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Blog : Torah-Box

Matière et mémoire : quand Israël se définit par son livre et pas par sa terre

Le titre de cette chronique – emprunté à un ouvrage philosophique du 20ème siècle, résume de façon précise le combat du peuple d’Israël en ce moment, combat parallèle contre la matière (le corps, l’Etat, la présence physique du peuple sur sa terre) et la mémoire d’Israël qui en est la spécificité.

Il n’y a pas d’autre peuple dans l’histoire qui se définit par un livre, c’est-à-dire par une matière qui contient la mémoire juive. Herzl voyait le corps du peuple, quand il a été témoin du procès d’Alfred Dreyfus, et il a alors espéré que l’antisémitisme disparaîtrait, quand le peuple se rassemblerait sur une terre. Ce n’était pas nécessaire pour lui qu’il s’agisse obligatoirement de la Palestine. L’essentiel était seulement de s’occuper du corps, de la matière du peuple.

Au Congrès Sioniste, Martin Buber répondit en lui signifiant que seul le sol sacré attirerait les Juifs. Herzl accepta et lutta pour obtenir la Terre d’Israël pour les Juifs. Son rêve – utopie idéaliste – fut un échec, car la haine individuelle du Juif devint une haine nationale, et l’Etat, créé en 1948, comme compensation à la Shoah, est bien devenu la nation la moins aimée, à l’O.N.U.

Une majorité de peuples s’opposent toujours dans cette arène internationale. Une erreur semblable fut faite par Ben Gourion, quand il accorda, au Hazon Ich, la dispense de l’engagement dans l’armée des étudiants en Yéchiva. Il pensait, espoir utopique, que l’étude de la Torah deviendrait moins importante avec la création de l’Etat. Son rêve utopique ne voulait pas reconnaître que la mémoire juive est le vrai territoire du peuple d’Israël. Cette double erreur sur la réalité de l’être juif est la conséquence d’une absence d’évaluation de la survie d’Israël parmi les nations. Aucun peuple, dans l’Histoire de l’humanité, ne peut se définir par un Livre.

Les ennemis d’Israël, eux, comprennent qu’il faut anéantir l’existence physique de ce peuple, et d’autres ennemis estiment qu’Israël ne pourra pas survivre si on détruit la mémoire d’Israël. Pour cette raison, tous les efforts furent faits, dès le début de l’Etat, pour « laïciser » les enfants religieux qui venaient des pays divers : on coupait les Péotes, on détruisait les Téfilines des jeunes immigrants. Un résumé de cette double guerre fut, en 1929, le pogrom de la Yéchiva à Hévron par les Arabes qui avaient vu dans l’existence de la Yéchiva un début de l’installation des Juifs en Israël.

Mais ce qui est véritablement significatif, aujourd’hui, c’est la convergence claire de ces deux combats : contre la matière et contre la mémoire.

L’être juif n’est pas représenté par la « nouvelle culture israélienne » – qui essaye de s’exprimer par des romans, des poèmes, des chants modernes. Cette culture israélienne a pour conséquence l’éloignement des Israéliens de leur mémoire réelle. La Messiba de Sim’hath Torah (la fameuse rave de Nova) symbolise parfaitement cette déviation de la jeunesse qui ne veut pas s’insérer dans la perspective juive, et ce qui évoque cette mémoire appartient à un passé, qu’il faut oublier.

Les Yéchivot sont, pour cette école, des laboratoires du passé. Comme il faut cependant une valeur suprême, on invite Bouddha pour remplacer – hélas !

La transcendance de l’Eternel. C’est cela qui explique la colère de l’être spirituel : fermer les Yéchivot, imposer une culture athée, devenir un peuple qui ne s’identifie plus par un livre. C’est aujourd’hui le but de « l’intelligentsia » israélienne. L’engagement des jeunes élèves n’apporterait rien à l’armée, car ils ne sont pas prêts à cette vie libérée de tous les interdits de la Torah. Ce n’est pas l’engagement qui compte, c’est la déjudaïsation de l’être juif. Au même moment, où l’ennemi s’attaque à l’existence physique, la lutte intérieure n’est pas moins acharnée. Tous les efforts de la Conseillère Juridique du gouvernement sont faits dans cette direction.

Mais ne l’oublions pas : la matière et la mémoire juive vont ensemble, l’un ne va pas sans l’autre. Les Yéchivot ne sont des laboratoires du passé, mais c’est dans ces lieux que continue le vrai esprit d’Israël. Il a triomphé de tous ses adversaires à chaque époque. Le corps peut être blessé (bûchers ou Shoah), mais l’esprit se maintient. La mémoire évoque le passé, s’inscrit dans le présent, mais annonce l’avenir. C’est la promesse des prophètes, c’est notre fierté, c’est notre foi.

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 59 minutes