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Blog : Torah-Box

Les vins Hevron Heights, une success story !

Au cœur de l’Intifada, Michel Murciano fait un pari improbable : monter une cave à vin à ‘Hévron ! Entre Émouna, attachement à Erets Israël et Messirout Néfech, il raconte comment Hevron Heights est devenu un symbole de persévérance qui s’exporte désormais à l’international.

Année 2000. L’Intifada gronde. Une année folle pour faire sa ‘Alyah ? Probablement. Mais c’est une année encore plus folle pour aller créer une cave à vins en plein ‘Hévron, alors que les frictions et les incidents sécuritaires sont le lot quotidien des habitants de la ville, qui sont menacés de part et d’autres. C’est pourtant dans ce projet téméraire que se lancent Michel Murciano et ses amis. Avec beaucoup d’Émouna, d’amour pour Erets Israël mais aussi de ténacité, il lance Hevron Height Winery, une cave à vin qui exporte aujourd’hui dans pas moins de 15 pays. Il nous raconte son parcours, ancré dans les profondeurs du sol de la ville sainte de ‘Hévron.

Michel Murciano, Chalom. Vous êtes installé à Kiryat Arba’ depuis 25 ans. Comment est née l’idée de créer une cave à vin à ‘Hévron, en plein dans les territoires ?

J’ai fait ma ‘Alyah en Israël en 2000, une année particulièrement difficile sur le plan sécuritaire. Le projet professionnel sur lequel je travaillais à cette époque avait été avorté suite aux événements. C’est alors que mon père, qui produisait déjà du vin au Maroc, m’a donné l’idée de me tourner vers ce secteur, m’encourageant à voir s’il y avait un avenir pour le vin ici. Après une rapide étude de marché, j’ai constaté qu’effectivement, l’intérêt des Israéliens pour le vin allait en grandissant. Avec des amis, nous avons commencé à penser un projet près de Lakhich, au mochav ‘Amatsia. Mais à Souccot de la même année, mon cousin qui vivait à Kiryat Arba’ m’a invité et m’a présenté le Rav Chlomo Benhamou, rabbin de Kiryat Gat et Roch Yéchiva de Or ‘Hévron, un géant de Torah. En entendant mon projet, tous deux m’ont immédiatement dit : “Viens plutôt renforcer la présence juive à ‘Hévron, fabrique du vin ici.” Pétri depuis tout petit par la confiance dans les Sages et très impressionné par la personnalité du Rav, j’ai suivi son conseil. C’est ainsi que nous avons modifié tous nos plans pour fonder, en plein chaos sécuritaire, notre cave à Kiryat Arba’. Aujourd’hui, avec le recul, je me rends compte de la folie de l’époque... mais aussi du mérite !

Implanter une cave à ‘Hévron n’était pas évident. Comment cela fonctionne-t-il concrètement ?

À la création de l’État, une loi stipulant que le sol appartient à l’État, sauf dans les villes, a été votée. Dans les Mochavim et Kibboutzim, on ne peut donc pas acheter de terre, seulement la louer. Les vignobles doivent passer par les agriculteurs titulaires de droits. Nous avons donc signé un accord avec eux pour planter nos vignes pendant 25 ans, ce qui comprend les trois premières années de ‘Orla et 3 cycles de Chémita. Eux exploitent les parcelles et de notre côté, nous nous engageons à acheter les raisins chaque année, sauf en année de Chémita.

Votre parcours a commencé dans un contexte sécuritaire très tendu. Comment cela s’est-il vécu sur le terrain ?

Comme dit, nos débuts ont coïncidé avec les pires moments de l’Intifada. Nous produisions du vin sous les balles, littéralement ! Cinq soldats étaient postés sur le toit de notre cave, et chaque jour en fin d’après-midi, les Arabes nous tiraient dessus. Pour couronner le tout, notre première vendange, en 2001, était une année de Chémita. Nous avons alors trouvé des vignobles appartenant à des non-Juifs, ce que Rav Ma’hfoud nous a autorisés à exploiter en tant que Yévoul Nokhri. Produire du vin dans ces conditions, c’était vraiment de la Messirout Néfech ! Mais nous étions pétris d’idéal. 

Justement, produire du vin en Israël implique de très nombreuses contraintes halakhiques. Comment cela se passe-t-il ?

Travailler la terre en Israël, c’est vraiment quelque chose de très fort. ‘Orla, Ma’asserot, Chémita… On vit avec ces Mitsvot au quotidien et celles-ci nous lient de manière indéfectible à la terre d’Israël. Concernant la Chémita, il faut savoir que les pires menaces mentionnées dans la Torah sont très souvent liées à son non-respect. Personnellement, la crainte de mal faire la Chémita est encore plus forte que l’envie de jouir des bénédictions qui en découlent. Mais il est certain que la Sim’ha que je ressens à pouvoir appliquer ces commandements est immense. Du côté de la Cacheroute, vu la diversité Baroukh Hachem des communautés, nous avons nous aussi cherché à nous adapter aux différents marchés en proposant plusieurs tampons de Cacheroute. Rav Ma’hfoud, OU, Badatz Manchester et Belz, il y en a vraiment pour tous les goûts ! Rav Teherani, spécialiste de la Cacheroute du vin pour le compte de Rav Ma’hfoud, supervise la majeure partie de notre production. Les différents prélèvements sont effectués sur place par les surveillants en Cacheroute, tout est parfaitement conforme à la Halakha.

Avec les Troumot Ouma’asserot, ça doit être plusieurs milliers de litres de vin qui sont jetés chaque année, non ?

Effectivement, ça n’est pas simple, mais nous espérons bientôt voir la reconstruction du Temple où alors tout ce vin sera apporté en offrande !

Vos cuvées emblématiques ?

Notre vin le plus vendu est le Isaac’s Ram. Mais notre porte-drapeau, c’est le Makhpéla, vieilli 24 mois en fûts de chêne, produit avec des raisins exclusivement de la région de ‘Hévron. Toute notre gamme est en fait liée à la Torah et à Béréchit — le bélier d’Its’hak, la grotte de Makhpéla, Elon Mamré… Nos vins racontent cette terre et ce que nos ancêtres y vécurent.

Avec le BDS qui s’attaque aux producteurs comme vous, comment voyez-vous l’avenir de votre domaine à ‘Hévron ?

Aujourd’hui nous exportons Baroukh Hachem vers 15 pays, y compris la Chine. À cause du mouvement BDS, deux de nos marques n’indiquent pas “’Hévron” pour éviter de perdre certains marchés — nous avons déjà perdu le Japon à cause de leurs actions. Côté structure, notre cave étant située dans la zone industrielle de Kiryat Arba’, elle est difficile d’accès. Nous sommes actuellement en train de construire de nouveaux locaux, plus proches de ‘Hévron et Kiryat Arba’, qui comprendront un centre de visites et de dégustations.

Un message pour la fin ? 

Je crois profondément que le vin de Judée porte en lui un message. Erets Israël est une Brakha, c’est cette terre qui répond en écho à ceux qui la travaillent avec amour.

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Dernière mise à jour, il y a 52 minutes