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Blog : Torah-BoxEntre indépendance et fragilité : les clés éducatives de notre époqueIl existe deux points essentiels par lesquels notre époque se différencie radicalement des temps passés, aussi reculés soient-ils, et qui en expliquent la dialectique. Ceux-ci concernent directement le fond du sujet de l’éducation, et vu les conditions particulières de notre temps, les adultes doivent apprendre à repenser toute leur approche en matière d’éducation… Une force d’indépendanceLe premier point est le suivant : depuis que le monde existe, l’un des vecteurs essentiels de l’éducation était l’autorité parentale. Jusqu’à ces dernières décennies, l’enfant acceptait inconditionnellement le joug de ses parents, cette disposition étant pratiquement innée en lui. Mais aujourd’hui, comment l’enseigne la Michna précitée : « L’insolence règnera » - les enfants des nouvelles générations viennent au monde comme avec d’autres gènes, remettant en cause l’autorité parentale. Très jeunes, les enfants jugent si les parents méritent d’être écoutés ou mis de côté. Nombre de parents, voyant leur autorité bafouée, font proprement la guerre à leurs enfants, et bien souvent la conséquence en est que ces derniers se révoltent et rejettent les valeurs parentales. D’autres parents baissent les bras sans recourir à aucune autorité. Les conséquences en sont plus que fâcheuses. Toutefois, cette « insolence » n’a pas seulement une connotation négative : elle reflète en vérité une force d’indépendance. Autrefois, les parents et grands-parents étaient vénérés par leurs descendants, si bien que le système était clos, le foyer étant dirigé de façon unilatérale. Mais aujourd’hui, les enfants naissent avec une force particulière, qui leur permet de remettre en cause la volonté et les décisions des parents. Si D.ieu a suscité cette situation apparemment chaotique, c’est précisément pour donner aux dernières générations et, en ce qui nous concerne, aux parents, de formidables moyens d’élévation, que l’humanité n’a encore jamais connus. Dans les deux derniers versets des Prophètes, il est annoncé qu’avant la venue du Machia’h, Hachem enverra le prophète Eliahou, qui « ramènera le cœur des pères ''sur'' les fils » (Malakhi 3, 23-24). Cette expression est difficilement traduisible, mais comme l’expliquent les Sages, cela signifie : « par l’intermédiaire des fils ». Rachi explique qu’avant la Rédemption finale, les enfants appelleront les parents à revenir à D.ieu. Il me semble qu’on puisse expliquer cet enseignement des Sages d’une façon proche de celle de Rachi : ce qui nous ramène le plus à Hachem à la fin des temps, ce sont les difficultés que nous rencontrons dans le domaine de l’éducation. Quand les enfants sont dotés d’une perspicacité extraordinaire et se montrent capables de juger les adultes, c’est pour nous, parents, un formidable moteur nous poussant à nous remettre en question, à échapper au matérialisme ambiant et au tourbillon du quotidien. Lorsqu’on aime ses enfants et qu’on veut maintenir avec eux une relation saine, nous sommes forcés d’être à l’écoute de leurs critiques, aussi déplaisantes soient-elles. L’esprit de répartie des enfants et leur discernement sont souvent déconcertants à nos yeux. Mais nous devons comprendre que cette attitude est un présent que nous offre Hachem pour que nous puissions atteindre une perfection qui était restée inaccessible à nos ancêtres. Tant que le cadre familial était clairement défini et que l’autorité parentale n’était jamais remise en question, les adultes n’étaient pas particulièrement incités à s’améliorer. Mais à notre époque, nous n’avons pas d’autre choix que de nous perfectionner, de nous travailler et d’instaurer avec nos enfants un dialogue transparent, sans artifices ni faux-fuyants ; en deux mots, de revenir à Hachem avec une authentique recherche d’intériorité, sous peine de perdre nos enfants. Ce sont eux qui nous ramènent à Hachem. En revanche, celui qui reste attaché à un passé révolu, continuant de penser que la décision d’un père, quelle qu’elle soit, ne peut être discutée, se verra jugé par son enfant. Celui-ci ne tardera pas à comprendre que le discours de son père manque de cohérence, il se refermera et, à D.ieu ne plaise, il pourra aller chercher ailleurs la chaleur et la compréhension qu’il ne trouve pas dans son foyer. Par amour de nos enfants, nous sommes donc contraints d'améliorer notre caractère, d’apprendre à les respecter davantage et à examiner leurs réactions, afin de mieux en comprendre les motifs. Pour accélérer la rédemption finale - où le Bien absolu se manifestera et où l’Image divine se concrétisera dans l’homme de manière totalement inédite - D.ieu nous offre à présent les capacités d’accéder à ce monde qui se façonne actuellement sous nos yeux. Le désordre régnant aujourd’hui en est donc au contraire l’élément moteur, car par amour de nos enfants, nous sommes bien obligés de déployer des efforts décuplés pour nous améliorer et pour instaurer avec eux un dialogue plus authentique, et par là même, atteindre notre propre accomplissement. La fragilité des enfantsLe deuxième point qui caractérise notre époque est la fragilité des enfants. Le monde moderne cherche