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Blog : Torah-Box

Quand l'enfant devient le parent

Pas “pilier”, pas “soutien”, pas “sauveuse”. Juste fille. Celle qui est aimée pour ce qu’elle est. Celle qui peut se poser dans les bras d’un Père qui ne chancelle jamais. Elle a compris alors qu’elle n’était pas née pour porter les fardeaux des autres et qu’elle avait le droit d’exister pour elle.

Il y a des enfants qu’on ne remarque pas tout de suite.

Pas parce qu’ils sont insignifiants, mais parce qu’ils ont appris très tôt à se faire discrets. À ne pas déranger. À porter ce qui n’est pas à leur taille.

Elle faisait partie de ceux-là.

Ce qui se cache derrière le calme

Chez elle, l’ambiance changeait sans prévenir. Parfois, sa mère était joyeuse, débordante d’idées, de tendresse, de mots. Et parfois, sans raison apparente, elle s’effondrait. Tout devenait gris. Le silence prenait toute la place. Il n’y avait ni cris, ni colère, ni maltraitance. Juste… une présence fragile. Une mère qui n’était plus vraiment là.

Alors, sans que personne ne le lui demande, elle a pris le relais. Petite fille aux épaules trop larges, elle s’est mise à gérer. Rassurer ses frères. Ranger la maison. Répondre au téléphone quand sa mère ne le pouvait pas. Sourire, toujours, pour ne pas alarmer. Minimiser, pour ne pas faire peur.

À l’école, elle était sage, douce, mature. Elle rendait service. N’avait jamais de problème. Les professeurs la complimentaient. Personne ne voyait que cette sagesse venait d’un vide du fait qu’elle n’avait pas grandi sereinement.

Avec le temps, elle a développé une capacité rare à sentir les autres. Un sixième sens pour deviner les humeurs, éviter les conflits, prévenir les instabilités. Mais cette finesse venait d’un endroit douloureux : la vigilance constante. L’habitude de devoir veiller, d’avoir l’œil sur tout, de toujours se préparer à ce que tout s’écroule. Elle ne s’autorisait pas à flancher ni à demander de l’aide. Elle s’était inscrite, sans le vouloir, dans un rôle invisible : celle qui tient bon. Celle qui est prête à s’effacer pour ne pas rajouter une charge en plus à sa mère.

Les années ont passé. Elle est devenue cette jeune femme qu’on admire : posée, attentive, compréhensive. Mais ce que les gens admiraient était aussi ce qui l’épuisait. Elle donnait, encore et encore, sans trop savoir comment recevoir. Elle accueillait la douleur des autres, mais n’osait pas exposer la sienne. Elle voulait exister, mais avait peur d’être “trop”.

Ni pilier, ni sauveuse

C’est dans un cours de Torah, un jour, presque par hasard, qu’une brèche s’est ouverte. On parlait du lien entre l’homme et son Créateur. D’un amour inconditionnel.

Et soudain, un mot a résonné plus fort que les autres : “fille.”

Pas “pilier”, pas “soutien”, pas “sauveuse”. Juste fille. Celle qui est aimée pour ce qu’elle est. Celle qui peut se poser dans les bras d’un Père qui ne chancelle jamais. Elle a compris alors qu’elle n’était pas née pour porter les fardeaux des autres et qu’elle avait le droit d’exister pour elle.

Petit à petit, elle a commencé à se reconnecter à elle-même. À ses besoins. Elle a cessé de s’excuser d’être là. Elle a appris à dire non. À poser des limites. À ne plus tout absorber pour que les autres aillent bien.

Ce chemin n’est pas facile. Il demande de déconstruire des années de suradaptation. Elle a été accompagnée mais plus elle avançait, plus elle découvrait cette vérité : elle est aimée pour ce qu’elle est et non pour ce qu’elle fait. Elle n’a pas besoin d’être forte tout le temps, ni de réparer ce qui l’a précédée. Elle peut juste redevenir fille. Fille d’Hachem, entière et méritante, même dans sa fragilité. Et c’est dans cette fragilité qu’elle a trouvé sa plus grande force : la résilience. 

Quelques conseils à appliquer

Voici quelques pistes concrètes pour avancer, doucement, vers une vie plus légère et plus vraie :

1. Demande de l’aide quand tu en as besoin

Tu as peut-être pris l’habitude de tout gérer seul(e). Mais tu as le droit de dire : “J’ai besoin d’aide.” Commence petit : parle à une amie de confiance, confie-toi à un Rav, prends rendez-vous avec un thérapeute si nécessaire. Ce n’est pas un signe de faiblesse, c’est un acte de courage.

2. Reconnais ce que tu as vécu

Peut-être que personne ne t’a jamais dit : “Tu as vécu quelque chose de lourd.” Alors dis-le toi-même. Écris-le. Dis-le à voix haute. Tu n’as pas inventé ta fatigue. Tu n’as pas exagéré. Tu as juste tenu bon dans une situation difficile. Reconnaître ton passé, c’est déjà commencer à en guérir.

3. Apprends à dire “non” sans culpabiliser 

Tu n’es pas obligé(e) de tout accepter, de tout porter, de toujours dire oui. Commence par de petites choses : refuser une invitation quand tu es fatigué(e), dire que tu as besoin de temps pour toi, ne pas répondre tout de suite aux attentes des autres. Dire “non” aux autres, c’est parfois dire “oui” à toi-même.

4. Fais de la Torah un lieu de repos, pas un poids de plus

Quand tu pries, quand tu étudies, ne cherche pas à être parfait(e). Viens comme tu es. Dis à Hachem : “Je suis fatigué(e). J’ai porté beaucoup. Aide-moi à redevenir ton enfant.” La Torah n’est pas là pour t’ajouter des exigences, elle est là pour te reconnecter à un amour inconditionnel.

5. Exprime ce que tu ressens même si ce n’est pas parfait

Tu as peut-être appris à tout garder pour toi. Mais tu peux commencer à parler. Écris dans un carnet, parle à une amie, parle à Hachem. Dis ce que tu ressens vraiment : “Je suis triste. Je suis en colère. J’ai peur.” Ce n’est pas dangereux, ce n’est pas honteux. C’est comme cela qu’on recommence à exister.

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Dernière mise à jour, il y a 44 minutes