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Blog : Torah-Box

Les jours redoutables ? L'importance et la grandeur du repentir par amour

Le mot « Eloul » est l’acronyme en hébreu de plusieurs phrases clés, liées à l’essence de ce mois. La plus célèbre est tirée d’un verset de Chir Hachirim, « Ani Lédodi Védodi Li – Je suis à mon Bien-aimé et mon Bien-aimé est à moi » (Chir Hachirim 6,3). Les initiales de ces 4 mots forment le mot « Eloul ». Le ’Hafets ’Haïm (dans le Michna Béroura) ajoute que ces 4 mots se terminent par la lettre Youd, dont la valeur numérique est 10. Au total, on obtient donc 40 qui corresponde aux 40 jours de Téchouva qui séparent Roch ’Hodech Eloul du jour de Kippour. Dans ce verset, Hachem est appelé « Dodi – mon Bien-aimé ». C’est un terme rarement utilisé pour parler d’Hachem, surtout quand il s’agit de parler de repentir, de jugement céleste, etc.

Rav Daniel Glatstein rapporte une Guémara (Yoma 86b) qui cite deux déclarations apparemment contradictoires de Rech Lakich sur le pouvoir de la Téchouva. Dans la première, il affirme que la Téchouva transforme la faute volontaire (Mézid) en faute involontaire (Chogeg), en se basant sur un verset. Mais ensuite, il affirme que la Téchouva transforme la faute en Mitsva, sur la base d’un autre verset. La Guémara explique que la première déclaration fait référence à celui qui se repent par peur (Téchouva Miyir’a) tandis que la seconde parle de la Téchouva faite par amour (Téchouva Méahava). Celui qui se repent par peur d’être puni mérite que ses fautes volontaires soient transformées en fautes involontaires pour lesquelles les sanctions sont moins sévères. Quand la personne commet une faute, elle ne réalise pas la gravité de la faute ni la sévérité de la punition et une fois qu’elle se repent par crainte de la punition, elle est considérée comme ayant commis la faute involontairement, étant donné que le « Chogeg » inclut le cas où l’on sait que l’on commet une faute, mais on ne réalise pas la gravité de celle-ci.

En revanche, celui qui se repent par amour d’Hachem mérite que ses fautes deviennent des Mitsvot ! Son amour envers Hachem lui cause une telle douleur qu’il est propulsé vers une piété redoublée. Ainsi, sa faute lui sert de tremplin pour s’amender et améliorer son service d’Hachem.

Rav Glatstein poursuit et détaille les nombreuses ramifications de la Téchouva par amour. Nous en énumérerons quelques-unes dans le présent article. La Guémara (Yoma 86a) parle également des différents niveaux de fautes et de la façon d’être pardonné pour chacune d’entre elles. Sans entrer dans les détails de chaque niveau, il est important de savoir que pour certaines fautes, la Téchouva ne suffit pas, il faut attendre Yom Kippour pour être complètement purifié de ce péché ; certaines sont si graves qu’il faut aussi souffrir, en plus de la Téchouva et de Yom Kippour. Et pour certaines, seule la mort peut apporter l’expiation totale. Cette Guémara semble assez alarmante, dans la mesure où même la Téchouva et le jour de Kippour ne suffisent pas. Mais le ’Hida écrit que cette Guémara ne se réfère qu’à la Téchouva Miyir’a, la Téchouva par peur. Ce genre de Téchouva ne transforme que les fautes en Chogeg et par conséquent, certaines fautes nécessitent des facteurs supplémentaires pour compléter leur expiation.

Par contre, si une personne fait Téchouva par amour, son repentir a la force d’obtenir un pardon total, même sans Yom Kippour, sans souffrances et sans la mort.

En effet, puisque les fautes commises deviennent des Mitsvot, il ne reste plus aucun péché nécessitant une expiation.

Ce pouvoir inédit de la Téchouva par amour peut également expliquer une autre Guémara (Brakhot 26a) enseignant que les Tsadikim Guémourim (les personnes purement vertueuses) ne peuvent pas atteindre le niveau des Ba'alé Téchouva. Le ’Hida explique qu’un grand Tsadik a évidemment de nombreux mérites, mais il n’a jamais eu l’occasion de transformer ses fautes en Mitsvot, ce qui donne au Ba'al Téchouva plus de mérites (en quantité, il a plus de Mitsvot à son actif puisque ses fautes sont devenues des Mitsvot).

Le Maguid de Doubno va plus loin. Il souligne que même les Mitsvot accomplies par un Tsadik ont probablement des imperfections, en raison des limitations humaines normales. Le Tsadik n’a peut-être pas eu les Kavanot (intentions) les plus pures en accomplissant les Mitsvot, celles-ci furent peut-être entachées par une motivation personnelle…

Quand un Ba'al Téchouva se repent, Hachem transforme ses fautes en Mitsvot. Mais en quel type de Mitsvot ? Il le fait de la manière dont Lui, pour ainsi dire, aurait accompli ces Mitsvot. C’est-à-dire avec une Kavana parfaite et des motifs totalement purs. C’est la raison pour laquelle les Tsadikim Guémourim ne peuvent pas se comparer aux Ba'alé Téchouva. Les Mitsvot du Tsadik sont affectées par la faiblesse humaine, tandis que celles du Ba'al Téchouva sont de nature divine.

Cet amour envers Hachem et cette Téchouva Méahava ne nécessitent-ils pas un niveau incroyablement élevé, bien au-delà de celui du « commun des mortels » ? Il est vrai que les niveaux les plus sublimes de Ahavat Hachem sont hors de portée pour la plupart d’entre nous, mais Rav Glatstein estime qu’il existe des niveaux plus réalistes de Ahavat Hachem et de Téchouva Méahava et ils sont parfaitement atteignables pour nous tous.

Rabbi Akiva Eiger nous donne un conseil pour éveiller notre amour envers Hachem. Il demande d’abord comment Hachem peut nous ordonner de L’aimer. Nous ne pouvons pas choisir d’aimer quelqu’un, simplement parce qu’on nous l’a dit… Il répond par une règle fondamentale dans les relations interpersonnelles, enseignée par le roi Chlomo : « Tout comme l’eau reflète un visage, le cœur d’un homme se reflète dans le cœur de l’autre. » (Michlé 29,17). L’amour est réciproque – si quelqu’un vous aime, alors vous l’aimerez en retour. Si nous considérons le fait qu’Hachem nous aime plus que ce que nous pouvons imaginer, nous en viendrons automatiquement à L’aimer en retour. C’est pourquoi, juste avant de déclarer, dans le Chéma' Israël : « Tu aimeras Hachem », nous récitons la bénédiction décrivant l’amour d’Hachem, « Qui choisit Israël avec amour ». Cet amour peut nous motiver à faire Téchouva, non pas par peur de la punition, mais par regret d’avoir « offensé » notre Bien-aimé et par volonté de revenir vers Lui.

Nous comprenons à présent pourquoi, précisément en Eloul, Hachem est appelé « Dodi – Bien aimé ». Ce terme reflète notre amour pour Lui et cet amour est le catalyseur pour nous permettre d’accéder – on l’espère – au niveau de Téchouva Méahava qui nous fait atteindre des sommets très élevés.

Puissions-nous tous mériter de revenir vers Hachem par amour.

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Dernière mise à jour, il y a 50 minutes