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Blog : Torah-BoxHistoires et paraboles inspirantes - Vayéra« Il leva les yeux et vit trois hommes se tenant devant lui. Il les vit, courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente, et se prosterna à terre. » (Beréchit 18,2) La Torah aurait pu dire simplement : Avraham accueillit des invités. Mais non. Elle décrit chaque geste : il lève les yeux, il voit, il court, il se prosterne. Elle s’attarde sur le mouvement, sur la hâte, sur la chaleur du cœur. Pourquoi tant de détails ? Le Beth Halévi répond : Parce qu’Avraham ne savait pas à qui il avait affaire. En effet, les trois visiteurs avaient l’allure d’humbles nomades, peut-être poussiéreux, peut-être sans importance. Et pourtant, Avraham les reçoit comme des rois. C’est là, dit-il, la grandeur d’Avraham : accueillir l’inconnu sans savoir qu’il est un ange. Chez Loth, les anges se présentent comme des anges ; les honorer devient alors un privilège. Mais accueillir sans savoir, honorer celui que personne ne remarque — voilà l’épreuve. C’est cela, la vraie foi : reconnaître l’éclat de la Présence divine dans l’homme quand elle ne se voit pas. Une histoire ancienne, rapportée par Rav Chaltiel Cohen dans "La'hazot Béno’am Hachem", illustre cette vérité. Un jour, à la veille de Chabbath, il arriva dans une petite localité, affaibli, affamé, et sans abri depuis plusieurs jours. Personne ne l’invita pour Chabbath. Après la prière du soir à la synagogue, il resta seul, jusqu’à ce qu’un Juif simple et droit, un modeste artisan, s’approche de lui et lui demande : « As-tu un endroit où passer Chabbath ? » Quand Ibn Ezra répondit que non, l’homme lui dit avec douceur : « Viens, sois mon invité. » Chez lui, la table était pauvre. Ils avaient préparé juste assez de nourriture pour eux-mêmes. Mais l’hôte et sa femme décidèrent de partager le peu qu’ils avaient. Pendant le repas, Ibn Ezra chanta des Zmirot de Chabbath avec ferveur. Mais son mari lui fit signe : « Donne-lui, c’est peut-être un pauvre affamé qui n’a pas mangé depuis longtemps. Nous accomplissons une grande Mitsva d’hospitalité. » Elle lui donna donc la portion prévue pour le matin. Mais après l’avoir terminée, Ibn Ezra demanda encore : « Pourrais-je avoir un peu plus ? » La maîtresse de maison, désemparée, craignait qu’il ne leur reste rien à manger pour le lendemain. Alors Rabbi Avraham Ibn Ezra lui dit calmement : « N’aie pas peur. Aie confiance en Hachem. » La maîtresse de maison eut beaucoup de mal à surmonter l’épreuve. Rabbi Avraham Ibn Ezra lui dit alors : « Aie confiance en l’aide du Ciel — avec Son secours, il y aura abondance. » Le mari, inspiré par la foi de son hôte, fit un signe à sa femme pour l’encourager à partager sans crainte. Le lendemain matin, à la synagogue, après la prière, l’un des fidèles demanda au rabbin de la communauté : « Permettriez-vous à cet homme pauvre, notre invité, de dire quelques mots de Torah devant l’assemblée ? » Le rabbin hésita : « Qui sait ce qu’il pourrait dire ?… » Mais l’homme insista, et on lui donna la permission de parler. Rabbi Avraham Ibn Ezra monta sur l’estrade et commença à parler. Dès qu’il ouvrit la bouche, tout le public resta stupéfait : il parlait avec une sagesse éclatante, citant versets et commentaires, mêlant des perles de Torah, des histoires et des paraboles pleines de profondeur. Chacun comprit qu’il ne s’agissait pas d’un mendiant ordinaire, mais d’un géant de l’esprit. Quand il eut terminé son discours, les fidèles s’avancèrent pour embrasser sa main et recevoir sa bénédiction. Le rabbin de la synagogue s’approcha et lui demanda son nom. D’abord, Rabbi Avraham refusa de répondre. Mais après qu’on l’eut supplié, il dit simplement : « Mon nom est Avraham Ibn Ezra. » À ces mots, tous furent saisis d’émerveillement : le célèbre Rabbi Avraham Ibn Ezra, le sage dont la renommée remplissait le monde, se trouvait là, devant eux, humble et affamé. Après la prière, tous voulurent l’inviter à leur table pour le repas de Chabbath, Mais Rabbi Avraham refusa poliment et dit : « Non. Je prendrai mon repas chez celui qui m’a accueilli hier soir, quand j’étais encore un inconnu. » Alors, les habitants, émus et admiratifs, apportèrent de chez eux les meilleurs plats et mets raffinés à la maison de cet homme simple et de son épouse. Et leur table, autrefois modeste, fut soudain remplie de nourriture et de joie. La maîtresse de maison, un peu honteuse, demanda pardon à Rabbi Avraham : « Pardonnez-moi de ne pas vous avoir immédiatement donné les plats, la nuit dernière… » Il répondit avec douceur : « Ne t’inquiète pas. Tu as passé l’épreuve de l’hospitalité avec succès. Grâce à toi, la bénédiction est entrée dans cette maison. » Et il ajouta : « J’avais promis que votre table serait pleine à Chabbath matin, et voici que ma promesse s’est accomplie. Désormais, que la bénédiction d’Hachem repose sur vous. » Ce que la Torah veut nous apprendre à travers Avraham, c’est exactement cela. C’est pourquoi la Torah souligne l’hospitalité d’Avraham Avinou : il n’a pas accueilli des anges parce qu’ils étaient des anges, mais des hommes, parce qu’ils étaient des hommes. Ajouter votre commentaire !
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