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Blog : Torah-Box

Le mariage selon la Torah : la bonté au sein de son foyer !

À la question « Pourquoi est-il plus facile de faire du bien ailleurs que chez soi ? », voici les principaux éléments de réponse du rav Yéhouda Greenwald, selon les enseignements de Rav Wolbe. Une vraie révolution dans les valeurs véhiculées au sein de notre société du 20ème siècle…

Durant les premières années du mariage, lorsque le premier élan de l’attirance mutuelle résiste encore à l’usure et que les conjoints cherchent à faire bonne impression l’un sur l’autre et à se montrer leurs qualités, la situation est à peu près supportable. Mais ensuite, lorsque le rideau tombe sur la comédie de l’« amour » qu’ils se sont jouée au départ, que les membres du couple se dévoilent sous leur jour véritable et que la différence entre les désirs de l’un et ceux de l’autre provoque de continuelles frictions, le vrai problème surgit. Ils se rendent brusquement compte qu’ils se sont trompés en unissant leurs vies et que cette union ne peut satisfaire leurs besoins égoïstes. S’amorce alors une dégradation de leurs relations qui peut conduire jusqu’au divorce.

La société appelle cela « incompatibilité d’humeur », mais la véritable raison de ce phénomène c’est l’égoïsme d’un conjoint qui subordonne les désirs et les intérêts de l’autre à ses propres désirs et intérêts.

L’optique de la Torah…

Rav Dessler écrit qu’il avait toujours coutume de dire aux jeunes couples, le jour de leur mariage : « Veillez soigneusement, mes chers amis, à garder toujours en vous ce grand désir de donner plénitude et bonheur à l’autre. Car sachez qu’au moment où vous commencerez à avoir des exigences l’un envers l’autre, votre bonheur ne sera plus qu’un souvenir » (Mikhtav Mééliyahou I, p. 39).

La Torah dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais créer une aide en face de lui » (Béréchit 2,15). Et le Ramban demande : « D’après l’opinion selon laquelle l’homme a été créé bisexué, D.ieu l’a ensuite divisé en deux entités distinctes (Érouvin 18a). S’il en est ainsi, pourquoi la femme a-t-elle dû être séparée de lui ? Pourquoi n’était-il "pas bon" qu’elle fasse intrinsèquement partie de son corps ? » Puis il répond : « Hachem a vu qu’il était bon que l’homme ait une aide en face de lui, qu’il puisse la voir, mais qu’il en soit séparé pour pouvoir s’attacher à elle de son plein gré. C’est pourquoi le verset nous dit : "une aide en face de lui" ». « Ce n’est donc pas le mot aide, remarque Rav ‘Haïm Friedlander, que la Torah souligne ici puisqu’Adam, à la fois homme et femme, disposait déjà d’une aide attachée à lui, mais le terme en face de lui, c’est-à-dire près de lui en tant qu’être distinct. L’homme, dorénavant, est placé devant un choix : rapprocher de lui son épouse ou l’éloigner. Alors qu’au départ, leur nature même était d’être un et de vivre en symbiose, l’homme doit à présent atteindre cette unité par un effort personnel, jusqu’à ce qu’ils redeviennent « une seule chair ». Comme il est dit : « Ils deviendront », puisque c’est une tâche à accomplir.

La base d’un couple : le don

Et en quoi n’est-il pas bon pour l’homme d’être seul ? Pourquoi n’était-il pas souhaitable que la femme chargée de l’aider fasse partie de son être et qu’ils soient une seule et même entité, comme le souligne Ramban ? Pourquoi vaut-il mieux qu’il ait besoin d’aide, qu’il forme un être différent et soit séparé de son épouse ?

Parce que l’homme, s’il est seul, ne peut être « bon ». « Le propre de celui qui est bon est de faire le bien », écrit le Maharal dans Nétivot 'Olam (p. 4). « Plus un homme exerce le bien, meilleur il devient. C’est la raison pour laquelle D.ieu a partagé l’homme bisexué en deux entités distinctes : afin qu’elles puissent se faire du bien l’une à l’autre et que ces deux parties ne cessent de se bonifier. Il fallait donc qu’Adam ait une aide en face de lui afin qu’il puisse lui prodiguer sa bonté et la rapprocher de lui (jusqu’à redevenir la "même chair" qu’ils étaient au départ). Cela nous enseigne que le foyer repose sur l’altruisme mutuel des époux et rechercher le bien l’un de l’autre représente leur devoir principal » (Recueil Véyadata Ki Chalom Ohalékha, pp. 3 et 4).

Tout ce que nous venons de voir ici doit provoquer une véritable révolution dans notre façon de voir le mariage. D’un monde de Notelim (de « preneurs »), c’est-à-dire d’individus cherchant avant tout leurs propres avantages et poursuivant essentiellement la satisfaction de leurs désirs, dans leur foyer en particulier, nous devons nous transposer dans un monde de Notenim (de « donneurs ») nous habituant à l’idée que le foyer est un endroit où l’on doit se montrer généreux et où il faut prodiguer une bonté sans limites. Et si nous parvenons à adopter cette attitude vis-à-vis de notre foyer, nous découvrirons que c’est une occasion que D.ieu nous a offerte de pratiquer la bonté sur place pour devenir meilleurs sans avoir à faire le tour du monde. Il devient étrange de chercher des occasions de faire du ‘Hessed à l’extérieur et de négliger les innombrables gestes de bonté qui constituent les fondements du foyer juif.

