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Le monde des plaisirs façonne en profondeur notre manière de vivre et de penser. Dans nos précédentes réflexions, nous avons observé comment l’abondance de plaisirs peut influencer la pensée et la mémoire. Lorsque le seuil des plaisirs s’élève chez l’homme, cela conduit à une diminution de sa capacité de réflexion et de mémoire. Mais il existe un autre impact, moins visible et pourtant lourd de conséquences, que nous allons explorer ici…

Une des choses auxquelles se heurtent les parents, les éducateurs ainsi que les conseillers, est le phénomène de la disparition du monde de l’émotion dans la jeune génération. Les parents élèvent un enfant, investissent en lui, lui achètent, lui donnent et l’aiment. Et voici qu’arrive un certain âge où l’enfant ne prend déjà plus en considération ses parents. Soudain, les parents ne peuvent plus dire un mot, exactement comme l’ont dit nos Sages : « À l’approche de la venue du Machia’h, l’insolence augmentera… les jeunes humilieront la face des anciens, les anciens se lèveront devant les petits, un fils insultera son père, une fille se lèvera contre sa mère, une belle-fille contre sa belle-mère, les ennemis d’un homme seront les gens de sa maison, etc. » (Sota 49b).

Où a disparu le sentiment basique ? Où ont disparu la reconnaissance du bien et les bonnes qualités ? La réponse à cela est que ce même monde des plaisirs affecte aussi le système des émotions de l’homme.

Le Beit Guenazi écrit : « Il n’y a rien qui affecte la mesure de la miséricorde chez l’homme comme un défaut dans la mesure de la sainteté. » Dès que le monde des plaisirs envahit l’homme, il perd complètement “le sentiment”. Même lui-même, il ne se ressent pas. Car en effet, il se lèse et se nuit à lui-même, au niveau sanitaire, environnemental, social et familial, mais cela ne lui importe pas vraiment.

Le Rav Wolbe zatsal expliquait la différence entre sainteté et impureté : la sainteté, c’est la sensation de soi-même, tandis que l’impureté, c’est l’absence de sensation de soi-même. Il n’y a tout simplement pas de sentiment. C’est ce que disent nos Sages : « Quiconque renie le bienfait de son prochain, finit par renier le bienfait du Lieu [= D.ieu] » (Midrash Hagadol, Chémot 8).

C’est pourquoi les parents et les éducateurs doivent soulever le sujet devant la jeune génération, et les avertir et leur enseigner les conséquences. Exactement comme on avertit un enfant de ne pas courir sur la route, ou qu’il est interdit de toucher à une armoire électrique, ainsi il faut avertir la jeune génération du monde des plaisirs.

Mais très souvent, au lieu d’avertir les enfants, les parents coopèrent justement avec eux. Ils leur donnent, leur achètent et veulent qu’ils aient sans limite, tout comme l’exemple personnel négatif qu’ils leur montrent. Les enfants voient que les parents s’achètent à eux-mêmes tout sans limite, et ne veulent que profiter de la vie. Alors l’enfant, lui aussi, veut seulement profiter.

Cependant, la chose est différente lorsque l’enfant voit que ses parents ont des limites et des règles, et qu’ils savent ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Ils expliquent aussi aux enfants que des plaisirs sans limites sont une chose très dangereuse, qui nuit à la pensée, à la mémoire, à la concentration, au contrôle, au libre arbitre et surtout au monde des émotions. Cela peut amener à une situation où l’homme perd sa capacité émotive, au point qu’il ne se soucie plus de lui-même ni de son environnement, comme il est dit : « Yéchouroun s’est engraissé et il a rué » (Vayichman Yéchouroun vayiv’at).

Le Malbim écrit : « Celui qui a convoité un désir, les lois de la morale ne lui seront d’aucune aide. » Dans la Guemara il est rapporté : « Au moment du mauvais penchant, personne ne se souvient du bon penchant » (Nedarim 32b). Si D.ieu veut, dans les chapitres suivants, nous apprendrons ce qu’il est vraiment possible de faire.

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