Blog : Riposte Nesher

Cécile aurait pu voter pour la première fois de sa vie lors des élections européennes du 7 juin. A cette date, cette jeune lycéenne de Levallois-Perret aurait eu 18 ans. Sa vie a été fauchée, le 22 février dernier au Caire, alors qu'elle participait à un voyage en Egypte avec ses camarades.

Assise sur le banc auprès duquel avait été posée une charge d'explosif C4, Cécile mordait dans un sandwich, son dernier repas, lorsqu'elle a perdu la vie, sans souffrir. Victime du terrorisme aveugle ? Pas si sûr. Dès le 25 février, France-Soir révélait, dans la foulée du Canard enchaîné, que la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure, les services secrets français) avait adressé une note à Paris indiquant que le groupe de lycéens avait été suivi et donc délibérément visé par cet acte terroriste.

Terroristes ou pauvres bougres
« Faux », rétorquaient alors de concert le ministère des Affaires étrangères et les autorités égyptiennes. Pour ces dernières, il s'agissait de l'« acte isolé » de trois de leurs ressortissants en colère contre le gouvernement du pays. Soit. Mais pas très convaincant tout de même' Les trois hommes ont d'ailleurs été libérés faute de charges suffisantes retenues à leur encontre. Coup de théâtre lundi !

Le ministre égyptien des Affaires juridiques, Moufid Chehab, a indiqué que les véritables auteurs de l'attentat avaient été appréhendés. Sa déclaration est à savourer (et à lire entre les lignes) : les terroristes, désormais sous les verrous, constituaient « une cellule comprenant des éléments égyptiens et de nationalités diverses ». Décryptage : l'acte n'était donc pas « isolé ». Et les trois pauvres bougres arrêtés à l'origine n'y seraient pour rien.

Le spectre du Hezbollah
L'annonce officielle du ministre égyptien fait planer le spectre du Hezbollah. En effet, la présence de coupables présumés « de nationalités diverses » pourrait signer un attentat dirigé contre les intérêts occidentaux par une des mouvances de l'hydre islamiste. En creux et à demi-mot, c'est ce que confiait hier à France-Soir un officiel égyptien : « Nous travaillons sur deux hypothèses. Soit l'acte terroriste a été perpétré par un groupe nouveau, inconnu et amateur, soit il l'a été par une branche du Hezbollah. » Si cette dernière assertion se révélait exacte, il s'agirait du premier acte sanglant commis sur le sol égyptien par le mouvement chiite implanté au Liban.


Français en première ligne
L'information est capitale. Et elle prend tout son sens à la lumière de la note rédigée fin février par les services spéciaux tricolores. Les correspondants de la DGSE au Caire auraient en effet indiqué que les ressortissants français avaient délibérément été pris pour cible pour châtier Paris qui avait fourni une « aide militaire » à Israël durant la guerre du Liban fin 2006. A l'époque, Tsahal, l'armée israélienne, avait vainement tenté de mettre à bas le mouvement chiite enkysté au Liban.

La France avait dépêché notamment un navire de guerre au large des côtes du pays. Deuxième II : la France a encore participé, avec des moyens maritimes, à la Finul II, la force des Nations unies déployée au Liban après la guerre. Enfin, Paris serait accusé, toujours par les islamistes, d'avoir clairement soutenu Israël lors de l'opération menée dans la bande de Gaza en décembre dernier.

Pis, l'attitude française serait empreinte d'une circonstance aggravante : Nicolas Sarkozy et son homologue égyptien Hosni Moubarak ont concocté, de concert, un plan de sortie de crise pour mettre fin aux hostilités à Gaza. Les tirs de roquettes contre l'Etat hébreu et le comportement criminel du Hamas, qui a fait main basse sur Gaza, y étaient clairement dénoncés.

Est-ce cela, tout cela, que l'innocente Cécile a payé de sa vie ? L'Egypte, en tout cas, « démocratie relative » pour reprendre la qualification d'un de ses diplomates, est fermement décidée à éradiquer le cancer islamo-terroriste. Début mai, 49 activistes ont été arrêtés dans le pays.
Read Full Post >>