à atteindre le bien-être dans tous les sens du terme, et surtout, il s’efforce d’éviter les épreuves. Dans cette atmosphère, l’enfant grandit comme dans un cocon, et depuis sa naissance, toutes ses volontés sont comblées. De plus, le prodigieux développement du monde de la matière et de l’objet entraîne la diminution de l’effort dans la vie quotidienne, qui était l’apanage de l’humanité depuis toujours. De plus en plus, l’enfant jouit de facilités matérielles accrues, et comme il ne sait que recevoir et non donner, il est fragilisé et est incapable de surmonter les épreuves de la vie. En tant que parents, nous devons comprendre que ce n’est pas sa faute si l’environnement est tel, mais notre devoir consiste à le soustraire à ce cocon illusoire, à l’aider à s’élever en l’arrachant de cet état paresseux. Là encore, si l’on ne s’efforce pas de comprendre l’âme de l’enfant et les conditions dans lesquelles il évolue, en se montrant trop exigeant, on risque de le briser, en paraissant à ses yeux comme un tortionnaire. Il nous incombe donc de procéder de façon graduelle, et de le faire progresser conformément à son cadre de vie. De fait, la majorité des problèmes d’éducation que l’on rencontre aujourd’hui résultent du fait que les parents se montrent trop exigeants envers leurs enfants et ne leur laissent pas suffisamment de liberté pour grandir dans la sérénité. Telle est l’erreur caractéristique de toute personne vivant encore dans le passé, croyant que l’autorité parentale doit demeurer telle qu’autrefois. Nous devons comprendre que, dans la situation très particulière de notre époque, D.ieu S’adresse à nous et nous demande d’adopter une attitude totalement différente. On ne peut plus dominer de façon inflexible, on doit apprendre à être un dirigeant de qualité, à l’écoute de ses enfants et de son époque. L'autorité à notre époque ne peut être coercition, elle doit être intériorisée ; elle est plus vraie que par le passé. Évidemment, cela ne signifie pas qu’il faille accorder aux enfants une liberté démesurée. Il est extrêmement important de leur donner des normes, de ne pas les laisser errer dans un monde débridé. Mais comme nous l’avons vu, l’essentiel des normes réside dans l’exemple que donnent les parents, notamment par la structure qu’ils donnent à leur couple. Lorsque l’enfant verra que le giron familial est régi par des règles clairement établies, et que tout n’est pas forcément bon à prendre, il adoptera cette ligne de conduite naturellement. Compte tenu de la fragilité des enfants, ainsi que de leur sentiment d’indépendance, on est obligé de faire passer nos messages avec une grande douceur, en les répétant patiemment et de manière intelligible. Les normes et le principe d’autorité doivent être véhiculés avec une infinie douceur, sans jamais laisser la colère en être le vecteur. On est obligé d’être à l’écoute de ses enfants, de les considérer, de connaître leurs limites pour ne pas, vu leur fragilité, les briser pour la vie. Cela demande aux parents de s’élever spirituellement Particulièrement ces dernières décennies, nous remarquons que de nombreux parents exigent de leurs enfants, encore en bas âge ou même adolescents, de se comporter comme des adultes. Fréquemment, de soudaines prises de conscience de leur judaïsme incitent certaines personnes à redoubler de ferveur dans leur accomplissement des Mitsvot, et ipso facto, elles imposent à leurs enfants la même rigueur. Ce phénomène - qui s’est généralisé ces dernières années - a malheureusement des conséquences tragiques. Certains pères exigent ainsi de leurs fils de six ou sept ans de prier déjà comme un adulte ! Or, telle n’est pas la volonté de D.ieu : Il souhaite que l’on éprouve du plaisir à accomplir les Mitsvot et que l’on s’en délecte. Les parents doivent donc savoir se mettre en retrait et laisser l’enfant se développer selon son âge, ses capacités et selon le cadre dans lequel il évolue, afin de lui donner goût à la Torah et aux Mitsvot. En revanche, si ce dernier est soumis à un joug rude et inflexible, il risque, une fois adulte, d’en venir à accomplir les Mitsvot avec froideur, ou de les rejeter en vrac. Pour bâtir une relation saine avec ses enfants, basée sur le respect et l’amour, nous devons adapter notre discours aux conditions de notre époque. Cela passe par l’exemple que donnent les parents dans leur couple, par un dialogue fondé sur la sincérité et par les efforts que l’on déploie pour véritablement comprendre son enfant. L’union entre les parents constitue le socle spirituel de l'avenir des enfants, comme nous l'avons longuement développé au début du propos. De plus l'esprit d’indépendance et la perspicacité des enfants tout comme leur fragilité sont à notre époque - époque pré-messianique - un phénomène envoyé par D.ieu pour nous aider, nous parents, à améliorer notre caractère, à nous élever spirituellement, à devenir pour nos enfants de vrais exemples, sous peine de les perdre et de les voir se perdre. Nous serons alors dignes de recevoir le Machia’h la tête haute : « Lev Avot Al Banim » - nos enfants nous ramènent à Hachem. Extrait du livre « Construction personnelle », aux éditions Torah-box. Ajouter votre commentaire !
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