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Blog : Carnets d'actualitéEN ATTENDANT LE 4 JUIN
Le monde, au moins en partie, est dans l'attente de plusieurs échéances qui vont survenir au début de ce mois de juin. Par ordre d'importance, qui ne respecte pas forcément la chronologie, il y a le discours que doit prononcer Barack Obama au Caire le 4 juin, les élections iraniennes du 12 juin, et les élections européennes du 7 juin. En principe, le 4 juin, et depuis la plus prestigieuse des capitales arabes, Barack Obama doit révéler et préciser les grandes lignes de son plan de paix pour le Proche et pour le Moyen Orient. Il n'y a aucune raison de penser que le discours du Caire puisse s'éloigner de celui que Barack Obama avait prononcé à Ankara le 6 avril dernier et dont j'ai cru pouvoir dire ici qu'il représentait une rupture historique dans les rapports des Etats-Unis avec l'islam. Mais depuis Ankara, il s'est passé beaucoup de choses. D'abord, on a réexhumé à la Maison-Blanche la fameuse proposition que le roi Abdallah d'Arabie saoudite, au nom de la Ligue arabe, avait faite indirectement à Israël. Cette offre sans précédent, dont le texte a été publié dans le « New York Times » en juillet 2002, consistait à échanger contre la partition de Jérusalem, le retour aux frontières de 1967 et donc l'évacuation des colonies, un engagement pacifique durable de la part de l'ensemble du monde arabe. C'était un geste spectaculaire dans la mesure où il faisait tomber l'argument invoqué jusque là par les Israéliens pour rejeter tout projet d'accord avec les Palestiniens, à savoir qu'il n'engagerait nullement la totalité des Etats arabes. Ariel Sharon était alors au pouvoir. Il avait dissuadé la Maison Blanche de prendre cette offre en considération. Lui-même se flattait de ne l'avoir pas lue. Le fait que Barack Obama entende l'évoquer à nouveau, et qu'il veuille le faire au Caire, a une importance à la fois symbolique et concrète. En tout cas, la droite israélienne, fût-elle la plus extrémiste, ne peut opposer à l'étude de cette proposition du monde arabe l'argument de la priorité iranienne. En fait, c'est la meilleure illustration de ce que répète Obama depuis le début : c'est grâce à la paix entre Israéliens et Palestiniens que l'on peut mieux contenir ce que l'on appelle la « menace iranienne ». Depuis le discours d'Ankara, il y a eu aussi l'entretien négatif avec Benyamin Netanyahu, mais aussi l'étude des scénarios d'une attaque contre l'Iran et des réponses possibles de l'Etat perse. Personne n'est très optimiste sur la possibilité pour Ahmadinejad d'être chassé du pouvoir. Et d'ailleurs, personne n'estime que, sur le plan proprement dit de la fabrication d'une bombe nucléaire, un successeur adopterait une attitude différente de celle de l'actuel président. C'est sur d'autres plans qu'une certaine « modération » islamiste pourrait se manifester. Mais toutes ces simulations, qui ont été publiées dans des bulletins stratégiques d'abord, dans le quotidien « Haaretz » ensuite, et reproduites dans « le Monde » la semaine dernière, conduisent à l'idée que les Iraniens, même s'ils détenaient l'arme nucléaire, seraient dans l'impossibilité de se livrer à une agression suicidaire. Comment croire, disent pourtant certains, que des musulmans extrémistes comme les dirigeants iraniens hésiteraient à se servir des armes de destruction massive alors que les Irakiens ont bel et bien bombardé et gazé leur propre population kurde ? On oublie simplement que la dissuasion implique des adversaires d'un potentiel militaire égal. Les Irakiens n'ont pas hésité à écraser les Kurdes simplement parce que ces derniers n'avaient aucun moyen de leur rendre la pareille. Pour en terminer aujourd'hui avec le Proche Orient, je voudrais rendre hommage à un quotidien de Tel Aviv, « Haaretz », et aux réalisateurs israéliens des trois films projetés à Cannes (1) et dont j'ai lu le compte-rendu. Ils sont l'honneur d'Israël. Quant à Barack Obama, un écrivain, Gideon Levy, écrit dans le même « Haaretz » (2) qu'il est le plus grand ami d'Israël et qu'il peut en être le dernier sauveur. 2. Pour ce qui est des élections européennes, dont on prévoit qu'elles seront boudées par la majorité de nos concitoyens, je voudrais noter ici à quel point il me semble que la France, pour y jouer un rôle, a besoin de l'adhésion des Français. Et je voudrais préciser aussi que la présence d'un nombre important de représentants de la gauche au Parlement de Bruxelles est nécessaire. C'est un point sur lequel les débats de politique intérieure, qui n'arrivent pas toujours à me passionner, m'incitent à m'engager. Je voudrais que Martine Aubry fasse appel à Ségolène Royal et à Bertrand Delanoë. Je voudrais que Dominique Strauss-Kahn les cautionne. Je voudrais que les porte-parole en finissent avec les querelles qui ont séparé les Français qui ont voté oui au projet de constitution européenne en 2004 de ceux qui ont voté non. J'ai entendu avec tristesse des propos d'une amertume vindicative et irresponsable de la part de certains porte-parole du Parti socialiste à la télévision. Sur le problème européen, je me sens engagé à gauche. Et puisque j'aborde ce thème de l'appartenance à la gauche, je vais en profiter pour rassurer quelques lecteurs inquiets et quelques bons amis. Tout au long de ma carrière, j'ai durement et chèrement conquis ma liberté, et je n'ai pas attendu cette période de ma vie pour me transformer en flagorneur, en courtisan ou même en « rallié » du pouvoir. Je n'ai jamais rien attendu, sur le plan personnel, d'un gouvernement et aucun homme de pouvoir n'a jamais attendu quoi que ce soit de moi. C'est dans les moments où François Mitterrand me manifestait la considération la plus attentive que je me suis imposé à son égard la plus grande indépendance de jugement. Alors, qu'en est-il de ce fameux repas à l'Elysée ? Bien sûr, j'aurais préféré déjeuner avec Obama qu'avec Sarkozy ! Mais comme je suis amateur de portraits (3) et que la politique étrangère me passionne, j'ai voulu être journaliste jusqu'au bout des ongles, comme dans mon jeune temps, c'est-à-dire faire un récit tel que le lecteur puisse se croire à ma place. J'ai rencontré nombre de chefs d'Etat dans ma vie et certains m'en ont imposé. Nicolas Sarkozy n'est pas de ceux-là. Mais j'ai toujours aimé le numéro que font les hommes de pouvoir sur la vanité du pouvoir. J.D. (1) « Jaffa » de Keren Yedaya, « Eyes wide open » de Haim Tabakman, et « Ajami » de Yaron Shani et Scandar Copti. (2) « A friend of Israel », Haaretz.com, 21 mai 2009 (3) « Les Miens », Grasset 1 commentaire
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