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Blog : Torah-Box

Tradition et modernisme : lumière ou obscurité ?

Le Talmud rapporte que le jour où l’on a fini de traduire le Tanakh en grec, ce fut un jour d’obscurité. C’était le 8 Tévet, une des raisons du jeûne du 10 Tévet. Pourquoi cette obscurité ? Que signifie cette traduction des Septantes en grec ? La base de cette traduction est l’invitation par Ptolémée, roi en Égypte, d’enlever sa sainteté au texte sacré, et de faire de la Torah une œuvre littéraire, sans caractère sacré. C’est cette intention qui a obscurci le monde. 

Au-delà du problème de la traduction, il faut analyser le sens de cette confrontation entre le « positif » et le « négatif », entre la lumière et l’obscurité. La philosophie grecque, appelée « lumière » dans la culture générale, devient, pour le Talmud, signe d’obscurité. Le combat entre le jour et la nuit devient l’image de cette confrontation et le fondement absolu de l’organisation du monde. Seul le négatif donne sa valeur au positif, autrement le positif serait neutre et donc, sans valeur. 

Le problème qui se pose alors est de découvrir le positif et le négatif, selon les critères de la société. Ce qui est lumière d’un côté est obscurité de l’autre, et le contraire est vrai : ce qui est obscurité d’un côté est lumière de l’autre côté. Pour le monde moderne, la lumière est le progrès de l’humanité, scientifique, technologique, alors que la religion est l’obscurité ; l’observance est moyenâgeuse, elle reflète un passé mythologique inventé par les hommes. La culture occidentale est basée sur ce principe : la lumière, c’est l’indépendance d’esprit, le refus du traditionnel. Le 18ème siècle des philosophes est défini comme le Siècle des Lumières. La Haskala, pour les Juifs, fut le reflet de cette « lumière » avec Mendelssohn et la réforme de la Torah. Pour cette perspective, la Torah appartient à un passé révolu ! C’est, selon eux, la vraie lumière de l’intelligence (Haskala veut dire « intelligence » !). Ici se trouve, pour eux, le positif, et l’ancien est le négatif. C’est la base de toute la culture occidentale : le triomphe de l’hellénisme, avec le sentiment que l’on peut « tout faire ». C’était aussi la perspective de Babel : rivaliser avec le Créateur. Ici, on refuse la tradition, on nie l’Autorité, on refuse de se référer à une transcendance. C’est ici la « lumière » matérialiste. 

Pour le peuple juif, pour l’observant, cette « lumière » est, en fait, une obscurité. C’est pour cette raison que le monde s’est couvert de ténèbres le jour de la traduction en grec du Tanakh. La lumière, c’est la Révélation du Sinaï, ce sont les paroles des prophètes, ce sont les discussions entre les Hazal dans le Talmud, c’est la référence au Choul’han 'Aroukh. La tradition est le véritable véhicule de la spiritualité. "Pourquoi préférer cette lumière ?" est donc une question essentielle dans un monde matérialisé à l’excès. Le modernisme est séduisant, comme les idoles du paganisme. Cette séduction du confort, des avantages matériels, est la « lueur » apparente, qui détourne de l’observance des Mitsvot. À cette séduction superficielle, la Torah apporte une réponse qui est la vraie lumière qui doit éclairer l’univers : le refus du matérialisme n’est pas le refus du modernisme. Il ne s’agit pas de dénoncer les avancées de la science, les progrès de la technologie, mais il faut connaître les limites de cette séduction : la liberté morale peut amener à tous les excès.

Ici, il faut souligner qu’il ne s’agit pas, dans l’analyse précédente, d’une comparaison entre la « lumière » grecque et la lumière de la Torah. Le but, ici, est de dénoncer les dangers, plus évidents que jamais en cette époque sophistiquée, dangers de l’éclairage artificiel que le progrès allume. L’obscurité, c’est de n’avoir aucune référence, aucune relation à la transcendance. Notre époque est obscure, car l’on ne reconnaît pas la vraie lumière. Plus que jamais, l’objet remplace l’homme. La machine règle le monde. Il ne s’agit plus seulement de télévision, mais chacun peut voir dans son téléphone privé les images les plus séduisantes. On ne vit pas aujourd’hui sans un petit ordinateur qui nous accompagne. Est-ce cela la lumière ? Certes, il y a des avantages : l’ordinateur permet d’écrire des « Divré Torah ». L’imprimerie avait produit la même révolution, mais ce qui est dangereux, c’est d’être soumis à des éléments qui veulent guider la vie des hommes. L’obscurité, c’est de donner à ces forces une valeur, c’est de ne plus pouvoir vivre sans un ordinateur dans la poche. C’est pratique, mais est-ce cela la lumière ? 

Ici, apparaît le vrai but de modernisme : transformer l’humanité. La lumière réelle, c’est une foi en un Maître de la nature Qui a créé et continue à diriger l’Histoire. La fausse lumière, c’est ce que le serpent a dit à ‘Hava : « C’est agréable ». Le mot hébreu employé est « Ne’hmad » (souhaitable). Le développement technologique inouï de notre époque peut être agréable et nous attirer. Mais ce n’est pas l’éclat de la vérité. La traduction des textes sacrés est utile quand il s’agit d’éclairer vraiment, de répandre la lumière divine dans l’univers. Mais si la traduction a un but profane – comme celui de prouver que la Torah est un texte littéraire ou historique – alors la traduction est une obscurité, pas une lumière. Ptolémée, dans l’Antiquité, Mendelssohn aujourd’hui, avaient le même but négatif dans la traduction : retirer la sainteté des lettres sacrées. S’il s’agit de mieux faire connaître la parole divine, alors c’est non seulement « positif », c’est utile et même souvent nécessaire.

Pour conclure, le débat est toujours entre le positif et le négatif. Cela dépend du but. Il n’est pas dans notre propos de proposer une nouvelle comparaison entre « Rome » et « Jérusalem » (but d’un livre du philosophe français Ernest Renan, au 19ème siècle), entre l’hellénisme et l’hébraïsme. Notre propos est de faire connaître à une époque déboussolée que la lumière n’est pas dans le modernisme, dans la tentation de la jouissance (comme l’a fait ‘Hava, la femme d’Adam Harichon). 

La réelle « lumière » est celle de la TRADITION, qui doit nous éclairer aujourd’hui comme hier. Elle nous permet de reconnaître qu’il y a un PHARE qui illumine le présent, et annonce l’avenir, si nous ne voulons pas être vaincus par une obscurité qui n’éclaire qu’artificiellement. « OUVRONS LES YEUX » pour voir où est la vraie lumière...

 

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Dernière mise à jour, il y a 14 minutes