Blog : Torah-Box

Le mois d'Éloul marque à la fois la fin de l'année et la préparation pour Roch Hachana de l'année suivante, l'an 5786. Il est écrit que Hachem nous octroie du 'Hessed (bonté), les Richonim mentionnent qu'Il nous a donné le jour de Yom Kippour pour pardonner toutes nos fautes. Or, il convient d'effectuer une préparation, qui a lieu au mois d'Éloul, où nous nous repentons sur toutes nos actions de l'année écoulée et nous nous préparons pour l'année suivante. Mais nos Sages affirment qu'à Yom Kippour, les fautes entre l'homme et D.ieu sont expiées, mais pas celles qui concernent l'homme et son prochain. Il est nécessaire d'obtenir le pardon de notre prochain, et la Halakha tranche de cette façon. Par conséquence, nous comprenons l'importance et la valeur de respecter notre prochain, et à plus forte raison, de ne pas lui faire honte ou de l'affliger. 

Je vous livre un récit au sujet du baron de Rothschild. Un jour, il organisa chez lui un Kiddouch un Chabbath matin, et de nombreux grands Sages d'Israël y participèrent, ainsi qu'une grande foule. Ils avaient entendu que le baron de Rothschild organisait un Kiddouch et tout le monde voulait y participer. Tous les convives entrèrent dans la salle bondée. Le baron distribua à chacun des verres de Kiddouch et du vin extrêmement onéreux, mais ils n'avaient pas apporté de gâteaux. Cela créa une grande confusion : comment était-il possible d'organiser un grand Kiddouch le Chabbath matin sans servir à manger ? Certains pensèrent qu'il s'appuyait sur l'opinion qui autorise de consommer deux verres de vin et dans ce cas, on considère qu'on a consommé un repas. Mais c'était étonnant de la part du Baron de Rothschild, qui était un homme très aisé, qui de plus, donnait la Tsédaka avec générosité. D'autres émirent l'hypothèse qu'on apporterait des gâteaux après le Kiddouch, pour éviter que les pâtisseries soient déjà posées à table. Soudain, à l'issue du Kiddouch, tout le monde vit le baron prendre le verre de Kiddouch, qui était fait en gâteau, et le manger ! Or, au premier abord, personne n'avait remarqué qu'il était consommable. Les hommes riches aiment l'effet de surprise et d'admiration. Dès qu'il eut terminé de boire le vin, il récita aussitôt la bénédiction de Mézonot et mangea le gâteau en forme de coupe de vin. Toutes les personnes présentes s'enthousiasmèrent. Ensuite, le baron demanda à l'un des grands Rabbanim présents – certains affirment qu'il s'agissait de Rabbi 'Haïm Ozer, auteur du A'hiézer, Rav alors à Vilna – de réciter également le Kiddouch. Le Rav 'Haïm Ozer réfléchit pendant quelques minutes, puis finit par faire le Kiddouch et par manger le gâteau en forme de verre de Kiddouch. On l'interrogea ensuite : "Rav, qu'avez-vous pensé avant le Kiddouch ?" Il répondit : "Je vais vous révéler mes réflexions. On sait que le Chabbath, on est tenu de recouvrir les 'Halot, afin qu'elles ne 'ressentent' pas de honte, du fait que l'on récite d'abord la bénédiction sur le vin et ensuite, sur le pain. Lorsqu'on veut réciter le Kiddouch et consommer ensuite des pâtisseries et non du pain, les Sages sont divisés sur la nécessité de recouvrir les pâtisseries ou non. La majorité des décisionnaires adopte une attitude permissive, mais certains sont également stricts à ce sujet. Je me suis dit que c'est le cas lorsque les pâtisseries sont distinctes du vin ; mais dans notre cas, on récite le Kiddouch sur la pâtisserie et ce pourrait être problématique. Et dans ce cas précis, il est impossible de recouvrir la pâtisserie…Donc j'ai longuement réfléchi et me suis dit : il ne vaut pas la peine de faire honte à cet homme riche qui accorde un tel respect à la Torah et renforce ceux qui l'étudient et j'ai donc récité le Kiddouch normalement. Et si nos Maîtres insistent tellement pour recouvrir un objet inanimé, pour éviter qu'il éprouve de honte, à plus forte raison faut-il se montrer vigilant pour éviter de faire honte à un être humain ! Donc, Rabbi 'Haïm Ozer récita le Kiddouch puis consomma le gâteau en forme de verre de Kiddouch. 

Cette histoire nous renseigne sur la nécessité de respecter notre prochain, pas uniquement lorsqu'il s'agit d'un homme aisé, mais aussi ses proches, ses enfants, ses parents, son Rav, et il faut même éviter de faire honte à nos jeunes enfants. 

Renforçons-nous à ce sujet et puisse Hachem nous accorder une belle année remplie de bénédictions, une belle et douce année, et Ktiva é'hatima Tova, une belle inscription dans le Livre de la Vie.

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