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Blog : CultureJuiveLes tribulations d'un juif au XXème siècle
Il ne suffit pas de jeter sa Bible au feu quand on a 12 ans pour se débarrasser du Très-Haut. Comme disait saint Augustin, Dieu fuit ceux qui le cherchent et cherche ceux qui le fuient' Sacha, le narrateur de Deux Testaments, né en 1929 à Paris dans une famille fraîchement arrivée de Pologne, va en faire l'expérience, l'expérience d'une vie. La sienne commence à cette époque étrange où des Juifs qui avaient fui l'Europe de l'Est - les pogroms mais aussi la tutelle des rabbins - sont rattrapés par ce à quoi ils voulaient échapper. Après qu'il a renvoyé Dieu et la Torah au grenier des vieilleries juives, Sacha cherche sa voie entre deux figures. Il y a son père, assidu à la synagogue par respect pour la tradition mais aussi pour ne pas attirer les foudres du Tout-Puissant sur ses affaires prospères. Et son jeune oncle, Max, communiste, qui ne croit ni à Dieu ni à son peuple, seulement en l'homme et en la révolution armée. Lorsque les Allemands arrivent, le premier va se cacher avec sa famille à Montauban. Le second entre en guerre comme un poisson dans l'eau, s'engage dansla Résistance. Pour le père de Sacha, lavie est la valeur suprême et le devoir de survivre autorise bien des petites lâchetés. Pour son oncle, la fin justifie les moyens, et le combat pour la justice toutes les méthodes. Assoiffé de justice, Sacha ne se résout pas à ces compromissions. Clins d'?il du Créateur Après guerre, tandis qu'il se fraye tant bien que mal un chemin dans le chaos existentiel, son Créateur ne cesse de lui adresser des clins d'?il. Il met sur sa route des croyants de l'Ancienne et de la Nouvelle Alliance , hommes et femmes de bien : des saints à leur manière, pas forcément conformes aux canons ecclésiastiques ni aux normes psychiatriques'Il y a peut-être une morale à ce roman de Serge Filippini où l'on voit, à travers les mésaventures de Sacha, qu'il ne suffit pas de se fier à sa conscience pour agir justement : les gens normaux, qui se croient assez raisonnables pour se conduire sans guide et à leur guise, sont peut-être moins sages que les « fous » qui placent la loi au-dessus de leur volonté. Ce n'est que lorsqu'il comprend cela que Sacha trouve la paix. Il a alors plus de soixante-dix ans. Dieu est coriace. (source : Le Figaro) Serge Filippini - Ce roman initiatique retrace la vie d'un Juif qui traverse le XXe siècle en refusant de se soumettre à la Torah. | Membre Juif.org
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