Blog : Lessakele

Amos Oz dit quelque part que dans les années 30 du siècle dernier, les seuls Européens, dans une Europe en proie aux nationalismes ( allemand, polonais, roumain, hongrois, etc. ) étaient les Juifs.

Ayant largement détruit les communautés juives européennes, Allemands, Français et autres se mirent en tête de " faire l'Europe " . En d'autres termes, le moment européen n'a pu advenir en Europe que lorsque celle-ci s'est retrouvée largement " Judenrein " . ( cf. Jean-Claude Milner ).

Mais ça ne suffit pas à l'Europe. Elle veut encore, pour achever d'exorciser ce fantôme qui la hante ( " le Juif " ), pour effacer cette tache de sang qui préside, quoique dans la méconnaissance et la dénégation, à sa propre naissance, éliminer ce qui, du judaïsme européen, a survécu en prenant la forme d'un Etat, Israël.

C'est en quoi il n'est en rien contradictoire, en effet, que l'antisémitisme et l'antisionisme progressent d'un même pas. Mais l'Europe, telle lady Macbeth, a beau frotter ... : la tache sanglante n'est pas près de disparaître.

Alors, les Israéliens, là-dedans, quel impossible chimère poursuivent-ils ? - Une Europe qui, de toute façon, n'existe plus que dans la littérature. Car l'Europe d'aujourd'hui, et plus encore celle de demain, n'a et n'aura pas grand-chose à voir avec le rêve et la nostalgie ... : les cafés littéraires, les quais de la Seine, le Prater ... L'Europe qui se profile, à horizon d'une génération ( cf. Bernard Lewis ), est une Europe islamisée

Hilda : à condition que les islamistes devenus les maîtres ne fassent pas, avec les musées et les monuments de l'Europe, symboles, à leurs yeux, d'une époque de jahiliya, ce que les talibans ont fait avec les bouddhas de Bamiyan ...