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Blog : Torah-BoxVivre dans l'aisance, qu'en pense la Torah ?Nos Sages considèrent aussi bien l’opulence que la pauvreté comme des sources d’épreuves. Car si le manque peut pousser l’homme à se révolter, l’abondance réveille parfois l’orgueil qui éloigne de D.ieu. Pourtant, la richesse peut devenir un puissant levier ; placée entre les mains du juste, elle permet de secourir et d’honorer le peuple d’Israël. Dans les discours de Torah, on a souvent l’habitude de vanter les acquis spirituels aux dépens de la richesse, car celle-ci risquerait de nous détourner du vrai but de la vie, qui est le ‘Olam Haba (le monde futur). Pourtant, dans la Torah, de nombreux personnages, dont nos Patriarches, possédaient beaucoup de biens ; de même des Sages de l’époque ancienne tels que Rabbi Yéhouda Hanassi, étaient immensément riches. Quel est le regard de la Torah sur la possession de richesses ? Y voit-elle une démarche légitime ou au contraire une recherche hautement problématique ? Ce qu’en dit la HalakhaAfin de cerner la question de la richesse sous tous ses angles, commençons par nous pencher sur la loi juive à proprement parler. Aucune source ne nous indique qu’il serait interdit de s’enrichir, à la seule condition que les moyens employés pour parvenir à ce but soient permis. C’est pourquoi on devra veiller très attentivement à l’interdiction de voler, tromper, prêter serment en vain, faire du commerce avec des aliments dont il n’est pas permis de tirer profit, transgresser les lois de Ribit (prêt avec intérêts), et évidemment au respect du Chabbath et des jours fériés, etc. Si ce souci est respecté, ce qui constitue déjà un programme bien chargé, il nous reste à nous intéresser à la dimension morale de la richesse. L’avantage de la richesseNos Sages considèrent l’opulence et la pauvreté comme sources d’épreuves. En effet, de la même façon que le manque de subsistance peut amener l’homme à se révolter, l’acquisition de nombreux biens est à même de réveiller l’orgueil qui nous détourne de D.ieu. De plus, il est enseigné dans les Pirké Avot (4, 10) : "Efforce-toi de réduire tes occupations (de commerce) afin de pouvoir t’investir dans l’étude de la Torah", "Plus on possède de biens, plus on augmente ses soucis ; plus on étudie la Torah, plus on allonge sa vie." (ibid. 2, 7) D’un autre côté, la richesse peut constituer un moyen de prodiguer du bien. En effet, un riche peut, grâce à son argent et son pouvoir, aider ses frères financièrement et politiquement, car il est un personnage respectable et influent. On relèvera dans l’histoire juive le cas du philanthrope Moses Montefiore qui, durant toute sa vie, aida les communautés juives, notamment celles résidant en Erets Israël. Inutile de préciser qu’en termes de Tsédaka, le riche peut énormément soulager les indigents dans leur souci de subsistance. En réalité, la richesse en soi n’est pas un problème, et tout dépend de ce que l’on en fait. Grâce à cet avantage on peut aider son prochain, mais aussi, à l’inverse, fermer son cœur et s’éloigner de nos devoirs envers lui. Pas de chance…Le Talmud rapporte que la richesse ne dépend pas du choix du métier, ni même des capacités, mais essentiellement du Mazal (Mo’ed Katan 28a). Nos Sages rapportent qu’un grand maître du Talmud accordait de l’honneur aux personnes fortunées, car l’Éternel les a Lui-même honorées en leur octroyant réussite dans leurs affaires. On raconte aussi que le grand commentateur Ibn ‘Ezra était très pauvre et faisait dépendre sa situation de sa destinée, conscient que, quelle que soit son activité, il resterait indigent. Le ‘Hafets ‘Haïm allait même plus loin, et jugeait avec indulgence les paresseux qui travaillaient peu et avaient des difficultés à subvenir à leurs besoins : "D.ieu a décidé que leur destin est de vivre pauvrement, c’est pourquoi Il a insufflé dans leur caractère une tendance à la paresse." Malgré tout, nous avons l’obligation de nous conduire selon les règles de Dérekh Erets, et de nous affairer afin d’assurer notre subsistance. Dans le même esprit, un père se doit d’apprendre à son fils un métier (Kiddouchin 29a), afin qu’il n’en vienne pas à voler. La voie de nos pèresAinsi, il est certain que nos Patriarches avaient bien d’autres aspirations que de devenir riches. D’ailleurs, Ya’akov Avinou s’est marié alors qu’il ne possédait pas le moindre bien et dut travailler sept ans chez Lavan afin de pouvoir épouser sa fille. Ce n’est que bien plus tard qu’il verra la bénédiction dans son labeur. L’Éternel, dans Sa Sagesse, a donné à nos Patriarches la prospérité, de même qu’Il leur a aussi octroyé force, intelligence et prestance, car ceux qui donneront naissance au peuple élu se devaient d’être des personnages respectables et majestueux. En ce qui concerne Rabbi Yéhouda Hanassi, comme son nom l’indique, il était un prince : il dirigeait le peuple d’Israël et le représentait auprès des nations. Ce titre honorifique lui revenait par héritage puisqu’il descendait d’une famille de princes qui, de génération en génération, se voyaient attribuer cette fonction. C’est pourquoi ces grands personnages étaient fortunés car c’est pour l’honneur d’Israël que leurs dirigeants vivent avec noblesse. Dans le même esprit, nos Sages nous rapportent que si le Cohen Gadol était pauvre, ses frères se chargeaient de l’enrichir afin qu’il soit une personne respectable, car il représente la plus haute fonction dans le service du Temple. Cette attitude, qui tient sa source de la Torah, sera reprise tout au long de l’Histoire et se perpétue même à notre époque, où certains grands Admourim vivent dans de vastes demeures et se déplacent dans des voitures de grand luxe, financées par leurs disciples qui tiennent à honorer leurs dirigeants spirituels. Le Talmud rapporte qu’avant sa mort, Rabbi Yéhouda leva ses mains vers le ciel, témoignant que malgré sa richesse, il n’avait jamais profité de ce monde ; en réalité, le luxe dans lequel il vivait n’était nécessaire que pour l’honneur du peuple d’Israël et non pour le sien. C’est dans cet esprit qu’il faut juger ce même phénomène chez certains des dirigeants spirituels actuels. Des bouleversements cosmiquesPour conclure, rapportons ce récit du Talmud (Ta’anit 25a) qui décrit le cas d’un grand Sage qui souffrait du manque de subsistance. Une fois, dans un rêve, il se retrouva devant D.ieu et Lui demanda de lui accorder une meilleure Parnassa, ce à quoi l’Éternel répondit : "Veux-tu que Je bouleverse toute la Création pour cela ?!" Dans cette réponse se trouve la clé qui permet de saisir un tant soit peu les desseins de D.ieu : toute l’humanité avec toutes ses composantes participe à un énorme édifice d’une grande complexité qui permet de faire progresser le monde. Parfois, pour changer le destin d’un individu, il est nécessaire de tout remanier ! La sagesse, c’est d’accepter avec humilité son lot, sachant que nous sommes entre de bonnes mains, et parallèlement se tourner vers le Ciel en Lui demandant ce qui semble être bien pour notre intérêt. Ajouter votre commentaire !
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