Blog : Torah-Box

On sait aujourd’hui l’utilité des médicaments antiseptiques, qui ont pour but de prévenir les infections. En ajoutant un « c » au terme antiseptique, il n’est pas exagéré de dire qu’Eloul est une période « antisceptique », c’est-à-dire qui nous invite à lutter contre le scepticisme de notre époque.

Essayons d’expliquer ce qui n’est pas un jeu de mots : le danger pour le corps, c’est l’infection ; le danger pour l’âme, c’est le scepticisme, c’est-à-dire la perte de la « Émouna », la confiance en D.ieu et l’inquiétude devant la condition humaine. Comme l’antiseptique protège l’homme de l’élément physique, Eloul doit protéger l’âme du Juif. L’antiseptique a pour but de déceler la maladie afin que le microbe ou le virus ne s’étende pas dans le corps. Eloul n’est pas Tichri, c’est-à-dire l’objectif final, le pardon des fautes, mais c’est un exercice préparatoire, un élément nécessaire pour parvenir au résultat. Le microbe, c’est le scepticisme, et Eloul s’intègre dans 4 domaines, pour réduire et annihiler le microbe. Définissons ce microbe : il se situe dans les relations avec autrui, dans les difficultés pour se rattacher à la Transcendance et également dans l’angoisse pour donner un sens à son existence. Il se situe, en plus, dans les actes involontaires. Ce sont ici les 4 versets qui s’inscrivent dans les lettres hébraïques du mot Eloul : ?, ?, ?, ?.

Ces trois versets s’appliquent parfaitement au scepticisme. Un verset dit, dans Dévarim : l’Éternel « enlèvera l’excroissance du cœur (?? ???? ??? ???) : El Lévavékha Véèt Lévav » pour que l’homme réfléchisse à sa condition.

Le 2ème verset, tiré de la Méguilat Esther, dit qu’il faut penser à « donner » aux autres, à ne pas se renfermer dans un scepticisme social : ??? ????? ?????? ???????? (Ich Leré’ou Oumatanot Laévionim).

Quant au 3ème verset tiré de Chir Hachirim, le Cantique des cantiques, il est encore plus explicite : ??? ????? ????? ?? – « J’appartiens à mon bien-aimé et mon bien-aimé m’appartient ». Le bien-aimé, c’est évidemment le Tout-Puissant. Ce 3ème verset traduit la nécessité de se rattacher à une Transcendance – bien-aimée, souhaitée – Qui donne un SENS à la Création.

Ces trois directions répondent à l’un des pires défauts de notre époque : la perte des vraies valeurs, le refus de réfléchir. La philosophie moderne appelle cela « l’absurde », et l’on veut imaginer « Sisyphe heureux » (Conclusion du « Mythe de Sisyphe » d’Albert Camus).

À ce « sceptique », la Torah répond : le fils « qui ne sait pas questionner » ne doit pas être oublié.

La Torah nous dit : « Ouvre-lui la bouche ». Ce sceptique, il faut lui montrer qu’il y a UNE VOIE qui mène à la foi. C’est le rôle d’Eloul, d’ouvrir la bouche du sceptique ! Combien sont-ils aujourd’hui ! C’est la grande majorité de l’humanité. On s’indigne devant les attentats, on admire les succès militaires, mais l’on oublie qu’il y a une direction à l’Histoire. Le scepticisme peut mener – ce qu’à D.ieu ne plaise – à une catastrophe, et l’ère nucléaire nous en souligne le danger, mais cela doit être la voie qui mène vers la réalisation prophétique. Le « bonheur » de Sisyphe est une illusion, car il mène fatalement au suicide, sinon de l’individu, mais de la civilisation entière – marquée par un scepticisme essentiel. La voie, c’est la réponse à celui qui ne sait pas questionner. Montrons-lui qu’il y a une direction ! Il n’est pas question de rester dans le scepticisme. Eloul qui nous conduit vers Roch Hachana et Yom Kippour doit être réellement un "antisceptique" pour l’humanité ! Ouvrons les yeux et voyons-Le. C’est une leçon pour l’humanité, une leçon pour chacun de nous. Utilisons Eloul, et nous rapprocherons l’humanité de la Vérité et donc de la Guéoula, la Délivrance.