Blog : Techouva

C'est fini. La "hitnatkouth", littéralement la "déconnexion". L'évacuation, le démantèlement, le retrait, appelez ça comme vous voudrez. Sa-Nour et H'omesh ont été évacuées.

On s'efforce d'avancer, maintenant. Passée la gueule de bois, il faut panser les blessures et se pencher sérieusement sur la déchirure qui ne cesse de croître au sein même de l'armée, donc du peuple.

Mûs par le désespoir ou pas, on a assisté à quelques actes inacceptables qu'on espère ne pas revoir. Hier en allant à un entretien à Tel-Aviv, assis dans le bus, je regardais mi-admiratif, mi incrédule la jeune fille qui, contre vents et marées, continuait à distribuer ses rubans oranges au feu rouge à côté des tours Azrieli.

Résistance opiniâtre, désespérée ...

Et la vie continue, avec ses engueulades entre voisins sur la façon d'arroser le gazon devant l'immeuble, la population délirante de chats dans le quartier, le coiffeur assis devant sa boutique avec l'épicier d'à côté pris dans un débat passionné sur le talent de tel ou tel joueur du Maccabi Tel-Aviv, les chauffeurs de taxi qui lézardent au soleil et tentant de se renvoyer maladroitement les clients les uns aux autres (un jour quelqu'un me devra la vérité à ce sujet : comment diable gagnent-ils de l'argent ???), les enfants qui gazouillent gaiement à la crèche du bout de la rue, ignorant encore la bêtise de leurs aînés ... La chaleur et l'humidité qui poussent à limiter les trajets au strict minimum et à rester sagement près d'un mazgane (climatiseur).

Les touristes ont été particulièrement nombreux cette année, principalement de France et des USA. Nombre d'entre eux se renseignent l'air de rien pour s'installer ici, grâce à D.ieu. Déjà une cousine qui est arrivée cette année, et à la rentrée, si D.ieu veut, les enfants d'amis de la famille viendront à leur tour, préparant le terrain pour leurs parents.

Malgré tout, je ne renoncerai pas à vivre ici pour tout l'or du monde. Ce matin, le Techouva JukeBox joue pour vous : The Doors, people are strange.