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Blog : Carnets d'actualité

Au moins, qu'ils s'excusent !

Oui, c'est vrai, on a eu raison de me le faire remarquer, j'ai eu envie de régler quelques comptes la semaine dernière à propos du Mur de Berlin. Et je vais persister et signer cette semaine encore. J'ai rappelé quelles avaient été les conséquences de notre incapacité à prévoir la chute du Mur et l'implosion du communisme. Mais je n'ai pas donné les principales raisons des « vingt ans d'aveuglement » qui ont suivi cette chute et je veux m'attarder ici sur certaine d'entre elles.

Pendant les années qui ont précédé l'arrivée, en 1987, de Mikhaïl Gorbatchev et l'annonce de sa fameuse perestroïka, stratèges,diplomates et soviétologues de toute sorte ont été pris de panique. Leurs thèses, qui faisaient partout autorité, étaient dominées par la conviction, certes avec de nombreuses variantes, que le Kremlin pouvait subir des crises, procéder à des adaptations mais demeurerait toujours assez solide pour éviter des changements de structure et d'orientation. Après quelques semaines d'hésitation, tous les experts ont cru pouvoir retrouver le visage familier du président du Soviet suprême derrière le masque perfide du sulfureux Gorbatchev. « La perestroïka, c'est du bidon ! » décrétait un diplomate français. A partir de quoi le débat a eu une dimension idéologique rudement intéressante.

Depuis un certain temps, les intellectuels les plus anti-staliniens étaient partagés sur la façon de s'opposer à l'Union soviétique. Une tendance, parmi ceux que j'appellerai les « aroniens de droite » (alors que Raymond Aron, lui, était prudent), sous la conduite d'un éminent essayiste, mon ami Jean-François Revel, estimait que l'on ne pouvait pas combattre l'influence de l'Union soviétique en appartenant à des organisations de gauche. Revel passait son temps à décrire, d'ailleurs avec talent, toutes les recettes de la propagande soviétique pour apprivoiser les « beaux esprits » de l'opposition.

Nous avions beau chanter « Le matin des dissidents », accueillir Sakharov et célébrer Soljenitsyne, nous étions suspects d'être des héritiers candides des fameux « compagnons de route » du PC. L'atlantisme commandait de rejoindre tout bonnement la droite, soudain réhabilitée par l'anti-totalitarisme. Quant à l'Union soviétique, elle constituait l'empire du mal, doté d'une idéologie invulnérable et capable de toutes les ruses man'uvrières comme celle de Gorbatchev avec sa perestroïka. Des thèses universitaires qui respectaient toutes les exigences de la rigueur scientifique allaient dans ce sens.

Dans la presse française, je n'ai aucune hésitation à souligner que seuls « le Monde », lorsqu'il se résolut à publier les articles de son correspondant, Bernard Guetta, d'abord à Varsovie, ensuite à Moscou, et « le Nouvel Observateur » sont allés jusqu'à écrire qu'avec Solidarnosc en Pologne et Gorbatchev à Moscou, « le socialisme était désormais en question ». Aux Etats-Unis, la prestigieuse revue « Foreign Affairs » mettait en garde contre les illusions que pouvait susciter le gorbatchévisme. En fait, dans le monde, des forces considérables estimaient quasi définitif le maintien de l'URSS dans sa rigidité impériale et son hostilité anti-occidentale. Selon un auteur soviétique dissident, Zinoviev, l'homo sovieticus était né, et il n'était pas près de mourir.

Or je n'ai lu, pour ma part, venant d'un homme politique, d'un diplomate ou d'un universitaire, aucun mea culpa sur ce point.

La « sacralité » d'Israël

L'autre domaine dans lequel mon exigence de réparation est aussi passionnel, c'est, bien sûr, le Proche Orient. Les livres se succèdent aux Etats-Unis et en France qui contiennent des cris d'alarme, lesquels rejoignent enfin nos obsessions.

Parmi ces cris, il en est un plus pathétique que les autres, celui d'Elie Barnavi, sur lequel je reviendrai. Mais déjà, je peux dire que son titre résume son désespoir : « Aujourd'hui ou jamais ». Il est dédié à Barack Obama. Seuls les Etats-Unis peuvent et doivent imposer une paix au Proche Orient selon l'ancien ambassadeur d'Israël en France.

Comment en est-on arrivé là ? Tous les livres qui s'accumulent le rappellent. Une guerre désastreuse a été déclenchée contre Saddam Hussein sous le prétexte qu'il détenait des armes de destruction massive avec lesquelles il pouvait agresser plusieurs Etats et surtout Israël. C'était l'un des plus énormes mensonges fait par un président américain à son peuple, soigneusement entretenu par un groupe de géopoliticiens et d'idéologues judéo-évangéliques qui ne rêvaient de rien de moins que de redécouper à la serpe la carte du Proche Orient.

Le résultat s'est soldé rapidement par un désastre régional qui a galvanisé les ambitions iraniennes, structuré les formations du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais, et stimulé la résistance afghane. Il fallait être contre cette guerre avec autant de violence que l'héroïne du dernier roman de Philip Roth qui espère qu'à son réveil, on lui apprendra l'assassinat de Georges Bush. La France, heureusement, a été contre cette guerre. Mais cela n'a nullement empêché les intellectuels atlantistes dont je parlais plus haut de continuer à forger leur doctrine et nous avons eu droit, sous leur signature, à des thèses universitaires aussi volumineuses que radicales.

Si nous étions opposés à cette guerre, c'était, nous disait-on, au nom d'un anti-américanisme dont la tradition, en France, n'était plus à établir. Et cette tradition s'enrichissait, si l'on ose dire, d'une hostilité à une guerre livrée au nom de la défense d'Israël. Notre antiaméricanisme était donc lesté d'un antisionisme et, par voie de conséquence, d'un antisémitisme évident. Il faut le répéter aujourd'hui : ce délire logique a influencé les comportements des meilleurs esprits.

La « sacralité » d'Israël, analysée par Esther Benbassa, par Elisabeth Roudinesco et Charles Enderlin, a conduit à ce qu'Elie Barnavi appelle une « guerre confessionnelle » et que j'ai baptisée « théologique » dans mon livre « la Prison juive ». C'est au nom de cette sacralité que de grands esprits ont fini par se résigner à chanter la gloire des occupants israéliens des « Territoires » et à fermer les yeux sur les dommages collatéraux, les bavures et les crimes de cette occupation. Les « atlantistes » que j'ai stigmatisés n'ont sans doute jamais eu conscience d'avoir été, malgré eux et au nom des idéaux les plus élevés, complices des aventures aveugles et suicidaires de Sharon et de Bush. Si bien que je n'attends rien d'eux sauf, tout de même, qu'ils demeurent aussi pro-américains sous Obama qu'ils l'ont été sous Bush.

J.D.

1 commentaire
Jean Daniel, ce vieux gâteux hargneux n'en démordra jamais. Il a rejoint depuis longtemps le clan des Attali, Morin, Benbassa et consorts.
Son analyse complètement tronquée et truquée de la situation , vue par le prisme de son rejet maladif, d'Israël, des juifs et des Républicains américains lui ferait presque perdre son dentier.
Qu'il donne comme exemple Barnavi qui, il y a à peine une dizaine de jours osait sur les ondes, critiquer avec un mépris sans borne Natanyahu, confirme une fois de plus que les juifs vont très mal, leurs ennemis sont dans leurs rangs ici et en Eretz.
Envoyé par Charly_003 - le Mercredi 28 Octobre 2009 à 14:36
Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 32 minutes