|
Blog : PhilosémitismeIsraël 1969, Jorge Luis BorgesIl y a déjà 40 ans: Israël 1969 Jérusalem, au bord des eaux de Babylone Je redoutais que ne guettât Israël avec une douceur insidieuse la nostalgie que les diasporas séculaires accumulèrent comme un triste trésor dans les villes de l'infidèle, dans les juiveries, au couchant de la steppe, le long des rêves, la nostalgie de ceux-là qui te désirèrent, Jérusalem, au bord des eaux de Babylone. Étais-tu autre chose, Israël, que cette nostalgie, que cette volonté de sauver parmi les inconstantes formes du temps ton vieux livre magique, tes liturgies, ta solitude avec Dieu ? Non pas. La plus ancienne des nations est aussi la plus jeune. Tu n'as pas tenté les hommes par les jardins ni par l'or fastidieux mais par la rigueur, terre dernière. Israël leur a dit sans paroles: Tu oublieras qui tu es. Tu oublieras l'autre laissé là-bas. Tu oublieras qui tu étais dans les pays qui te donnèrent leurs soirs et leurs matins et qui n'auront pas ta nostalgie. Tu oublieras la langue de tes pères et tu apprendras la langue du Paradis. Tu seras un Israélien, tu seras un soldat. Tu prendras des bourbiers pour asseoir ta patrie, des déserts pour l'élever. Tu seras aidé par ton frère dont tu n'as jamais vu le visage. Nous ne te promettons qu'une chose: ton poste dans la bataille. Éloge de l'ombre, dans L'or des tigres, Jorge Luis Borges, NRF, Gallimard, 1976 Traduction et mise en vers par Nestor Ibarra Jorge Luis Borges (1899-1986), écrivain et poète argentin Israel 1969 . Temí que en Israel acecharíacon dulzura insidios ala nostalgia que las diásporas seculares acumularon como un triste tesoro en las ciudades del infiel, en las juderías, en los ocasos de la estepa, en los sueños, la nostalgia de aquellos que te anhelaron, Jerusalén, junto a las aguas de Babilonia, ¿Qué otra cosa eras, Israel, sino esa nostalgia, sino esa voluntad de salvar, entre las inconstantes formas del tiempo, tu viejo libro mágico, tus liturgias, tu soledad con Dios' No así. La más antigua de las naciones es también la más joven. No has tentado a los nombres con jardines, con el oro y su tediosino con el rigor, tierra última. Israel les ha dicho sin palabras: olvidarás quién eres. Olvidarás al otro que dejaste. Olvidarás quién fuiste en las tierras que te dieron sus tardes y sus mañanas y a las que no darás tu nostalgia. Olvidarás la lengua de tus padres y aprenderás la lengua del Paraíso. Serás un israelí, serás un soldado. Edificarás la patria con ciénagas: la levantarás con desiertos. Trabajará contigo tu hermano, cuya cara no has visto nunca. Una sola cosa te prometemos: tu puesto en la batalla. Jorge Luis Borges (1899- 1986), escritor argentino | Membre Juif.org
Il y a 24 minutes - Kountrass
Il y a 53 minutes - Juif.org
18 Mai 2025 - Le Figaro
16 Mai 2025 - Le Figaro
14 Mai 2025 - Le Monde diplomatique
18 Mai 2025 par Claude_107
18 Mai 2025 par Claude_107
17 Mai 2025 par Jcl
14 Mai 2025 par Claude_107
13 Mai 2025 par Blaise_001
14 Mai 2025 - Torah-Box
14 Mai 2025 - Torah-Box
4 Mai 2025 - Le Monde Libre
4 Mai 2025 - Identité Juive .com
28 Juillet 2014
27 Juillet 2014
27 Juillet 2014
27 Juillet 2014
21 Juillet 2014
|
Dernière mise à jour, il y a 57 minutes