parce qu’ils ne sont pas encore assez mûrs pour cette compréhension et les adultes restent pantois quelquefois devant leur nonchalance et/ou leur difficulté à s’organiser.

L’appréhension de l’espace et du temps nécessite une maturation qui dépend de l’âge et des aptitudes de l’enfant. La pratique religieuse de par ses cadences, son rythme permet à l’enfant de se situer et d’accéder à l’acquisition de lois, de limites :

- Dans le temps : c’est l’heure de Cha’harit, ou de Min’ha ou d'’Arvit. L’enfant s’associe à la Téfila (prière), au Chéma’, au compte du ‘Omer et acquiert ainsi un repérage dans le temps car celui-ci est ponctué.

- Dans l’espace : l’apprentissage des Brakhot (bénédictions) l’aideront à un repérage spatial plus facile. En effet, les changements de lieux, de chambre par exemple, ont une incidence sur la bénédiction…

Aussitôt que l’enfant commence à parler, il faut lui apprendre le verset : « Moché nous a ordonné (d’observer) la Torah etc. » [1] . De même le verset : « Écoute Israël, etc. » (Chéma’ Israël) [2]. On fera cependant très attention à ce que l’enfant soit propre au moment où on le lui apprend [3]. 

De même, on lui apprendra graduellement quelques versets jusqu’à ce qu’il arrive à l’âge d’aller à l’école. Alors, le père louera les services d’un instituteur. Il faudra choisir un enseignant qui craint D.ieu, afin qu’il habitue l’enfant, dès son plus jeune âge, à craindre D.ieu. Le choix d’une bonne école est très important.

Quand l’enfant arrive à l’âge d’étudier la Torah, on a l’habitude de commencer avec lui la section de Vayikra (Lévitique, chapitre 1) qui traite des sacrifices. Nos Maîtres, de mémoire bénie, ont dit : « Que viennent ceux qui sont purs (les enfants de l’école) et qu’ils étudient les règles de pureté. »

Quelles que soient les aptitudes des enfants, ils réclament de notre part compréhension et lucidité d’esprit.

À quel âge commencer l'éducation de la Téfila (prière) ?

Il n'y a pas de réponse standard, l'important c'est de parler à l'enfant. Il est évident que pour un petit garçon, plutôt que de lui dire : « Va prier ! », on préférera lui dire : « Sais-tu combien le monde a besoin de ton souffle pur ? Du haut des Cieux, les anges attendent chacun de tes mots pour les déposer auprès du trône céleste ! Parmi les millions d'enfants dans le monde, Hachem t'a mis dans une maison où on t'apprend à prier, privilège que bien d'autres n'ont pas ! Profite de cet avantage ! Prends ton Sidour (livre de prière) et commence à Le remercier de ta plus belle voix ! » 

Un moyen formidable de rencontres entre le père et l’enfant consiste à raconter des histoires sur les Tsadikim (Justes), ou encore des anecdotes concernant l'enfance de nos Sages. Prendre le temps de parler et laisser beaucoup de temps pour écouter. Il faut chercher à comprendre et s’adapter à nos enfants, percevoir les difficultés particulières de chaque enfant, et ajuster nos conduites pédagogiques, nos demandes, nos conduites en fonction de chacun…

[1] Deutéronome XXXIII, 4

[2] Deutéronome VI, 4

[3] Voir supra chap. 5, §3

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Dernière mise à jour, il y a 37 minutes