English Version Force de Défense d'Israel sur Internet
Inscription gratuite
AccueilInfos IsraelBlogs Juifs et IsraéliensVidéo IsraelOpinions : monde Juif et IsraelLe MagTOP SitesLa BoutiqueJuif.org TV

Blog : Torah-Box

Choix du conjoint : privilégier la spiritualité ou les traits de caractère ?

Question : “Lorsque l’on fait des recherches en vue d’un Chiddoukh (rencontre en vue d'un mariage), sur quoi faut-il principalement se concentrer ? Faut-il s’intéresser avant tout à l’aspect spirituel, à l’orientation de vie de la personne, à ses aspirations, à la façon dont elle prie et sert Hachem ? Ou bien faut-il plutôt se concentrer sur ses traits de caractère (Middot), conformément à l’enseignement de nos Sages dans le Midrach Rabba : “La bonne conduite (Dérekh Erets) précède la Torah” ?”

Réponse du Rav Boyer :

Très souvent, lorsque l’on enquête pour un Chiddoukh, les gens interrogés ne tarissent pas d’éloges sur les bonnes qualités de la personne. Mais par la suite, on découvre que sur le plan spirituel, le jeune homme ou la jeune fille n’est pas vraiment solide. Certes, il ou elle est quelqu’un de très agréable, bon et facile à vivre, mais l’autre partie recherche quelque chose de plus spirituel, car elle désire ressentir la Présence divine (la Chékhina) dans son foyer. D’un autre côté, il arrive souvent que certaines personnes soient très spirituelles, mais qu’elles ne sachent absolument pas comment se comporter avec autrui. Cette situation est très douloureuse. À ce sujet, nos Sages ont dit (Yoma 72b) : “Si l’homme n’est pas méritant, la Torah qu’il étudie devient pour lui un poison”. À l’époque du Second Temple, les érudits étaient d’un niveau que nous ne pouvons même pas concevoir, et pourtant, le Temple fut détruit précisément à cause de la haine gratuite (Sinat ‘Hinam).

Les Chiddoukhim sont comparables à un Étrog (cédrat) : parfois, on trouve un Étrog dont la croissance est très belle, mais qui n’est pas parfaitement pur, et parfois, un autre est d’une pureté remarquable, mais sa forme n’est pas très belle. Trouver les deux qualités réunies dans un seul Étrog est assez rare. Chacun choisit donc selon ce qui l’attire le plus. Ainsi en est-il aussi pour les Chiddoukhim : il faut savoir sur quoi il vaut mieux mettre l’accent — sur la spiritualité ou sur les qualités humaines...

Pour trouver la réponse à cette question, observons le premier Chiddoukh mentionné dans la Torah. Dans la Paracha de ‘Hayé Sarah, nous lisons comment Éliézer, serviteur d’Avraham Avinou, fut envoyé pour chercher et ramener une épouse à son fils Its’hak. Si l’on prête attention à ce Chiddoukh — ainsi qu’à d’autres unions rapportées dans la Torah, comme celles de Ya'akov Avinou et Moché Rabbénou —, on remarque un point commun frappant : ces rencontres se sont déroulées au bord de l’eau. Éliézer éprouva Rivka près du puits, lorsqu’elle abreuva les chameaux ; Ya'akov rencontra Ra’hel Iménou également près d’un puits ; de même pour Moché Rabbénou, qui fit connaissance de Tsipora au bord d’un puits. Un autre élément marquant du Chiddoukh dans notre Paracha est la présence constante des chameaux. En apparence, les chameaux ne sont qu’un détail technique de l’histoire. Or, d’ordinaire, la Torah ne s’attarde pas sur les moyens de transport utilisés — et encore moins avec autant de précisions : “Le serviteur prit dix chameaux parmi ceux de son maître… Il fit reposer les chameaux… Bois, et j’abreuverai aussi tes chameaux… Je puiserai aussi pour tes chameaux… Elle puisa pour tous les chameaux… Et lorsque les chameaux eurent fini de boire… Il se tenait debout près des chameaux… L’homme entra dans la maison, déchargea les chameaux, leur donna du fourrage et de la paille… ainsi que des chameaux et des ânes.” Et lorsque Éliézer raconta l’histoire à Lavan, il mentionna encore plusieurs fois les chameaux. Même à la fin du récit, ils réapparaissent : “Rivka et ses suivantes se levèrent, montèrent sur les chameaux… Its’hak sortit pour prier dans les champs à la tombée du jour, leva les yeux et vit : voici des chameaux arrivant… Rivka aperçut Its’hak et descendit de son chameau.”

On voit donc que le thème du mariage est étroitement lié, dans la Torah, à l’eau et aux chameaux.

Les commentateurs expliquent que l’eau possède une propriété particulière. Parmi les forces naturelles que nous connaissons, il existe celle appelée la gravité, qui attire toutes choses vers le bas. Mais dans l’eau, il se produit le phénomène inverse : la poussée empêche les objets de sombrer — elle les maintient en suspension. De plus, la loi des vases communicants fait que l’eau monte toujours jusqu’au même niveau que celle à laquelle elle est reliée — un mouvement contraire, en apparence, à la gravité naturelle. Nous trouvons encore, au deuxième jour de la Création, que lorsque D.ieu sépara les eaux d’en haut et les eaux d’en bas, les eaux d’en bas se mirent à pleurer et dirent : “Nous voulons être devant le Roi” (Tikouné Hazohar). Autrement dit, l’eau possède une tendance naturelle à s’élever, un désir ardent de monter vers le haut, contrairement au reste de la création, qui tend à descendre vers le bas. 

