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Blog : Torah-Box

L'enfant qui s'éloigne de la Torah

Question : “Lorsqu’au sein d’un foyer de Torah, un des enfants ne marche pas dans la voie des autres, de nombreux grands d’Israël et éducateurs enseignent que, dans une telle situation, il ne faut surtout pas éloigner cet enfant, et encore moins le rejeter. Au contraire, il convient de le rapprocher et de l’aimer — car cet amour, finalement, le ramènera sur le bon chemin. 

Mais une question se pose : en agissant ainsi, ne risque-t-on pas de lui donner l’impression que son comportement inapproprié est toléré ?  En d’autres termes, n’est-ce pas comme si on disait : "Tu as fauté et tu es tout de même récompensé" ? Cet enfant ne suit pas la voie de ses parents, il agit mal — et pourtant, il reçoit accueil, bienveillance et affection. Est-ce vraiment la bonne attitude à adopter ?”

Réponse du Rav Boyer

Dans la Paracha Toledot, il est écrit : “Its’hak aimait 'Essav, car le gibier était dans sa bouche, et Rivka aimait Ya'akov.” Tout d’abord, il faut s’arrêter sur la différence de formulation dans le verset : pour Its’hak, la Torah dit “Vaye’ehav” (il aima, forme grammaticale décrivant une action dynamique et volontaire) alors que pour Rivka il est écrit “Ohevet” (elle aime, sentiment constant). Pourquoi la Torah a-t-elle changé de forme pour décrire leur amour ? Pourquoi ne pas avoir dit dans les deux cas “Ohev/Ohevet” ou bien “Vaye’ehav/Vate’ehav” ?

Autre question : lorsque 'Essav entra chez son père Its’hak, il est écrit : “Its’hak trembla d’une grande frayeur”. De quoi avait-il si peur ? Que venait-il d’apprendre de nouveau ? Ne connaissait-il donc pas Essav ? Et Rivka, qui savait tout par prophétie — comme le traduit le Targoum : “C’est à moi que la prophétie a été dite” — pourquoi ne révéla-t-elle pas la vérité à Its’hak ? Pourquoi fallait-il qu’il découvre les choses de cette manière ? En réalité, Its’hak savait parfaitement qui était 'Essav. Mais il cherchait à le rapprocher du bien, à l’attirer par l’amour. Le Zohar enseigne cependant que du Ciel, on lui avait voilé la profondeur de la méchanceté d’'Essav. Rivka, de son côté, comprit que si on cachait cela à Its’hak, c’est que telle était la volonté divine et que tout serait pour le bien. 

En fin de compte, grâce à ses actions, tout se déroula effectivement pour le mieux. Its’hak donc connaissait son fils, mais il voulait éveiller en lui une étincelle de lien à travers l’amour — d’où le mot “Vaye’ehav”, une action volontaire, un effort conscient. Il lui demanda d’aller chasser, de préparer des mets, afin de créer un terrain commun et, par la bénédiction, il espérait l’élever. Rivka, elle, aimait Ya'akov d’un amour plus naturel, spontané — “Ohevet”. Mais la Torah nous enseigne ici une vérité profonde : la puissance de l’amour et son influence sur l’enfant.

Comment l’amour aide-t-il un enfant à revenir sur le bon chemin ? 

L’enfant sait que, pour son père, la spiritualité est la chose la plus précieuse — toute sa vie y est consacrée. Et voilà qu’il s’en écarte. Mais au lieu de colère et de rejet, son père s’élève au-dessus de lui-même et l’accueille malgré tout, avec chaleur. Par ce comportement, le père lui montre qu’il l’aime, qu’il le comprend et qu’il reconnaît qu’il est différent. Une telle attitude bouleverse profondément l’enfant. Il sait qu’il cause à son père la plus grande peine et pourtant, celui-ci continue de l’aimer et de lui sourire. Ce contraste finit par briser les barrières de son cœur : il ne pourra pas longtemps supporter d’agir mal alors qu’on l’accueille avec bonté. Peu à peu, il reviendra, d’abord par respect, puis par conviction.

Mais si, au contraire, le père s’oppose frontalement à lui, l’enfant sentira que son père ne l’aime pas pour lui-même, mais pour la voie qu’il suit. Alors il s’entêtera, se braquera et parfois se révoltera ouvertement. C’est pourquoi la Torah précise : “Its’hak aima 'Essav”. — un amour actif, voulu, travaillé. Et de Rivka : « Rivka aime Ya'akov », un amour naturel, mais qui n’excluait pas 'Essav. Elle le laissa vivre à la maison, même lorsqu’il apportait ses femmes idolâtres qui causaient tant de peine à ses parents. Elle voulait qu’il voie de ses propres yeux ce qu’est un foyer de Torah, ce que ses parents chérissent le plus. Ainsi, même s’il s’en écartait, il saurait toujours où se trouve la vérité. [1] 

De là, nous apprenons que les enfants doivent sentir clairement les fondations du foyer. Et même s’ils s’en éloignent, c’est précisément à ce moment qu’il faut leur témoigner amour et exemple personnel — car c’est cela, à long terme, qui les ramène…

[1] Dans le cas d’'Essav, cette méthode n’a pas vraiment porté ses fruits, car 'Essav a choisi le mal absolu et s’y est enfoncé entièrement. C’est à ce sujet qu’Its’hak notre père fut saisi d’une très grande frayeur, en voyant qu’'Essav refusait de faire le moindre pas vers sa famille. Les livres saints expliquent qu’il y a à cela certaines raisons profondes, qu’il n’est pas opportun de développer ici ; on pourra trouver davantage d’explications dans ce que nous avons écrit ailleurs à ce sujet.

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Dernière mise à jour, il y a 40 minutes