Blog : Torah-Box

Saviez-vous que pendant les 40 ans dans le désert, il existait deux classes de voyage ? Comme dans un avion : certains voyageaient en première classe, portés par les nuées... et d'autres marchaient à pied. Et ce que ça révèle sur votre Soucca va complètement changer votre façon de la voir.

LE MIRACLE DES NUÉES

Quand Israël sort d'Égypte après 210 ans d'esclavage, D.ieu leur offre un miracle extraordinaire : les Nuées de Gloire.

Ces nuées n'étaient pas de simples nuages. Elles climatisaient le désert pour des millions de personnes. Elles aplanissaient les montagnes comme des bulldozers divins. Elles lavaient, parfumaient et repassaient même les vêtements !
Un miracle total, visible par tous.

LA RÉVÉLATION DES DEUX NUÉES

Mais voici ce que le Or Ha'haïm révèle : il existait DEUX types de nuées.
Premier type : Les croyants fidèles VOLAIENT littéralement sur les nuées, portés par la Présence Divine elle-même.

Deuxième type : les rebelles qui doutaient malgré tous les miracles... Les nuées les rejetaient. Ils devaient marcher à pied.

Pourtant - et c'est ici que ça devient puissant - même pour ces rebelles, D.ieu créa des nuées spéciales qui les protégeaient, les nourrissaient, aplanissaient leur chemin.
Aujourd'hui, notre Soucca - inconfortable, avec des mouches, sans climatisation, un peu bancale - ne commémore PAS les nuées des justes.
Elle commémore les nuées des rebelles.

Le message personnel : Si D.ieu a fait des miracles aussi extraordinaires pour ceux qui Le rejetaient... rappelez-vous ce qu'Il a fait et imaginez ce qu'Il va faire pour VOUS, qui essayez sincèrement, qui avez fait Téchouva à Kippour, qui voulez Le suivre !

LE SYMBOLE DE LA SOUCCA

La Soucca elle-même, avec ses 3 ou 4 murs qui nous entourent, symbolise un bras qui nous enlace. Le Zohar l'enseigne : "Viyémino Té'habkéni" - "Et Sa droite m'embrasse."

D.ieu vous aime, peu importe où vous en êtes.
Et c'est pourquoi la joie est CRUCIALE pendant Souccot.
Le Arizal l'affirme : votre joie pendant cette fête détermine votre prospérité pour TOUTE l'année.

Concrètement, ça veut dire quoi ?

Les enfants renversent le jus dans la Soucca ? Souriez au lieu de vous énerver.
Un invité arrive en retard ? Accueillez-le avec chaleur, pas avec frustration.
La météo n'est pas idéale ? Voyez l'aventure, pas le désagrément.

Votre Soucca n'est pas parfaite ? Célébrez ce que vous AVEZ fait, pas ce qui manque.

Pendant les 7 jours de Souccot, on offrait au Temple 14 taureaux par jour, soit 98 au total - qui annulaient les 98 malédictions de la Torah, toutes causées par un manque de joie dans le service divin.

LA DIMENSION HISTORIQUE

Mais il y a plus. Deux Sages débattent sur le sens de Souccot.
Selon Rabbi Eliézer, nous célébrons les Nuées de Gloire - ces miracles divins protecteurs.

Mais Rabbi 'Akiva dit quelque chose de révolutionnaire : "Soucca mammach" - nous célébrons de VRAIES huttes. Pas un symbole mystique. Des cabanes fragiles, temporaires, dans lesquelles le peuple a vécu dans le désert.
Et c'est exactement ce que le prophète Jérémie célèbre : "Je me souviens de la bonté de ta jeunesse, comment tu M'aimais et Me suivais dans le désert, sur une terre inculte."

D.ieu loue ici le peuple d'Israël. Leur COURAGE. Pas les miracles divins - mais LEUR choix de suivre D.ieu dans l'inconnu, de vivre dans des huttes fragiles, avec juste une promesse.

Et ce courage du désert ? Il ne s'est jamais arrêté.

Pendant 2000 ans d'exil : expulsés d'Angleterre en 1290, d'Espagne en 1492, chassés de pays en pays. Pendant des siècles, les Juifs ont vécu sans savoir si leur lieu de résidence serait une simple habitation temporaire.

Et pourtant, la tradition appelle Souccot "Zeman Sim'hatenou" - le temps de notre JOIE.

C'est ça le miracle juif : vivre dans l'insécurité totale et se réjouir quand même. Assis "à l'ombre de la foi", comme dit le Zohar sur la Soucca.
Nous, Juifs, sommes les experts mondiaux de l'insécurité, la vivant depuis des millénaires.

Regardez Israël aujourd'hui : menacé depuis 1948, guerre après guerre, terrorisme constant... et pourtant, la vie, la joie, l'espoir. Même chez les Israéliens les plus laïcs, vous trouvez une foi profonde - peut-être pas "religieuse" au sens conventionnel, mais une foi quand même : en la vie, en l'avenir et en l'espoir. Des "croyants, fils de croyants."

Et c'est pourquoi notre génération comprend Souccot mieux que jamais. Le 21ème siècle est l'Âge de l'Insécurité : terrorisme, pandémies comme le Covid, menaces nucléaires, crises économiques, bouleversements constants. Le monde entier vit maintenant ce que les Juifs ont toujours vécu.
C'est pourquoi le prophète Zacharie dit que Souccot sera un jour célébrée par toutes les nations. Parce que le monde entier a besoin d'apprendre notre secret.

La foi n'est pas la certitude. La foi est le courage de vivre dans l'incertitude.
La foi est la capacité de se réjouir au milieu de l'instabilité et du changement, voyageant à travers les méandres du temps vers une destination inconnue.
La foi n'est pas la peur. La foi n'est pas la haine. La foi n'est pas la violence.
Alors Souccot, c'est plus qu'une cabane décorée : c'est une déclaration de foi. Individuellement, elle nous rappelle que nous sommes aimés même dans nos fragilités. Collectivement, elle raconte l'histoire d'un peuple qui a toujours eu le courage de se lever, de construire, de célébrer – même dans la tempête.
Et c'est pour cela que la joie est essentielle. Parce qu'à Souccot, ce n'est pas la perfection qui compte. C'est de sentir qu'au milieu de l'instabilité, nous sommes dans les bras de D.ieu.

Torah-Box vous souhaite à tous 'Hag Saméa'h !