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Blog : Torah-Box

Il y a un an, Rav Fernand Klapisch nous quittait

À l’occasion du premier anniversaire de décès du Rav Ephraïm David (Fernand) Klapisch, Torah-Box vous présente une brève biographie afin de lui rendre hommage...

Il est difficile en quelques lignes de décrire la richesse de la personnalité de notre cher et estimé Rav Ephraïm David (Fernand) Klapisch.

Ne se laissant jamais influencer ni par un milieu très aisé ni par son environnement, ni par les écoles laïques qu’il avait fréquentées, son âme riche et pure n’a été à la recherche que d’une seule chose : la vérité. Une fois celle-ci découverte, il a avec cœur, amour et compréhension de l’autre, voulu la partager avec tous ceux dont il a croisé le chemin.

Il fut pour cela aidé par son épouse avec qui il forma un couple uni par de forts sentiments et par un désir de s’élever et d’élever les autres. Ils ne se laissèrent pas abattre par l’immense douleur de la perte d’une de leurs filles et, avec une dignité royale, ils acceptèrent tous deux le décret divin.

Rav Ephraïm David (Fernand) Klapisch est né à la Baule le 21 Juillet 1940 - 15 Tamouz 5700. La famille, accompagnée des deux grands-mères Klapisch et Lax, s’y était installée pour fuir Paris, assiégée par l’Allemagne nazie.

Une enfance à l’ombre de la guerre

Le Rav était le quatrième enfant de la famille. Sa mère dut se battre pour le garder, contre les avis opposés à une naissance en pleine guerre. Au début de celle-ci, son père avait acheté une grande quantité de sel. Cette denrée venant à manquer suite à une grève, il s’enrichit et acheta des pièces d’or avec les gains. Ces pièces lui permirent de nourrir sa famille durant la guerre et notamment de faire venir un Mohel de Paris en taxi afin que la Brit-Mila ait lieu le 8ème jour comme il se doit. Le danger d’accomplir cette Mitsva était grand, et c’était un acte de Messirout Néfech - effort réalisé au risque de se mettre en danger. Bien plus tard, le Rav témoigna que cette Messirout Néfech avait été le vecteur de son ouverture et de ses progrès en Torah.

Le danger grandissant, les enfants furent placés pour les deux dernières années de la guerre à Aix-les-Bains, dans une maison d’enfants dirigée par les sœurs Labioz. De nombreux enfants Juifs furent sauvés grâce au dévouement de ces femmes.

À la libération, la famille s’installa à Cachan. Le père du Rav dut repartir de zéro, car les Allemands avaient détruit le commerce en versant du sel sur toutes les machines ! Il dut envoyer le Rav, alors âgé de 7 ans, dans un internat en Angleterre, près d’un oncle, avec son frère Marcel de deux ans son aîné.

À leur retour en France, ils intégrèrent l’école communale. Le Rav se sentait assez seul à cette époque, ses frères et sœurs étant plus grands que lui et n’ayant pas d’amis dans cette école. Il eut alors l’idée de rouler une petite Mézouza, de la protéger dans un tube d’aspirine et de la garder toujours dans sa poche ! De la sorte, Hachem était partout avec lui !

Sa progression en Torah

Après l’école communale, il entra à l’école Yavné à Paris. Sur les conseils du rabbin Schilli et de Rav Itsikel de Pchevorsk, son père l’envoya à la Yéchiva d’Aix-les-Bains pour les années de lycée. Le Rav put dire plus tard : "Aix-les-Bains m’a sauvé deux fois, une fois physiquement, et une fois spirituellement". En effet, il s’y passionna pour l’étude de la Torah avant d’intégrer finalement le lycée Henri IV pour la classe de terminale.

Le baccalauréat en poche, Rav Klapisch s’envola pour Erets Israël pour les vacances d’été. Il y passa les neufs premiers jours du mois de Av dont Tich’a Béav à la Yéchiva de Béèr Ya’akov et fut très impressionné en voyant le Roch Yéchiva Rav Moché Chmouel Shapira qui pleurait la destruction du Temple. Il dit : "Ici, c’est un lieu Émet - c’est du vrai, c’est ici que je veux rester."

Le Rav passa finalement 6 années à Béèr Ya’akov. C’est là-bas qu’il connut son maître le Rav Wolbe. Cette rencontre marqua la suite de son développement spirituel. Il resta en contact avec le Rav Wolbe de longues années durant et œuvra sans relâche à la transmission de ses enseignements.

Le Rav se fiança ensuite avec une fille du Docteur Raymond Meyer. Après leur mariage, le couple s’installa à Bné-Brak, Re’hov Rachbam, pour 2 ans. À son retour en France, à Strasbourg, le Rav ouvrit, en compagnie du Rav Eliahou Abitbol, la Yéchiva des étudiants. Pendant 10 ans, il sut transmettre à ces jeunes, par sa nature à la fois très sérieuse et en même temps très chaleureuse, ce qu’ils recherchaient.

C’était l’époque où régnait l’atmosphère de mai 68. Il montra à la jeunesse que le judaïsme non seulement permettait de débattre de beaucoup de questions mais était ouvert à de tels débats ! Et qu’en plus il était source de toutes les réponses !

Il pouvait comprendre ces jeunes qui avaient déjà goûté par leur enseignement séculaire à de hauts niveaux intellectuels, esthétiques et sentimentaux. Il sut leur montrer la sainteté de la Torah, qui n’est ni rigide ni froide, mais imprégnée de sentiments et d'humanité. Il leur prouva que la Torah n’est ni une illumination ni un rêve, mais une réalité concrète qui doit être acquise.

Le père du Rav lui proposa ensuite de venir passer deux ans en Israël, car il s’installait lui-même a Savyon, ce qui lui permit de s’attacher au Rav David Solovietchik et au Rav Eliahou Weintrob et de s’imprégner de leur sagesse. Il dispensa également des cours à Savyon ainsi qu’à la Yéchivat Dvar Yérouchalaïm.

À Marseille, former les femmes juives de demain

C’est alors que Rav Philippe (Ya’akov) Kohn lui demanda de venir à Marseille pour ouvrir avec lui le séminaire Beth Midrach Lamoroth, à l’image du Old à Gateshead. Le Rav assura ainsi la formation de nombreuses jeunes filles pendant plus de 35 ans avec une immense Messirout Néfech et ce, même durant sa maladie.

Secondé par son épouse, Rav Klapisch leur transmit les valeurs authentiques de la Torah et les prépara à leur rôle de femmes et de mères juives. Imprégnées de ses cours et de ses conseils, marquées par son sérieux mais aussi par sa compréhension de l’autre et son humour, ces jeunes filles purent bâtir des foyers juifs ancrés dans notre tradition, devenant à leur tour des modèles à suivre.

Après la fermeture du Séminaire, le Rav retourna à Bné Brak, où durant un peu plus de cinq années, il se consacra pleinement à l’étude de la Torah. Il dispensa de nombreux cours, notamment sur l’ouvrage ‘Alé Chour du Rav Wolbe, à un petit groupe de grands érudits, tout en continuant à rédiger ses livres consacrés à l’histoire juive et à l’acquisition de la Émouna.

Puisse le souvenir du Rav Klapisch servir pour nous de leçon : l’art de se montrer exigeant envers soi-même tout en restant très indulgent envers autrui, le tout en lui transmettant sans concession aucune notre patrimoine spirituel.

Puisse son âme être reliée au faisceau de la vie, Amen !

'Hanna Bloch

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Dernière mise à jour, il y a 43 minutes