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Blog : Torah-Box

Comment retrouver l'estime de soi quand on se sent rejeté et dévalorisé ?

Question : “Je me sens profondément rejeté. Cela se manifeste au sein de ma famille ou dans mon environnement social. J’ai le sentiment de valoir moins que les autres. Je pense que tout le monde réussit mieux que moi, que beaucoup sont appréciés et accueillis, alors que moi, on me repousse toujours. J’ai grandi avec ce sentiment de rejet, je le ressens constamment ; parfois cela se traduit par des paroles, parfois par des actes. Comment puis-je renforcer mon estime de moi ? Le changement doit-il venir de moi-même ou des autres ? Et, plus largement, comment dois-je aborder cette question ?”

Réponse du rav Boyer :

Dans la Paracha de Vayichla'h, nous lisons le récit de la rencontre entre Ya'akov Avinou et son frère 'Essav, ainsi que toutes les préparations que Ya'akov entreprit pour se préparer à cette épreuve. Il est écrit : “Ya'akov eut très peur et fut angoissé. Il divisa le peuple qui était avec lui, ainsi que le petit et le gros bétail et les chameaux, en deux camps. Il dit : ‘Si 'Essav attaque un camp et le frappe, le camp qui restera pourra s’enfuir.’” (Béréchit 32, 8-9)

Le “Sifté ‘Hakhamim” commente : “Et le camp qui restera pourra s’enfuir — c’est-à-dire que s’il y a combat avec le premier camp, le second aura alors le temps de fuir et de sauver sa vie.” Autrement dit, en cas d’attaque sur le premier camp, ceux du second camp, situés plus en arrière, pourraient s’échapper et survivre. La Torah précise ensuite l’ordre dans lequel Ya'akov plaça sa famille : “Ya'akov leva les yeux et vit qu’'Essav arrivait avec quatre cents hommes. Il plaça alors les servantes et leurs enfants les premiers, Léa et ses enfants après eux, et Ra’hel et Yossef les derniers.” Rachi ajoute à ce sujet : “A’haron a’haron ‘haviv — le dernier est le plus cher.” Autrement dit, Ya'akov plaça Ra’hel et Yossef à la fin, non pas pour les exposer, mais par affection et protection particulières, selon le principe : “Celui que l’on place à la fin est celui qu’on chérit le plus.”

Ya'akov plaça donc ses épouses et les enfants qu’il chérissait le plus à l’arrière, afin que, si une guerre éclatait, ils aient le temps de fuir et de se sauver. Mais cela paraît étonnant et incompréhensible. Est-il concevable que Ya'akov, notre père, ait abandonné les servantes et leurs enfants pour sauver uniquement les enfants de Ra’hel et Léa ?  Peut-on imaginer qu’un homme tel que le plus illustre des Patriarches agisse ainsi ? 

J’ai entendu du Rav de Re’hassim, le Rav Sonnenfeld ??????, que cette explication-là — celle qui consiste à comprendre le verset littéralement — est une explication qu’il est interdit de dire. Le sens véritable est tout autre. La Torah nous raconte que les trois matriarches étaient stériles. Sarah notre mère dut attendre jusqu’à l’âge de quatre-vingt-dix ans, Rivka notre mère attendit vingt ans, et Ra’hel notre mère fut elle aussi stérile. Les Sages expliquent que la raison en est que le Saint béni soit-Il désire les prières des justes. En revanche, Léa notre mère fut exaucée immédiatement. Comment comprendre cela ?

Dans la Paracha de Vayetsé, nous trouvons l’explication : “Hachem vit que Léa était haïe, alors Il ouvrit son sein, tandis que Ra’hel était stérile.” Et lorsque Léa donna naissance à Chim’on, elle dit : “Car Hachem a entendu que je suis haïe.” Lorsqu’une personne a le sentiment d’être haïe, elle ressent en réalité qu’elle est rejetée et non désirée. 

Quand quelqu’un se sent rejeté, deux chemins s’offrent à lui…

Le premier consiste à perdre complètement l’estime de soi, à se sentir misérable, à se plaindre de son entourage et à effectuer toutes sortes d’actes pour prouver qu’il vaut quelque chose, qu’il n’est pas si pitoyable. Mais en général, ces attitudes provoquent l’effet inverse : elles éloignent encore davantage les autres de lui.

La seconde possibilité, c’est que la personne, à partir même de ce sentiment de rejet et d’humiliation, se tourne vers le Saint béni soit-Il : “Du fond des abîmes je T’appelle, Hachem” (Psaume 130, 1). Elle sait qu’aux yeux de D.ieu, elle n’est jamais haïe, mais toujours aimée et voulue. Et alors s’accomplit en elle le verset : “Pour ranimer l’esprit des humbles et faire revivre le cœur des opprimés” (Isaïe 57, 15), “Hachem est proche des cœurs brisés, Il sauve ceux dont l’esprit est abattu” (Psaume 34, 19). Cet homme-là ne s’en prend pas à son entourage, il ne cherche pas à accuser ni à se plaindre. Au contraire — il prend sa petitesse, son sentiment d’être haï, et avec cela, il se tourne vers le Saint béni soit-Il. Et alors, il mérite une grande réussite et une aide divine particulière.

