Blog : Torah-Box

Rav Yéhochoua Leib Diskin, connu sous le nom de Maharil Diskin, est devenu le Rav de Jérusalem à la fin du XIXème siècle. Il avait une curieuse coutume : chaque année, le jour de Yom Kippour, il allait recueillir une Brakha d’une vieille femme malade. Il a expliqué une fois pourquoi...

Une année, il passa devant la maison de la femme quand elle lui demanda une Brakha (bénédiction) pour une bonne année. « Que signifie pour vous une "bonne année" ? » lui a-t-il demandé. Cette femme était paralysée dans la majeure partie de son corps. Inutile de dire que la vie quotidienne n’était pas facile pour elle. Le Maharil s’est demandé si cette femme ne préférerait pas la mort à une telle vie.

Elle lui dit : « Une fois par semaine, quelqu’un vient chez moi et me baigne. » Le reste du temps, elle ne pouvait pas s’occuper d’elle-même et rester propre. « Donc, une fois par semaine », poursuivit-elle, « je suis apte à prier Min’ha (la prière de l'après-midi) et à faire les Actions de Grâce. Juste pour cela, la vie est digne d’intérêt ! » Depuis cette époque, le Maharil Diskin alla chez elle chaque année lui demander une Brakha (bénédiction).

Voici une autre histoire...

Un Juif religieux a été diagnostiqué avec une maladie incurable, pour laquelle il n’existait qu’un traitement permettant de prolonger sa vie de quelques semaines seulement. Ce traitement était à la fois extrêmement douloureux et coûteux. Il ne savait pas quoi faire. Certes, cela signifiait quelques semaines de plus de vie, mais ces semaines se traduiraient par un coût insupportable, à la fois physiquement et financièrement.

Il alla poser la question au Rav Moché Feinstein. Ce dernier lui dit que, oui, il devrait effectuer le traitement. « Il est vrai que ces quelques semaines seront douloureuses et coûteuses », lui expliqua Rav Moché, « mais cela signifie aussi que vous aurez d’autant plus d’opportunités pour prier, pour réciter le Chéma' et mettre des Téfilin, pour accomplir des Mitsvot supplémentaires. Pour toutes ces raisons, cela vaut la peine d’aller jusqu’au bout ! »

Belle histoire. Elle nous montre que la Torah est la vie et qu’accomplir les Mitsvot apporte la Sim’ha. Cette histoire se suffit à elle-même, mais ce n’est pas fini... Lorsque le patient communiqua sa décision au médecin, il lui expliqua également le raisonnement complet sous-jacent à la décision de Rav Moché. Le jour fixé pour le début du traitement, l’homme se rendit à l’hôpital et se dirigea vers le cabinet de son médecin. Un inconnu était assis sur le fauteuil du médecin, quelqu’un qui portait une Kippa, des Tsitsit et une barbe taillée.

« Je suis désolé, » s’excusa le patient, « Je suis ici pour voir le Dr S. Savez-vous où je peux le trouver ? » Le médecin se leva et annonça : « Je suis bien le Dr S. »

Le patient, surpris, regarda de plus près et réalisa que c’était bien le médecin qui traitait sa maladie. La dernière fois qu’il l’avait vu, il était rasé de près et tête nue. Qu’était-il arrivé depuis ? 

« Vous êtes le premier de mes patients ayant décidé de suivre ce traitement », lui expliqua le médecin. « Aucun de mes autres patients n’a jamais pensé que vivre quelques semaines de plus en valait la peine. » « Lorsque vous m’avez dit pourquoi vous aviez accepté le traitement, j’ai réalisé que je devais réévaluer mon système de valeurs. Cela m’a fait réfléchir aux vrais objectifs de la vie et j’ai vu certaines choses dans la vie que j’avais négligé de prendre au sérieux. »

À l’image de ce médecin, nous pouvons tirer une idée importante des conseils de Rav Moché Feinstein sur ce sujet, des conseils qui peuvent être applicables, non seulement à la situation unique de cet homme, mais aussi à nous tous, à n’importe quelle étape de la vie. En un mot : souvenons-nous de ce qui rend la vie digne d’être vécue...

Rav Hadar Margolin

Tiré du livre « Vivre dans la joie », disponible ici sur La boutique Torah-Box