28 ans après la fameuse attaque de l'armée de l'Air israélienne contre le réacteur nucléaire irakien Tammouz, le gouvernement de Bagdad a décidé d'engager des poursuites contre Israël et d'exiger
des dédommagements pour un montant de plusieurs milliards de dollars. Les Irakiens prétendent en effet que ce raid lui a causé à l'époque des dégâts considérables.
C'est un parlementaire irakien, Mohammed Naji Mohammed, qui a fait part de la décision des autorités de son pays, en précisant que celles-ci déploieraient tous leurs efforts pour obtenir
satisfaction. Interviewé par le journal en langue arabe al-Sahabah, il aurait souligné que le chef du gouvernement irakien, Nouri al-Maliki, et le ministère irakien des Affaires étrangères
avaient présenté une requête à l'Onu et à son Conseil de Sécurité pour demander qu'Israël prenne l'engagement de verser des dommages et intérêts à l'Irak pour se dédouaner du bombardement de son
réacteur, en 1981.
Pour étayer ces exigences, le député irakien a invoqué la résolution 487 de l'Onu, votée en 1987, c'est-à-dire six ans après l'opération israélienne. Elle stipule qu'Israël « n'a pas adhéré
au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires » et condamne « énergiquement l'attaque militaire menée par Israël contre les installations nucléaires irakiennes ».
En outre, cette résolution onusienne demande qu'Israël « place d'urgence ses installations nucléaires sous la garantie de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) ».
Par le passé, le président irakien Jalal Talabani avait indiqué qu'il ne soutenait pas ces démarches et ne revendiquait pas d'indemnités de la part d'Israël pour le bombardement de la centrale
nucléaire de Tammouz. Il a expliqué que si l'Irak présentait ce genre d'exigences, les autorités israéliennes risquaient de leur côté de réclamer des dédommagements considérables pour les biens
spoliés aux Juifs.
En Israël, on estime en fait que si les Irakiens exigent maintenant d'être indemnisés, c'est pour réagir aux démarches d'une organisation juive qui compte quant à elle obtenir réparation
pour toutes les familles juives qui ont dû fuir le pays au moment de la création de l'Etat d'Israël.
par Claire Dana-Picard