Blog : Riposte Sefarade

La communauté juive du Venezuela fait face à une vague d'antisémitisme sans précédent. La grande synagogue de la capitale Caracas a été profanée vendredi, quelques jours après un appel au boycott de magasins juifs. Quinze individus ont fait irruption dans la synagogue où ils ont sérieusement endommagé l'arche sainte, des livres de prières ainsi que plusieurs pièces du bâtiment avant de souiller les murs avec des slogans antisémites tels que ?Dehors les Juifs!?. Le président du Venezuela, Hugo Chavez, s'est contenté ce dimanche de condamner mollement cette attaque avant d'en rejeter la responsabilité sur'ses opposants politiques.

Cette déclaration est loin de rassurer les dirigeants juifs locaux, qui considèrent que cette agression était dirigée contre l'ensemble de la communauté juive du pays, qui compte près de 25 000 personnes. ?Les actes antisémites perpétrés au Venezuela sont légitimés par le gouvernement et les médias', avait déjà dénoncé fin janvier le président de la communauté Abraham Lévy Ben Shimol, au cours de son discours devant l'Assemblée du Congrès juif mondial à Jérusalem.

Pour l'ambassadeur israélien Shlomo Cohen, expulsé du Venezuela suite à l'offensive de Tsahal à Gaza, ?il est évident que le régime d'Hugo Chavez a engendré les conditions propices à l'antisémitisme en employant un ton antisémite dans le cadre de ses condamnations contre Israël'. Le président vénézuélien n'a effectivement pas hésité à qualifier publiquement de ?génocide' les opérations militaires contre les terroristes du Hamas.

Mais l'opération ?Plomb durci' n'était finalement que le prétexte d'Hugo Chavez pour rompre ses relations diplomatiques avec Israël. Cela fait en effet plusieurs années que le président vénézuélien entretient des relations très étroites avec l'Iran, dont le président Ahmadinejad prône l'élimination pure et simple de l'Etat d'Israël' L'avenir de la communauté juive au Venezuela semble aujourd'hui plus sombre que jamais: le Parlement s'apprête à adopter une nouvelle loi destinée à permettre au président Chavez de rester à son poste bien au-delà de l'année 2013?

par David Geller
arouts sheva