Défendre la politique d'Israël à l'étranger n'est pas une mince affaire, tout le monde en conviendra. C'est pourtant le rôle imparti à tous les ambassadeurs envoyés par Israël de par le monde
pour représenter leur pays dans un certain nombre d'Etats dont certains adoptent une attitude franchement hostile à leur égard.
C'est pour débattre de cette question, et de bien d'autres encore, que le ministère des Affaires étrangères a organisé la semaine dernière un congrès auquel ont été convoqués près de 150
diplomates. A l'issue des débats, un certain nombre d'entre eux semblaient toutefois assez confus, estimant à tort ou à raison que les recommandations que leur ont faites Lieberman
et le Premier ministre Netanyahou étaient plutôt contradictoires.
En effet, Lieberman n'a pas hésité à affirmer, dès l'ouverture du Congrès dimanche dernier, que l'Autorité palestinienne était composée d'une « bande de terroristes » et qu'il n'y
avait aucune chance de parvenir à un accord de paix avec elle dans les vingt ans à venir. Il a également critiqué vivement la politique de la Turquie et de plusieurs Etats européens.
Netanyahou, qui a pris la parole le lendemain, a déclaré le contraire, en disant que les conditions étaient mûres à l'heure actuelle pour la relance des négociations. Il a parlé également de la
nécessité de conclure un traité de paix dans le cadre duquel un Etat palestinien « démilitarisé » verrait le jour aux côtés d'un « Etat d'Israël juif ».
Et jeudi, pour clôturer cette conférence, Lieberman a pris une nouvelle fois la parole pour adresser cette fois un message très clair à son auditoire, lui demandant essentiellement de garder sa
fierté nationale et surtout, de « ne pas tendre la joue gauche ».
Lieberman faisait allusion notamment à l'attitude de certains ambassadeurs qui, adoptant les positions du camp adverse, chercheraient constamment à les justifier ou à les expliquer. Il a ajouté:
« La fierté nationale est une valeur précieuse au Proche-Orient, nous n'avons pas à nous excuser ou à nous rabaisser ». Il a ensuite précisé qu'il n'accepterait plus un tel
comportement. « Nous devons garder de bons rapports avec les pays qui nous accueillent et les respecter mais nous ne tolérerons plus les humiliations et les insultes ».
Evidemment, cette fermeté n'est pas du goût de tout le monde. Des ambassadeurs se sont plaints de ne pas avoir pu dialoguer librement au cours de ce congrès. Quant aux commentateurs politiques,
certains prétendent que « depuis que Lieberman est ministre des Affaires étrangères, la diplomatie israélienne est devenue beaucoup plus agressive ».
par Claire Dana-Picard
Source Arouts7