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Blog : Torah-Box

Hiloula du saint Rabbi David OuMoché

Dans le paysage spirituel du judaïsme marocain, certains noms dépassent le temps et les frontières. Celui de Rabbi David OuMoché fait partie de ces figures dont la mémoire continue de vivre avec force. Son histoire se distingue par un mélange de mystère, de sagesse et d’un acte de dévouement qui a marqué à la fois les Juifs et les musulmans. Le village d’Agouim, modeste et isolé, est devenu un lieu de pèlerinage international uniquement parce qu’il y a posé son dernier souffle.

Origines et naissance

Les récits ne s’accordent pas sur ses origines exactes. Certains affirment qu’il descendait d’une famille juive ashkénaze installée à Jérusalem, d’autres parlent d’une lignée séfarade originaire de Talpiot. Ce qui est constant, c’est que sa famille vivait dans l’aisance et la respectabilité. Son père, connu pour sa générosité, n’avait pas d’enfant. Une vision nocturne lui annonça la naissance d’un fils promis à un destin de sainteté, portant les deux noms de David et Moché, associés aux figures du roi David et de Moché Rabbénou. La date de sa naissance n’a pas été conservée. Sur sa tombe, une seule indication figure : le jour où il a quitté ce monde, comme si sa vie entière trouvait son sens dans cet instant.

Formation à Jérusalem et à Tsfat

Dès l’enfance, il révéla une intelligence vive et une sensibilité inhabituelle aux choses de l’esprit. Il fut envoyé à Tsfat, foyer majeur de l’étude et de la spiritualité, où il se distingua par une maîtrise remarquable de la Torah, de la loi juive et de la pensée profonde. Son charisme et sa capacité à parler au cœur des hommes furent rapidement remarqués, et il fut reconnu comme un maître avant même l’âge mûr.

Envoyé pour soutenir la Terre Sainte

À cette époque, les centres d’étude de Terre Sainte vivaient dans la précarité et avaient besoin de soutien. Les Sages de Jérusalem désignèrent Rabbi David OuMoché comme leur représentant afin de parcourir le Maroc pour rassembler des fonds destinés à maintenir vivante l’étude de la Torah. Il accepta cette mission sans hésitation, animé d’un sens aigu de la responsabilité collective.

Le voyage vers le Maroc

Le trajet fut long et risqué. Il embarqua sur de petites embarcations exposées aux tempêtes, traversant les mers avec un simple étudiant de Yéchiva comme compagnon. Les récits évoquent des traversées difficiles, des escales forcées et des périls constants jusqu’à leur arrivée par le port de Melilla.

Le contexte des Juifs du Maroc

Le Maroc vivait alors sous la tension des ambitions coloniales françaises. Le pays manquait de moyens, et les autorités, pour renforcer leurs ressources, prélevaient durement sur les communautés juives. Dans ce climat de pression et de fragilité, l’arrivée d’un érudit venu de la Terre d’Israël fut ressentie comme un signe providentiel.

Son influence sur les communautés

Partout où il passait, les habitants, juifs et parfois musulmans, se rassemblaient pour écouter ses paroles. Sa manière de parler touchait les cœurs plus qu’un long discours. Il apportait des mots qui élevaient l’esprit et ouvraient des horizons d’espérance. Ses bénédictions étaient recherchées, et beaucoup racontaient avoir vu des guérisons, des naissances longtemps espérées et des délivrances après ses prières. Sa réputation grandit rapidement.

Les tournées autour de Marrakech

Chaque veille de Chabbath, il parcourait les villages situés autour de Marrakech pour recueillir l’aide destinée aux familles pauvres de Jérusalem. Ces déplacements réguliers créèrent un lien affectif particulier entre lui et les communautés locales, qui attendaient son passage comme on attend un souffle de bénédiction.

L’arrivée à Agouim

Son chemin le mena ensuite au sud, dans un village reculé nommé Agouim, à environ soixante-cinq kilomètres d’Ouarzazate. À cette époque, ce lieu comptait quelques centaines de familles vivant simplement, Juifs et musulmans partageant la même terre dans une coexistence paisible.
Lorsqu’il arriva, le silence régnait. Une épidémie s’était abattue sur le village et plus de deux cents habitants étaient condamnés sans remède.

Le don de soi

Face à cette scène, il s’isola pour prier. Conscient qu’il ne pouvait abandonner ces hommes et ces femmes dans la détresse, il formula une demande bouleversante : que sa propre vie soit prise à la place de celle des habitants, sans distinction entre Juifs et musulmans. Cette prière marqua le sommet de son engagement spirituel : offrir sa vie pour sauver d’autres vies.

Le moment du miracle

Les récits rapportent qu’il entendit une voix l’appelant à accepter ce destin. Il se rendit alors au lieu prévu pour l’enterrement massif des malades condamnés. Un filet d’eau surgit soudainement de la terre, comme pour signifier une purification venue d’en haut. Il se lava, enfila un vêtement funéraire et s’allongea dans la fosse.
À cet instant, la terre se referma lentement sur lui. Deux grandes pierres se seraient soulevées d’elles-mêmes et se seraient posées l’une sur l’autre, scellant la tombe. Les habitants, eux, retrouvèrent la santé.

La mission poursuivie

L’élève qui l’accompagnait recueillit l’argent collecté et se chargea de l’envoyer en Terre Sainte, afin que la mission initiale soit pleinement accomplie. Ainsi, même dans la mort, Rabbi David OuMoché resta fidèle à son engagement.

Récits et légendes

Au fil du temps, plus de cent soixante-dix récits ont été transmis sur sa vie et les effets de sa bénédiction. Certains évoquent un Séfer Torah retrouvé près d’une autre tombe sacrée et lié à son nom, auquel on attribuait des vertus particulières.
D’autres parlent d’un chef amazigh menacé de mort par son propre clan, réfugié près de sa tombe et sauvé contre toute attente. En signe de reconnaissance, il aurait instauré une offrande annuelle en son honneur.

Vénération au Maroc et au-delà

Jusqu’à aujourd’hui, il est honoré par les Juifs qui se rendent sur sa tombe, mais aussi par des musulmans qui l’appellent Dawid OuMoussi et lui attribuent la dignité d’un homme de Dieu. Il est courant de voir des pièces d’or déposées sur la pierre funéraire. Elles sont laissées toute la nuit, car on dit qu’elles s’imprègnent d’une bénédiction particulière avant d’être récupérées au matin.

Le sanctuaire de Tsfat

En 1973, un homme originaire de Tsfat, nommé Avraham, consacra une pièce de sa maison à la mémoire de Rabbi David OuMoché. Ce lieu devint un second point de recueillement, comme un écho spirituel à la tombe d’Agouim, rappelant que la vie de ce Tsadik appartient autant au Maroc qu’à la Terre d’Israël.

La Hiloula

Chaque année, le 1er du mois de 'Hechvan, des foules se rassemblent à Agouim pour participer à la Hiloula. Des bougies sont allumées, des prières sont récitées, des chants traditionnels s’élèvent, et chacun vient déposer une demande, une gratitude ou une larme.

Rabbi David OuMoché n’a pas seulement traversé le Maroc ; il y a laissé une trace indélébile. Par son érudition, il a uni les communautés autour de l’étude. Par ses bénédictions, il a relevé les âmes. Par son sacrifice, il a donné une dimension éternelle à son nom. À Agouim, on ne visite pas seulement une tombe : on s’arrête devant un témoignage vivant de ce que peut être l’amour désintéressé du prochain.

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Dernière mise à jour, il y a 4 minutes