Blog : Sérum de Liberté

Selon le Los Angeles Times, les avocats américains du violeur pédophile en cavale Roman Polanski ont joué un rôle crucial dans l'arrestation de leur client en Suisse en provoquant les procureurs du comté de Los Angeles.

En juillet dernier, les représentants du cinéaste ont demandé à un juge du comté de Los Angeles de révoquer les accusations pesant contre Polanski depuis 32 ans, faisant notamment valoir que les procureurs ne s'étaient jamais vraiment donné la peine de l'arrêter ou de l'extrader.

Cette requête aurait ainsi incité les procureurs du comté de Los Angeles à procéder au plus tôt à l'arrestation du cinéaste.

Selon le Los Angeles Times, dont les sources sont des proches du bureau du procureur, restés anonymes, "les avocats (de Polanski) ont argué en juillet, dans un premier document, que le procureur profitait de l'absence de Polanski (du territoire américain) parce que, tant qu'il était considéré comme fugitif, les autorités n'auraient pas à répondre des soupçons de faute juridique et de procédure qui pèsent sur eux". Vingt jours plus tard, les avocats auraient transmis un second document et évoqué de nouveau la question en indiquant, dans une note de bas de page : "En plus du fait qu'aucun effort n'a été fait pour faire extrader Roman Polanski, l'intention est claire : invoquer l'absence physique que les autorités ont elles-mêmes provoquée, et continuer délibérément, afin de préserver le statu quo constitutionnel et ne jamais prendre le problème de la faute juridique par les cornes." Les sources ont aussi déclaré que les avocats incitaient le bureau du procureur à chercher une nouvelle opportunité de faire arrêter Polanski.
Ces remarques auraient poussé le bureau du procureur à chercher une occasion rapide d'arrêter le réalisateur, occasion toute trouvée en Suisse, qui a un traité d'extradition avec les États-Unis, explique une source proche du dossier citée par le Los Angeles Times .

Lundi, le bureau du procureur de Los Angeles a réfuté toute passivité, affirmant, au contraire, que ses services avaient demandé à plusieurs reprises l'arrestation du réalisateur de Chinatown , la première fois au Royaume-Uni en 1978 et les dernières fois à la Thaïlande et à Israël en 2005 et 2007. Le procureur de Los Angeles a précisé qu'il demanderait son extradition dans un délai de 40 jours.