Cette aspiration à s’élever était précisément l’une des qualités spirituelles de Rivka Iménou — c’est pourquoi les eaux du puits montèrent à sa rencontre. Rachi explique : “Le serviteur courut vers elle, car il vit que les eaux montaient pour l’accueillir.” Cette caractéristique révéla à Éliézer que Rivka était l’union idéale pour Its’hak Avinou.

Par nature, l’homme est égoïste : il cherche avant tout à penser à lui-même. C’est ce qu’on appelle la force de gravité morale — la tendance naturelle à se replier sur soi. Mais une personne qui possède en elle le désir de s’élever vers l’autre, c’est-à-dire la volonté d’aider et soutenir autrui, se soucier du bien-être de l’autre — voilà un comportement qui, en apparence, va à l’encontre de la nature humaine. Et c’est précisément ce qui rend cette attitude semblable au comportement de l’eau. De là, nous apprenons que lorsque l’on fait des recherches en vue d’un Chiddoukh, il faut chercher chez la personne cette qualité d’élévation intérieure, ce désir profond de faire du bien à autrui, de veiller à ce que l’autre se sente bien. Ainsi, Rivka dit à Éliézer : “Bois, mon seigneur… et j’abreuverai aussi tes chameaux.”  C’est pourquoi les unions de nos ancêtres se sont produites précisément près de l’eau — symbole de cette aspiration à donner et à s’élever. 

Regardons maintenant le symbole du chameau. Le chameau est très différent des autres animaux. La plupart des animaux, lorsqu’ils veulent s’allonger sur le sol, se laissent simplement tomber d’un coup. Mais le chameau, lui, ne peut pas faire cela : pour descendre jusqu’à terre, il doit passer par deux étapes — d’abord il s’agenouille, puis seulement ensuite il se couche entièrement. De la même manière que l’eau symbolise la faculté d’élévation et d’aspiration — une qualité propre à la femme —, le chameau, lui, symbolise une vertu particulière de l’homme : celle de savoir se plier, s’incliner, avant d’agir. Il est capable de fonctionner en deux temps : d’abord se courber, puis se poser. C’est ce que disent nos Sages (Baba Metsia 59a) : “Si ta femme est petite, penche-toi et écoute ses paroles.” Rachi explique : “ Ta femme est petite — abaisse-toi et écoute-la !”

Dans la Paracha de ‘Hayé Sarah, nous voyons qu’Éliézer éprouva Rivka au bord de l’eau pour vérifier si elle possédait cette qualité d’élévation et de bienveillance. Mais il voulait aussi lui suggérer à travers les chameaux que le futur marié, Its’hak, possédait lui aussi des qualités morales élevées — la capacité, lorsque c’est nécessaire, de s’incliner et de se montrer humble. Et lorsque Rivka arriva avec Éliézer et aperçut Its’hak pour la première fois, la Torah nous dit : “Elle descendit du chameau.” Rachi précise qu’elle tomba du chameau — c’est-à-dire qu’elle ne descendit pas lentement comme à l’accoutumée, mais qu’elle se jeta à terre d’un seul mouvement, pour exprimer son humilité totale, son anéantissement de soi devant lui.

Même le Chadkhan (intermédiaire), Éliézer lui-même, nous donne un exemple personnel dans cette Paracha. Après qu’Avraham Avinou lui eut rappelé sa position en lui disant : “Tu es maudit, et mes enfants sont bénis ; un maudit ne peut s’attacher à un béni”, Éliézer accepta immédiatement les paroles de son maître et s’effaça complètement. Seul celui qui sait s’annuler lui-même peut réussir à unir deux personnes capables elles aussi de s’effacer mutuellement. Éliézer voyait ces qualités et savait exactement quoi chercher chez les futurs époux. 

De tout ce que nous avons mentionné, il ressort clairement que le point essentiel sur lequel il faut se concentrer lors des recherches pour un Chiddoukh, ce sont les bonnes Middot (qualités morales). Elles constituent la racine et le fondement de toute personnalité...

Car si l’un des conjoints a de mauvaises Middot, même s’il est parfait sur le plan spirituel, il agira par esprit de contradiction : dès qu’il verra que l’autre souhaite quelque chose, il se sentira obligé de céder, et cela l’amènera à faire exactement le contraire. Mais si la personne possède de bonnes Middot, même si elle semble avoir certaines lacunes spirituelles, sa bonté naturelle la poussera à vouloir satisfaire l’autre, à donner d’elle-même plus que ce qu’elle a l’habitude de faire. Et, par ce biais, elle se renforcera aussi dans sa spiritualité. Ainsi, on gagne sur les deux plans : les bonnes Middot et la véritable élévation spirituelle...

Ajouter votre commentaire !
Adresse email :
Mot de passe :
Votre commentaire : 0/1500 caractères
Ajouter le smiley Sourire Ajouter le smiley Rigole Ajouter le smiley Choqué Ajouter le smiley Clin d'oeil Ajouter le smiley En colère ! Ajouter le smiley Embarrassé Ajouter le smiley Tire la langue Ajouter le smiley Star Ajouter le smiley Triste
Vous devez être membre de Juif.org pour ajouter votre commentaire. Cliquez-ici pour devenir membre !
Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 8 minutes