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Blog : Torah-BoxNoa'h ? Noa'h et le lépreux« Fais-toi une arche en bois de Gofer, avec des Kinim (compartiments), tu feras l’arche. » (Béréchit 6,14). Le Midrach (Béréchit Raba 31) affirme : « Rabbi Its’hak dit : "Tout comme ce Ken (couple d’oiseaux) purifie le lépreux, la Téva te purifiera". » Quand Hachem ordonna à Noa’h de construire une arche (Téva), Il ajouta qu’elle devait être faite de différents compartiments. La Torah utilise le mot « Kinim » pour désigner les compartiments, bien que ce terme soit assez inhabituel. Le Midrach tire de cet emploi une leçon surprenante. La Torah fait allusion aux oiseaux (Kinim) utilisés lors du rituel de purification du lépreux, ce qui revient à comparer Noa’h au lépreux ; tout comme ce dernier doit passer par un processus de purification en utilisant des Kinim, Noa’h dut passer par un processus de purification en construisant une arche avec des Kinim. Deux questions évidentes se posent. Premièrement, le Midrach fait un parallèle entre Noa’h et le lépreux, mais qu’a-t-il fait pour mériter cette comparaison défavorable ? Deuxièmement, il est évident que le temps que Noa’h passa dans l’arche fut une sorte de punition pour une mauvaise action, donc quel acte le fait de rester dans une arche pendant douze mois rectifie-t-il ? Rav Issakhar Frand répond à la première question en se basant sur le livre Atéret Chalom. Le lépreux était généralement coupable de médisance. Nous ne voyons nulle part que Noa’h eut un discours négatif. Cependant, le Atéret Chalom cite un texte du Zohar affirmant qu’il existe un autre type de mauvaise parole ; le fait de ne pas utiliser un discours positif. Par exemple, si quelqu’un peut faire un compliment, mais choisit de se taire, cela est considéré comme une 'Avéra. De même, parfois, l’individu est tenu de parler à son prochain qui agit de manière erronée. Si une personne se trouve sur une mauvaise voie et que l’on a la possibilité de l’influencer positivement par la parole, mais qu’on ne le fait pas, alors c’est considéré comme si l’on avait péché avec sa parole. De nombreux commentateurs soulignent que Noa’h était coupable de cette « faute ». Pendant les nombreuses années où il construisit l’arche, il fit exactement ce que Hachem lui avait ordonné, mais il n’essaya pas activement d’améliorer le comportement de ses contemporains. Il ne s’exprima pas quand il aurait pu le faire, et pour quelqu’un de son niveau, cela est considéré comme une grande faille dans l’utilisation de la parole. Cette faute de n’avoir pas parlé quand il le fallait rendit Noa’h comparable au lépreux. Le Métsora utilisa mal sa parole en parlant négativement et Noa’h utilisa mal sa parole en ne parlant pas positivement. Quant à la deuxième question, à savoir pourquoi la punition du manque de discours positif fut de rester dans une arche pendant douze mois, Rav Frand explique : « Tu es resté seul, entre tes quatre murs, pendant toute ta vie et tu n’es pas sorti pour tenter d’avoir un effet positif sur les autres. Ta punition sera de devoir rester seul, sans société environnante ! » Telle fut la purification de Noa’h ; il s’isola volontairement des autres et dut donc rester isolé dans une arche. Qui plus est, le fait de s’abstenir de parler à ses contemporains constitua une faille dans le domaine du ’Hessed. En guise de rectification, tout le temps passé dans l’arche fut destiné à faire du ’Hessed et à nourrir les animaux. Nos Sages affirment que Noa’h et ses fils pouvaient à peine dormir pendant la période du déluge, parce qu’ils devaient constamment nourrir les animaux, certains mangeant le jour et d’autres, la nuit. Les leçons tirées de la comparaison entre Noa’h et le lépreux sont très pertinentes à l’époque actuelle. D’une manière générale, on ne peut pas rester les bras croisés et ignorer l’assimilation et l’ignorance qui règnent malheureusement au sein du peuple juif. On ne peut pas se dire : « Chalom Alaïkh Nafchi – que mon âme vive en paix » et poursuivre son existence sans faire d’effort pour influencer positivement nos frères juifs. Nos Sages enseignent qu’il existe trente-six Tsadikim cachés dans chaque génération[1]. Or, Rav Israël Salanter déclara que dans sa génération (et d’autant plus dans la nôtre), tout « Tsadik » qui restait caché et qui n’essayait pas d’influer sur la génération ne pouvait pas être considéré comme un vrai Tsadik. D’un point de vue plus personnel, nous apprenons du manque de bonnes paroles de la part de Noa’h qu’il incombe à chacun de s’efforcer d’utiliser son discours de manière positive, dès lors qu’il en a la possibilité – que ce soit avec son conjoint, ses enfants, ses élèves, ses amis, ses voisins. Un mot gentil ou un encouragement peut avoir un effet très puissant sur autrui. Puissions-nous tous mériter d’éviter l’isolement et d’aider les autres par l’intermédiaire de notre discours.
[1] Soucca 46a; Zohar, Tikoun 21, 57a. Ajouter votre commentaire !
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