C’est exactement ce qui arriva à Léa : elle se sentait “haïe”, et avec ce sentiment, elle se tourna vers D.ieu — et c’est pourquoi elle fut exaucée. Il en alla de même pour les fils des servantes, comme le rapportent nos Sages : les autres tribus les méprisaient, tandis que Yossef les rapprochait. Eux aussi ressentaient une forme de rejet et d’infériorité face aux enfants des épouses principales. Ya'akov notre père connaissait bien le ressenti de ses fils, et il comprenait que, précisément grâce à cela, ils bénéficiaient d’une plus grande aide céleste. 

Ainsi, il est clair que le fait de les avoir placés les premiers devant 'Essav n’avait rien d’un sacrifice ou d’un calcul cruel, comme s’il s’était servi d’eux comme d’un “bouclier humain” pour protéger les enfants des épouses principales. Non — c’est parce qu’ils avaient plus de “Siata Dichmaya”, plus de force spirituelle pour affronter 'Essav et le vaincre. 

Les écrits saints révèlent un secret encore plus profond : Léa notre mère mérita que sortent d’elle trois couronnes : la couronne de la royauté (avec Yéhouda), la couronne de la prêtrise (avec Lévi), et la couronne de la Torah (avec Issakhar). Selon le sens simple, on explique qu’elle mérita ces couronnes parce qu’elle était haïe. Mais en vérité, c’est l’inverse : ce n’est pas parce qu’elle était haïe qu’elle mérita ces grandeurs, mais parce que sa mission dans ce monde était d’apporter la majorité du peuple d’Israël au monde, ainsi que ces trois couronnes fondamentales. Et c’est justement cette mission si élevée qui suscita la jalousie autour d’elle — au point qu’elle se sentit haïe.

Il arrive parfois qu’un être humain soit chargé d’apporter quelque chose de grand dans le monde, et c’est précisément pour cela que les forces du mal cherchent à le combattre et à l’arrêter. Alors, il en vient à ressentir le rejet, la haine ou l’humiliation — mais en vérité, tout cela indique qu’il porte en lui une mission immense. Le Saint béni soit-Il se sert de cet état où la personne se sent haïe en ce sens que lorsque l’homme se sent rejeté, la Présence divine repose alors sur lui, et les forces du mal s’éloignent de lui. C’est exactement ce qui s’est passé avec Léa. Elle n’a pas mérité ce qu’elle a obtenu parce qu’elle était haïe, mais au contraire — elle fut “haïe” à cause de ce qu’elle avait mérité. 

Ya'akov notre père comprit que si les fils des servantes ressentaient un rejet, cela avait forcément un sens. Le Saint béni soit-Il n’avait pas fait cela sans raison. Il comprit qu’ils possédaient des capacités supérieures aux autres et que c’était précisément eux qui avaient la force de protéger tout le monde. Et de ce fait, 'Essav ne put rien contre eux. 

Là, réside aussi la réponse pour celui qui se sent rejeté et elle se divise en deux parties :

1. D’abord, il doit savoir que plutôt que de se tourner vers son entourage avec des reproches, il doit prendre ce sentiment de rejet et le tourner vers le Saint béni soit-Il. Il doit être convaincu qu’Hachem l’écoutera, car “Hachem est proche des cœurs brisés.” Grâce à cela, la personne qui se sent rejetée peut connaître une grande réussite dans la vie et parvenir à des accomplissements encore plus grands que ceux qui paraissent plus doués ou plus appréciés. Il ne faut pas se briser, ne pas céder à la colère, aux disputes, à la jalousie ou à la haine, qui sont, bien sûr, contraires à la voie de la Torah.

2. Ensuite, il faut comprendre que le sentiment d’échec qu’il éprouve ne provient pas réellement de sa sensation d’être rejeté ou haï. Au contraire — s’il ressent cela, c’est parce qu’en vérité, quelque chose de grand doit sortir de lui, plus grand que chez les autres. Et c’est ce qu’a dit Iyov (Job 8, 7) : “Ta condition première sera modeste, mais ton avenir sera extrêmement florissant.”

Lorsqu’une personne comprend cela et qu’elle agit en conséquence, elle verra avec l’aide du Ciel s’accomplir le verset : “Celui qui garde le figuier en mangera le fruit” (Proverbes 27, 18). Et à la fin, il apparaîtra clairement que c’est justement sa réussite future qui aura été la véritable cause du sentiment de rejet qu’il éprouvait au départ…

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Dernière mise à jour, il y a 26 minutes