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Dans l’enseignement de Rabbi Na’hman, deux fondements occupent une place essentielle et tracent une véritable voie de vie : la joie et l’étude de la Torah. À ces piliers s’ajoutent plusieurs conseils pratiques que Rabbi Na’hman a transmis à ses disciples et qui constituent jusqu’à aujourd’hui la base de la tradition Breslev...

La joie comme clé de la liberté intérieure

Rabbi Na’hman est sans doute le maître 'Hassidique qui a le plus insisté sur la valeur de la joie. Sa célèbre affirmation « C’est une grande Mitsva d’être toujours dans la joie » est devenue l’un des slogans les plus connus de la tradition Breslev. Pour lui, la joie n’est pas un simple état d’âme agréable : elle est une nécessité vitale, la clé de la sérénité de l’esprit et de la liberté intérieure. Il explique que la joie apporte à l’homme la capacité de diriger ses pensées, de garder l’équilibre de son esprit et d’affronter les épreuves de la vie. Plus encore, elle agit comme un véritable remède, capable de guérir aussi bien le corps que l’âme. C’est pourquoi Rabbi Na’hman encourage non seulement à chanter et danser pour éveiller la joie, mais même, dans les moments où elle semble inaccessible, à recourir à l’humour ou à de petites « folies » afin de se réjouir coûte que coûte. Pour lui, la joie est un travail spirituel à part entière, une obligation quotidienne qui ouvre la porte à toutes les autres formes de service divin.

L’étude de la Torah comme source de réparation

Le second fondement est celui de l’étude. Rabbi Na’hman voyait dans la Torah l’outil central pour extraire l’homme de ses mauvaises habitudes et le guider sur le chemin de la réparation. L’assiduité dans l’étude, l’établissement d’un cadre fixe et ordonné, sont autant de moyens de garder vivante la connexion avec le Créateur. Mais plus encore, il insistait sur la profondeur de l’étude de ses propres enseignements, en particulier du Likouté Moharan. Cette étude, expliquait-il, permet de recevoir les réparations spirituelles (Tikounim) que le Tsadik accorde à ses disciples. Au sommet de cette démarche se trouvent ses célèbres contes, dans lesquels il a enfoui des secrets de Torah capables de toucher l’âme en profondeur et de l’élever.

Le renforcement face au désespoir

Au-delà de ces deux fondements, Rabbi Na’hman a beaucoup parlé du besoin de se renforcer. Ses paroles « Il n’y a aucun désespoir dans le monde » et « Le monde entier est un pont étroit, mais l’essentiel est de ne pas s’effrayer du tout » sont devenues des repères pour des générations de chercheurs de sens. L’homme, disait-il, doit apprendre à voir le bien en lui-même et chez les autres, même lorsqu’il se sent perdu. Dans ses enseignements Azamra et Ayeh, il explique que cette démarche positive permet de transformer les brisures intérieures en élévation et même de trouver la Présence divine dans les moments les plus sombres.

Des pratiques concrètes : étude, prière et rassemblement

Rabbi Na’hman n’a pas seulement transmis une philosophie : il a donné des conseils pratiques accessibles à chacun. Il a insisté pour que tout Juif consacre chaque jour du temps à l’étude du Choul’han 'Aroukh, le code de loi juive, afin de l’ancrer dans une vie ordonnée et enracinée dans la Halakha (loi juive).

Il a également enseigné l’importance de la Hitbodédout, cette heure quotidienne de prière personnelle, où chacun parle à Hachem avec ses propres mots, dans sa langue, dans son style. C’est dans cette intimité que naît une relation vivante et authentique avec le Créateur, capable d’apaiser l’esprit et de donner un sens profond à l’existence.

Enfin, Rabbi Na’hman a attaché une importance capitale au rassemblement de Roch Hachana. De son vivant, il avait demandé à ses disciples de venir prier avec lui durant ces jours redoutables, affirmant qu’il accomplissait alors des réparations spirituelles qu’il ne pouvait réaliser à aucun autre moment. Après sa disparition, ses disciples ont compris qu’il s’agissait d’une directive à poursuivre pour les générations futures : se rendre sur sa tombe à Ouman, réciter le Tikoun Haklali, et vivre Roch Hachana dans un esprit d’unité et de ferveur.

Une voie simple et profonde

La joie, l’étude, la prière personnelle et le renforcement face au désespoir : voilà les axes concrets que Rabbi Na’hman a offerts à ses disciples. Ces fondements simples, mais puissants, sont restés jusqu’à aujourd’hui la force vive de la ‘Hassidout Breslev. Ils montrent que la spiritualité véritable ne réside pas dans des idéaux inaccessibles, mais dans une pratique quotidienne, dans un cœur joyeux et dans une relation vivante avec Hachem...

Adapté d’un article de Rav Ofer Guissin