Certains diront que tout cela est peut-être vrai, et qu’il faut s’investir dans ce domaine pour arriver à la plénitude, mais que s’il est trop difficile de le faire chez soi, on doit au moins s’efforcer de prodiguer du bien hors du foyer afin d’atteindre la plénitude. On trouvera une réponse à ce sophisme dans la suite des propos de Rav ‘Haïm Friedlander : « Certes, l’obligation de prodiguer du bien à autrui est une Mitsva et a une grande valeur. Mais celui qui ne le fait pas, même s’il n’est pas aussi parfait, ne blesse personne et ne cause aucun préjudice, et d’autres seront probablement là pour accomplir ce qu’il ne fait pas lui-même. Il en va tout autrement de son obligation de prodiguer le bien à son épouse, qui ne lui incombe qu’à lui seul. C’est ce que souligne la Torah lorsqu’elle dit : "Il ne devra pas la priver de sa nourriture, son habillement et ses droits conjugaux" (Chémot 21, 10).

Selon le Ramban, le terme "Chééra", sa nourriture, ne désigne pas l’obligation qu’a l’homme de fournir de quoi manger à son épouse (comme l’expliquent Rachi et les autres commentateurs), mais l’obligation de lui assurer ses besoins affectifs, dont le mari a la charge. L’épouse ne dépend pas seulement de son mari pour ses besoins matériels, mais pour ses besoins affectifs également. S’il néglige de remplir ses obligations, le mari la blesse et lui cause préjudice, et elle se sent humiliée. Le foyer, avec ses défis à relever et ses devoirs à accomplir, offre donc une façon unique de progresser dans ce domaine. C’est au sein de son foyer que l’on peut trouver la façon la plus authentique de se perfectionner dans la pratique du bien absolu et d’atteindre des sommets dans ce domaine » (ibid. pp. 4 et 5).

La plupart d’entre nous considèrent ces propos comme de beaux discours prononcés à un repas de mariage ou comme une leçon de morale, et ne se sentent pas vraiment concernés. Telle est aussi notre attitude à l’égard des livres d’éthique et de morale : on les lit comme des informations ne nous touchant pas personnellement ni ne nous donnant l’obligation de les mettre en pratique… C’est un désastre au plan spirituel et un très grand obstacle dans notre 'Avodat Hachem.

Les paroles de nos Sages et de nos Maîtres doivent continuellement nous éclairer, et elles doivent représenter pour nous des vérités que nous avons l’obligation de respecter en détail même lorsque cela ne nous est pas facile ou que nous n’en sentons pas la justesse ou l’utilité. […] Lorsque nous l’aurons enfin compris, notre foyer deviendra un havre de ‘Hessed qui nous permettra de goûter, avec l’aide de D.ieu, à une harmonie extraordinaire et former avec notre épouse des liens semblables à ceux qui unissaient les grands Maîtres de notre peuple à la leur. […]

La tragédie du vingtième siècle

Toute notre société est établie sur la satisfaction des désirs et un mode de vie égoïste et consacré à la recherche du plaisir – toute une société qui ignore totalement que la réalité se trouve aux antipodes de cette optique et qu’elle consiste à prendre un joug et à endosser des responsabilités. À l’évidence, les belles théories hollywoodiennes, avec tout ce qu’elles ont de séduisant, sont une utopie. Elles sont irréalisables et il est, en tous cas, absolument impossible de bâtir un foyer solide et durable sur de telles bases. En examinant la question de près, nous sommes d’ailleurs confrontés à un profond paradoxe.

C’est précisément en acceptant une charge que l’on trouve le calme et la tranquillité d’esprit. On peut en trouver une preuve dans la vie militaire. La nouvelle recrue, en arrivant à la caserne, a du mal à se faire à l’idée qu’elle a perdu sa liberté. Le soldat ressemble à un lion en cage – jusqu’à ce qu’il endosse l’uniforme. À ce moment, il retrouve son calme. Pourquoi ? Parce qu’il comprend, à présent, qu’il a un rôle et une responsabilité à assumer. Il porte l’uniforme et se trouve au service de l’armée et son esprit, du coup, cesse de virevolter dans tous les sens.

Comme nous venons de le dire, toute la société est bâtie sur les charges et les responsabilités à assumer, et ce sont là aussi les bases d’un foyer solide. Moins romantique et moins attirante, cette perspective permet pourtant de vaincre les difficultés de la vie et d’affronter beaucoup plus sereinement les sautes d’humeur et les crises qui se présenteront durant les longues années de vie en commun, tandis que l’amour et l’affection que se portent les époux iront en grandissant, magnifiquement construits.

Rav Yéhouda Greenwald

(selon les enseignements de rav Wolbe)

Tiré du livre « Guide de la Téchouva », disponible sur : La boutique Torah-Box 

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Dernière mise à jour, il y a 34 minutes